#40 jours #25 | cette lumière ( part I et II )

Il entre, il balaye la cour du regard puis il avance d’une dizaine de pas. À trois mètres environ de la façade il se penche et il regarde le sol. Un autre aurait sans doute levé la tête, une autre conservé l’angle de vision le plus large. Lui c’est là qu’il pose le regard. D’instinct. Les pavés, cette parcelle à Continuer la lecture#40 jours #25 | cette lumière ( part I et II )

#40jours #19 | Conte

C’est avant et le mur est si haut. De l’autre côté ils ne peuvent pas voir. Ils attendant. En rang serré. Des manteaux. Des écharpes, leurs bonnets mais aussi des têtes nues. Des robes d’été,  des épaules nues. Des bottes, des escarpins, des sandales; même des pieds nus. Aux doigts des mains leurs alliances, leurs bagues, ou rien, leurs doigts. Continuer la lecture#40jours #19 | Conte

#P12 | Berlin n’existe pas

1. Berlin n’existe pas. 2. La ville que je connais tient tout entière dans une main. C’est un morceau de béton gris gros comme le poing, barré de rouge sur sa face lisse. Le reste du bloc est grumeleux, du béton quoi, arraché exprès pour moi par un appelé de la Volksarmee. Il faisait son service militaire juste ce novembre-là, Continuer la lecture#P12 | Berlin n’existe pas

#L8 – Pariétal

H Horaires d’hiver, de printemps et d’été  les saisons sont biffées au cutter et  le mur de l’abribus s’effrite. Il scrute le mur, la truelle a gâché sans lisser : pointes dures, cailloux amalgamés, sillons; mur qui se hérisse, se creuse, se troue et dans leur cadre les horaires jaunis : les chiffres déchirés à la lame — 08H45 le lundi Continuer la lecture#L8 – Pariétal

Foule en file (d’escalier à quai)

«  …mais dans une foule les visages ne comptent pas seuls nuques et oreilles ont leur vie propre… » O.  Mandelstam  Ceux qui se sont couverts comme en hiver, et portent un grand froid en dedans.  Ceux qui ont cru apercevoir la pluie dans un nuage et disparaissent dans leurs habits caoutchouteux. Ceux qui se sont glissés dans des étoffes trop légères et remontent leurs Continuer la lectureFoule en file (d’escalier à quai)

PARPAING Version pour le livre

Lors, repasse, reflue, continue DÉFILE à la lettre la première journée de maçon DÉFILE la pile de planches de quatre mètres sur le portant de la benne DÉFILE la manière de les décharger horizontale puis la bascule en appui en équilibre vertical sur l’épaule DÉFILE qu’il faudrait mettre des gants DÉFILE qu’il n’y en n’a pas DÉFILE la morsure piqûre Continuer la lecturePARPAING Version pour le livre

les murs ont la vie dure

Je n’y connais rien en murs. Si je devais en décrire un, je dirais c’est un mur. Voilà. Un mur en pierre, peut-être, ça je pourrais le dire. Ou un mur de briques si les briques étaient apparentes. Le problème, c’est qu’elles le sont rarement ou alors à Toulouse. Sinon, elles sont recouvertes d’un crépi. Alors, comment savoir à quel Continuer la lectureles murs ont la vie dure

marge étroite entre deux murs

Ce trouble qui envahit à emprunter le sentier, ce vague sentiment d’insécurité à se retrouver corps soudain contenu dans une marge étroite définie par deux murs suffisamment élevés pour dominer le marcheur et abondamment couronnés de lianes et autres plantes envahissantes au point de procurer une impression de jungle – fouillis adhérant ou griffu retombant en de nombreux points le long Continuer la lecturemarge étroite entre deux murs

La frontière

C’est un mur de peu qui sépare le terrain de l’immeuble de la fin des années 70 où nous vivons d’une grande et belle cour pavée en surplomb, flanquée de deux bâtisses du début du XIX ème siècle, fermée sur le faubourg par un immeuble ouvrier de l’ère Haussmann. C’est une frontière composite entre deux siècles, un mur enduit de Continuer la lectureLa frontière

Beauregard

La griffure du mur quand le reflet des fenêtres : aux portes fermées, l’œil qui zoome sur les signes – F.S qui es-tu, Fanny Florence Fernando Suzanne, qui es-tu toi l’éternelle emmurée ? – sur les entailles – on grattera ta peau jusqu’à ton effondrement – la tentative de percement pour que tu t’ouvres – et te refermes dans ton ascenseur de Continuer la lectureBeauregard