#LVME #01 | 32 jours, 1 mois et 1 jour, 4 semaines quatre jours et 768 heures

Ce jour-là, cent septième de l’année, aux trente-deuxième jour du … Vers le soir. Jour encore. Dans deux heures et quarante six minutes le soleil aura disparu . La fenêtre grand-ouverte, rectangulaire coulissante, troisième droite sur rue. Débardeur, casque aux épaules, à genoux sur le tabouret, buste projeté en avant : comme se tirer hors de : au risque de Continuer la lecture#LVME #01 | 32 jours, 1 mois et 1 jour, 4 semaines quatre jours et 768 heures

#anthologie #38 | avec sa vue exceptionnelle

Il est probable que je me suis réveillée tôt et que j’ai regardé les bateaux, nous dormions dans un appartement donnant sur le port; il est possible que j’aie fait l’amour avant de partir pour l’opéra, c’est une façon comme une autre de se dire bonjour; que j’ai bu du thé, mangé des sardines et pris une douche en mettant Continuer la lecture#anthologie #38 | avec sa vue exceptionnelle

#anthologie #31 | loin

Demain il n’y a plus de lumière, plus de demain. Les oiseaux sont troués, d’un grand trou au milieu du ventre, au beau mitant du lit la rivière est profonde. Battent, battent les feuilles et les cloches d’abutilon. Le froid n’a plus idée du froid, le noir outrepasse sa couleur, m’en voudrez-vous beaucoup. L’armature du pont le plus haut dessine Continuer la lecture#anthologie #31 | loin

#anthologie #26 | noir au dehors noir au dedans

silence impénétrablesombrele cœur dans un étause batmouvements désordonnésdouleur assourdissantela poitrine s’essoufflesifflebruit du sang qui pulsaitse découdc’est un désert de silenceplus de pépiements d’oiseauxni crissements d’insectesplus de chants d’amourni cris de hainerienle silence poisseécraseun bourdonnement peut-être dans les oreillesquelqu’un ?pourtant des voix au loin si seulement elles traversaient l’épaisseur du noirdes appelssi seulement elles s’accrochaient épelaient les mots lâchaient les sanglotsle silence Continuer la lecture#anthologie #26 | noir au dehors noir au dedans

#anthologie #04 | Sereiner

  1. Une tête d’humain sur le bord de la route. J’ai du  lire le passage, mais je ne m’en souviens pas. Je sais que Denton l’a vu, enfant, en se baladant sur une île près de Shangaï, donc on va dire à peu près dans les années 20. Une tête, une île, et un enfant.
  2. L’île atlantique, un titre, un auteur, un livre. Pas lu. Pas encore. Attendre encore. Un peu.
  3. Naitre sur un continent tout en étant fille d’ilienne, au moins pour moitié. Combien d’inconnues ? cela fait-il de l’enfant une ilienne au quart ? et qu’est ce que les trois quarts restants ?
  4. Grandir avec un œil et demi, perdre petit à petit le demi qu’il manque à la fin. Le récupérer par moments, rares. Pas complètement, jamais.
  5. Percer et voir. Même dans le noir. Surtout dans le noir du demi qui manque. Jusqu’au trois quarts. Et accepter de ne jamais pouvoir mettre la main sûre « la quantité négligeable » de l’équation qui l’inclut et l’exclut en même temps, en un même compte, en un même mouvement. Là. Sereiner.

#enfances #00 | Murs de nuit

Dans le noir de chaque nuit, ne pas s’endormir et attendre. Surtout ne pas s’endormir et attendre qu’ils soient tous couchés. Attendre puis se relever, se relever dans la nuit et vérifier. Se relever et se glisser vers eux dans le noir et vérifier, comme les autres nuits, qu’ils sont toujours bien là. Pas possible de dormir sans ça, pas Continuer la lecture#enfances #00 | Murs de nuit

#enfances #00 | noirs

Il pleut. Quelques gouttes sous les pins. Là-haut le ciel est bleu. La terre est molle. Dans les sandales entre les orteils des boudins noirs se forment : comme des vers. Les ongles qui ont raclé la terre sont noirs, avec une petite pelle elle fouille le sol, gratte et creuse ; l’air fait danser les feuilles et briller les gouttes comme des Continuer la lecture#enfances #00 | noirs

#Ete2023 #09 La peau de pauvre

Quand je suis partie, il y a plus de 10 ans, l’arrêt du car de Léogane n’était pas matérialisé. La seule manière pour un étranger de savoir sans qu’on le lui dise, que l’arrêt était devant le manguier, aurait été d’observer sur plusieurs jours et à différentes heures, les femmes et les enfants surtout, se tenir debout sous le soleil Continuer la lecture#Ete2023 #09 La peau de pauvre

#technique #7 choses vues

Champ de Colza à l’assaut du vitrage ; un visage fait tâche. Champ de labour enclos de vert. Route cheval et machine agricole à long cou. Armée de meules emmaillotées de rose. Loin collines. Le ciel prend courbes. La vitesse ne se voit pas. Route grise qui se réplique et taille un bout de route; un nuage ne veut pas sortir Continuer la lecture#technique #7 choses vues

Voyage #05 Bouvier | à peine neuf

En prenant par les terres le chemin aveugle couvert d’ajoncs trouver cette chapelle (et on ne peut pas entrer) Là-haut toucher la croix, il y a des pylônes électriques, ce sont les derniers ( entre les pierres les bouses desséchées des vaches sauvages) Après le tournant c’est la décharge le bruit des machines d’épuration est terrible et ça pue (derrière Continuer la lectureVoyage #05 Bouvier | à peine neuf