#anthologie #18 | six façons de figer le monde

ne plus penser rester bouche bée devant l’émerveillé bouche fermée face au danger cerveau éteint face au trop plein | figer le monde | la photographie prise sans le vouloir dans un geste anodin de ses orteils sur la pierre grise ou du ciel et de la trace d’un avion qui le traverse parler une langue que personne ne comprend et suspendre Continuer la lecture#anthologie #18 | six façons de figer le monde

#anthologie #prologue | ce que je suis, ce que je ne suis pas

Je suis venu au monde. Je suis né dans un monde mais je suis resté invisible dans un autre. Je suis né quelque part, je ne suis pas né ailleurs. J’ai exploré le monde. Je n’ai eu de cesse d’explorer le monde où j’existais pour l’agrandir, j’ai toujours voulu agrandir mon monde. Je ne suis pas certain que le monde Continuer la lecture#anthologie #prologue | ce que je suis, ce que je ne suis pas

#été2023 #12 | Coincé entre un call center et une ligne TGV qui ne s’arrête pas

Julie entre dans l’épicerie-bistrot du village. Elle dit bonjour à la cantonade. Elle ne connaît pratiquement personne dans cet établissement mais tous la connaissent. Il y a bien André Barrière accoudé au comptoir. Elle entend le nom de Sarkozy, moderniser la France, payer moins d’impôts, services publics. Des bribes de mots qui font surface alors qu’elle vient acheter du beurre Continuer la lecture#été2023 #12 | Coincé entre un call center et une ligne TGV qui ne s’arrête pas

40 jours – #31 | de l’état du monde

Flammes | de barricades en cordes vocales | hurlent les chants | et la foule piétine | des larmes aux banderoles | flammes et pneus | le monde gueule | les slogans volent au-dessus | de la jeunesse | un morceau de chiffon | autour des bâtons dressés | on ne croit plus à rien | dans les porte-voix | Continuer la lecture40 jours – #31 | de l’état du monde

transversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

C’est traverser le jardin et entrer dans le parallélépipède de verre. Beaucoup d’oiseaux et on ne sait pas vraiment d’où proviennent leurs sons. Les vitres avec leurs impressions opaques (pluies et vents fossiles) se colorent aux premiers rayons du matin, elles attrapent les verts du jardin. Devant moi quelques découpes d’azur entre les feuilles. À droite le ciel se voit Continuer la lecturetransversales #06 | à travers la vitre d’un jardin de juin et fait matin– d’un trait

#L11 | Codicille en négatif

Non pas les héros de toujours, ces hommes aux arrivées qui sauvent le monde d’une catastrophe ou d’un ennui, par un voyage qui termine le livre et un peu des yeux qui le lisent, si des héros de papier vont aussi loin, il n’y a nullement besoin de faire à leur place, à y croire sur papier, on finit par Continuer la lecture#L11 | Codicille en négatif

et puis jouer, jouer encore

— les cercles blancs sur un quai de gare comme archipels pacifiques— rues assourdies en lettres capitales— l’odeur des tarmacs / un vol de nuit / illuminations urbaines vues du ciel— être au monde / oublier la distance / succomber au vertige — l’obscur incertain des rêves — l’inquiétante étrangeté d’une image d’enfance, une baleine échouée — temps replié / un ventre / Continuer la lectureet puis jouer, jouer encore

Voix

      Masses des tours verticales dressées comme de gigantesques stylos dessinant à la surface de la Terre leurs silhouettes de gratte-ciel pointus comme les pics d’une chaîne de montagnes, vision d’aigle, vue panoramique à couper le souffle, la ville ancienne, à la base du quartier d’affaires, est à peine visible sous forme de minuscules parcelles pas plus grosses qu’un pixel. Continuer la lectureVoix

Ouvertures

      Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles Continuer la lectureOuvertures

L’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description

Un mardi 23 juillet, dans une rue d’un village du Sud : un jour sans mouvement. Le ciel est  limpide ;  l’immobilité règne et neutralise les éléments. Trente-cinq degrés à l’ombre, quarante-cinq au soleil. Le silence. L’Œil saisit dans son champ de vision la base d’une borne à incendie. Une base carrée encastrée, grise du béton coulé à la base de sa Continuer la lectureL’Œil et la Sentinelle – V°2 P#04 Affinité pour la description