#anthologie #36 | Vespula vulgaris

dans le silence d’après le bain vibrations de sa paire d’antenne , six pattes en mouvement se frottant l’une à l’autre, vibrations accélérées, saccadées, de ses quatre ailes membraneuses, mandibules en action incessante, échappée de l’eau, elle n’est que rapidité brusque, qu’agitation permanente, après chacun de ses minuscules ébrouements, elle procède par petites avancées lentes sur la pierre chaude, temps Continuer la lecture#anthologie #36 | Vespula vulgaris

#anthologie #04 | Sereiner

  1. Une tête d’humain sur le bord de la route. J’ai du  lire le passage, mais je ne m’en souviens pas. Je sais que Denton l’a vu, enfant, en se baladant sur une île près de Shangaï, donc on va dire à peu près dans les années 20. Une tête, une île, et un enfant.
  2. L’île atlantique, un titre, un auteur, un livre. Pas lu. Pas encore. Attendre encore. Un peu.
  3. Naitre sur un continent tout en étant fille d’ilienne, au moins pour moitié. Combien d’inconnues ? cela fait-il de l’enfant une ilienne au quart ? et qu’est ce que les trois quarts restants ?
  4. Grandir avec un œil et demi, perdre petit à petit le demi qu’il manque à la fin. Le récupérer par moments, rares. Pas complètement, jamais.
  5. Percer et voir. Même dans le noir. Surtout dans le noir du demi qui manque. Jusqu’au trois quarts. Et accepter de ne jamais pouvoir mettre la main sûre « la quantité négligeable » de l’équation qui l’inclut et l’exclut en même temps, en un même compte, en un même mouvement. Là. Sereiner.

#gestes&usages #02 | rameur

La machine imposante prend place dans le bureau, coincée sous la fenêtre entre le radiateur et la porte. Une sculpture de plastique et d’acier, indécise et laide. Une compression d’où émergent dans un grand désordre un écran, des poignées, des repose-pieds, un rail, un siège étroit, un enrouleur. Zack la déloge de son lieu de repos et la déplie. L’objet Continuer la lecture#gestes&usages #02 | rameur

#été2023 #01 | ça commence comme un jeu.

Parfois elle déplace un meuble. Vide. Joue aux rituels de l’auteur. Mais elle joue. Elle écrit partout, besoin de ce partout, que ça circule. Elle écrit dans le métro. En attendant son tour. Entre deux conversations. À table, pour la stabilité du monde et le plaisir de se lever quand ça coince. Sur des cahiers, sur le téléphone, sur une Continuer la lecture#été2023 #01 | ça commence comme un jeu.

40 jours – #14 | rien qu’une seconde

Elles volètent, se rapprochent puis s’éloignent et reviennent aussitôt selon une chorégraphie incessante près du pilier de châtaignier planté sur la terrasse face à une chênaie, se posent, renversées, dévoilant leur ventre jaune, sur le tronc épluché, lisse, pour becqueter par petites secousses, redressant leur petite tête noire entre chaque coup de bec, la boule de graisse suspendue dans un Continuer la lecture40 jours – #14 | rien qu’une seconde

Carnets individuels | Caroline Diaz

#40 penser à de temps en temps descendre du vélo, du train, de l’échelleporter de bonnes chaussures de marchenoter les titres des magazines par exemple premier enregistrement d’un tourbillon de poussière martien, rayer la mention inutilenoter même ce qu’on ne comprend pasne pas attendre la nuit ni le jour ni la pluiene pas avoir peur de ses cauchemars ni de Continuer la lectureCarnets individuels | Caroline Diaz

#photofictions #04 | et si on jouait à faire semblant ?

Ses pieds le précédent dans son déplacement, son buste un peu à la traine, ses mains dépassent à peine des manches de son sweatshirt trop grand et de ce corps pas très obéissant part un coup de pied dans le ballon qui ne va pas si facilement toucher sa cible, comme pas exprès, avec un large sourire et des yeux Continuer la lecture#photofictions #04 | et si on jouait à faire semblant ?

#photofictions #04 | allure battement élan

Et cette allure. Et ce battement. Cet élan. Partie de lumière sur fond gris clair. Et cette turbulence. Temps de pose. Et cette motion. Ombre portée sur la gauche. Et ces cheveux déliés. Cette gestuelle. Bord cadre appuyé. Géométrie du bras. Triangles sombres clairs. Et ces boucles. Et cette légère effusion. Et cette montée du poignet. En deux temps. Départ Continuer la lecture#photofictions #04 | allure battement élan

#40jours #09 | Fascination Shibuya

J’avance. Je ne vois rien. La musique des immeubles avec leurs publicités aux images obsédantes et répétitives, lumières clignotantes, signes enchevêtrant, et ce bruit inouï qui se mêle aux sons de la circulation, des métros aériens, de la gare toute proche, et des avions dans le ciel. Une jeune femme dans un long manteau vert kaki qui porte une besace Continuer la lecture#40jours #09 | Fascination Shibuya

vers un écrire/film #04 | échauffement

Combien. Comptez. Commencez par les pieds. Pas, sauts, enjambées, mais encore rotations, équilibres. Comptez. Recommencez. Par les pieds. Comptez. Par pieds. Pieds comptent double — singulier pluriel. Comptez par paires. Vous perdez pied. Recommencez. Comptez par pieds. Les pieds. Cherchez les doubles. Mimes inversés ou disjonctés. Combien. Cherchez. Insistez. Comptez les. Eux par pieds en paires. Recommencez. Distinguez. Découpez. Chacun Continuer la lecturevers un écrire/film #04 | échauffement