boost #05 | Voici venir la nuit

C’est une poussée secrète, cachée, une torsion interne à la lisière du corps juste au bord, des ombres derrière les rideaux. Un ébranlement sans contours. Une dilatation du silence. En rêve je vais t’y retrouver. Vaille que vaille. Cela fait déjà quelques minutes que je n’entends plus rien, désormais les voici rejetées. Quelque chose gronde en-deçà du son, et des Continuer la lectureboost #05 | Voici venir la nuit

#boost #03 | Christine Jeanney, la peur en l’autre (& Yoko Ono)

Ce n’est pas parce qu’il fait nuit que tout est noir, pourtant la peur aime l’obscurité. Elle rôde la nuit minuscule tête d’épingle qui s’insinue partout grossit grossit pousse repousse les limites de ce qui pense raisonne, elle rampe mord le ventre le tord le lacère le déchire, elle arrache le cœur le déchiquette le mâche le recrache, elle serre Continuer la lecture#boost #03 | Christine Jeanney, la peur en l’autre (& Yoko Ono)

#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

Ce n’est pas le bout du monde. C’est un monde à part, en retrait. Un lieu secret découvert par hasard. Rien ne trahissait l’existence de ce passage clandestin, ce raccourci fermé par une lourde porte munie d’un digicode. C’est un bout de monde à l’intérieur d’un autre, un hameau enchâssé au cœur de la ville. Il permet de traverser d’un Continuer la lecture#BOOST #00 | 48°53’16.4″N 2°20’08.7″E

#LVME #11/12 | il y a , il y avait, il … à compléter

il y a trois costumes dans l’armoire et l’alignement de chemises blanches identiques, du prêt à porter à étiquette brodée, mécaniquement certes, mais brodée : un cheval, made in Taïwan ; ce cheval dans le rêve de la femme du quatrième étage, de robe blanche couché dans la neige, parfois le rêve déborde comme du lait ; il y a Continuer la lecture#LVME #11/12 | il y a , il y avait, il … à compléter

#LVME #09 | A blancs

La clé du local du rez-de-chaussée, au tableau dans la loge, celle avec l’étiquette aux doubles voyelles blanches; il croyait se souvenir qu’elles étaient noires, il n’a pas oublié son étonnement quand il avait lu le poème; il lisait tout ce qui tombait sous ses yeux. Deux fois par semaine, il passe et il aère; en temps normal c’est tous Continuer la lecture#LVME #09 | A blancs

#LVME #01 | 32 jours, 1 mois et 1 jour, 4 semaines quatre jours et 768 heures

qui fume qui déambule Qui est porté qui jouent : 1,2,3 Qui dort ou fait le mort Qui revient de course Qui est couché Qui tape Qui tape Qui est pendue : cochon pendu Qui danse Qui pique Qui souffre Qui lit Qui lave et chante Ce jour-là, cent septième de l’année, vers le soir. Jour encore. Dans deux heures Continuer la lecture#LVME #01 | 32 jours, 1 mois et 1 jour, 4 semaines quatre jours et 768 heures

#écopoétique #1 à #10 | le Sud

01 – aube depuis chambre02 – ça a commencé par les oiseaux03 – la restanque04 – respirer 05 – l’immeuble rose du 22 boulevard Raspail06 – pluies07 – ni seule ni avec08 – sur une branche feuillue09 – exploration10 – maquillage qui s’efface #01 – aube depuis chambre Je me suis levée trop tôt dans la chambre pendue au dessus Continuer la lecture#écopoétique #1 à #10 | le Sud

#anthologie #26 | Sous la tente

Première nuit sous la tente depuis un bon moment. La dernière fois, tu vivais encore à la montagne, balade d’été avec des copains du club de ski de fond, tu ne devais même pas avoir quinze ans. Aujourd’hui, nouvelle nuit sous la tente. Chaussettes, bonnet, la tête dans la capuche bien douillette du duvet, tu n’as pas vraiment froid, pas Continuer la lecture#anthologie #26 | Sous la tente

#anthologie #39 | à peine rien

Avancer à rebours, ramener à la mémoire. Collecter, pas collectionner. Des albums de photographies ont survécu à d’autres vies que la mienne, legs involontaire avec images qui font retour : elle sur les marches de bois de la maison de bois à Quincy en Floride, lui étendant les bras quelque part au Congo et l’insupportable arrogance de son geste ; Continuer la lecture#anthologie #39 | à peine rien

#anthologie #24 | À toi le soin

Blaise est allongé mais il ne dort pas. Il a de longs moments de répit pendant lesquels sa main absente ne lui fait plus mal, il sort demain et cette nuit, il ne dort pas. Il regarde son nouveau voisin de chambre dormir, il est allongé sur le dos, à plat, sans oreiller, son cou est bloqué par une minerve, Continuer la lecture#anthologie #24 | À toi le soin