#été2023 #04bis | dans la nuit de samedi à dimanche B. est mort de sa belle mort

Dans la nuit de samedi, heure du décès 4H30 —à cette heure-là c’est déjà dimanche—, B est mort de sa belle mort ; ça ne lui disait rien de partir un dimanche — de Pâques en plus—: avec les cloches tu vois le truc? Tu parles d’une belle mort aurait dit B. 95 ans, sourd décharné sans dents — un Continuer la lecture#été2023 #04bis | dans la nuit de samedi à dimanche B. est mort de sa belle mort

#été roman # 03 (2) | la voix des morts

Comme je l’ai dit (que je l’ai dit sous la contrainte est-ce que ça change quelque chose) il y avait quelqu’un au bout de la galerie. Au milieu de tout ce blanc. Assis. Un costume sombre de gardien (ou d’agent funéraire ils se confondent), élimé ; la tête plongée en avant, casquette rabattue sur le front : s’il dormait? On l’avait Continuer la lecture#été roman # 03 (2) | la voix des morts

40 jours – #32 | les morts sont parmi nous

La crête accidentée des Dentelles comme point d’horizon et un sentier pour y parvenir. Ils iraient là. Sa main indique le chemin. | Le trou dans le bois truffier où rôtissait l’agneau du méchoui annuel. Son rire à travers les arbres.| Les Jeux interdits qu’il enseignait à la guitare douze cordes. La musique forcément qui le rappelle. | Cette façon Continuer la lecture40 jours – #32 | les morts sont parmi nous

#voyages #03 | devant la porte

… et bien entendu ça recommençait le lendemain comme le matin précédent: à zéro. Vous avez rempli le formulaire ? alors prenez votre tour dans la file. Le formulaire d’hier qui n’est plus le bon aujourd’hui. Et l’argent donné hier dans une enveloppe, du cash on m’avait dit, qui n’avait semble t il jamais existé (enfin d’après eux). Nous étions le 12 Continuer la lecture#voyages #03 | devant la porte

#40 jours. #36. Dans un cimetière déplacé.

Il m’est arrivé d’aller marcher tranquilement dans ce cimetière qui est là où il ne devrait pas être. En s’approchant avec une extrème prudence, il arrive qu’on entende les morts parler. Les noms ont été changés pour respecter l’anonymat des personnes de ce lieu, qu’ils ne viennent pas après nous chercher des noises ou nous épouvanter. Philippe Van der Frut. Continuer la lecture#40 jours. #36. Dans un cimetière déplacé.

#40jours #prologue | cité florentine

Un nom évocateur sur des carreaux de faïence derrière les piques de fer noir d’une grille d’angle protégeant l’entrée d’une voie très étroite entre deux immeubles – léger décrochage dans la rue, là où a été prise la photo placée devant le premier texte de l’atelier sur la ville il y a quatre ans – et des tiges indomptées qui Continuer la lecture#40jours #prologue | cité florentine

dialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

on ne se connaît pas mais sache-le je suis ta mort qui vous envoie tu le sais bien ne fais pas l’idiot quand même c’est pas un peu tôt j’ai un emploi du temps assez serré j’exécute sale boulot à durée indéterminée et pas de vrais congés ça vous plaît et toi ton boulot tu l’aimes des fois pareil t’es Continuer la lecturedialogue #5 | Vous dites je suis ta mort

Vers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

Je veux saisir Graciela Iturbide là, à cet instant où elle attrape l’appareil photo que son père, photographe amateur, lui a offert. C’est la porte de l’adolescence qu’elle pousse munie d’un objet médiateur entre elle et le monde. Elle penche sa tête sur l’objet qu’elle tient à deux mains et plonge dans son monde interne. Je veux saisir Graciela Iturbide Continuer la lectureVers un écrire/film #05 | je veux saisir Graciela Iturbide

autobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

Pendant qu’il tourne un filmLa chambre du rez de chaussée c’est à Nice chez un mort, la fraîcheur des dalles . La fille des châtelainsDans les combles l’enfilade de greniers en musée de poussières. Un scaphandre. Une malle. Des robes pendent. Choses qui parlent. Sur la soie du paravent un groupe de femmes et leurs ombrelles. Par la lucarne ovale Continuer la lectureautobiographies #01 | lieux d’un jour ou deux d’avant 1975

#L10 | Mon double, mon ombre

Adel ne connaissait pas ma sœur, ils ne s’étaient rencontrés qu’une seule fois, il y a très longtemps, chez mes parents, à l’occasion d’un anniversaire. Je lui parlais peu d’elle à l’époque où nous nous fréquentions, après l’université, mais nous nous étions perdus de vue depuis plusieurs années, j’habitais encore Paris tandis qu’il avait toujours vécu à Marseille avant de Continuer la lecture#L10 | Mon double, mon ombre