#anthologie #28 | oeuvres réelles ou imaginaires

#3 Un miroir déformant comme ceux que l’on trouve dans les Luna Park est installé, dos à la première vitre coulissante sur le balcon au dessus de la mer, face au mur bleu entre l’entrée et le couloir, une caméra postée devant la seconde porte fenêtre filme le reflet en se déplaçant lentement faisant courir sur le bleu des déformations Continuer la lecture#anthologie #28 | oeuvres réelles ou imaginaires

#gestes&usages #03 | chez le coiffeur

Je suis chez le coiffeur, peut-être celui qui est à l’angle de la rue du Puits sans Tour, assis sur ce drôle de fauteuil. Le jeune type, ce n’est pas le patron, mais un nouvel employé. Il ne parle pas français, il ne sourit pas non plus. Tant mieux. Il appuie sur une pédale pour relever le fauteuil, et attrape Continuer la lecture#gestes&usages #03 | chez le coiffeur

#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

La boîte en carton dans le tiroir de la grande armoire ; sa boîte à foulards au parfum d’arpège : soie, mousseline et crêpe … arabesques et volutes de l’armoire monumentale dans le paysage ivoire de la chambre : tu l’entrebâilles, un parfum s’évapore – A r p è g e c’est le nom écrit sur le flacon elle te l’a Continuer la lecture#enfance #2|2 | la boite à foulards et le miroir Brot

#enfances #02 I Walter Benjamin, coffres, boîtes & tiroirs

C’est le seul grand miroir de la maison, interdit d’y toucher pour ne pas y laisser des traces. Je me glisse furtivement dans la chambre des parents, ferme la porte, m’assieds sur le rebord du lit devant l’armoire immense face à son grand miroir central. Là, je suis entière, je me regarde, fais la grimace, chante en sourdine, danse, dévisage Continuer la lecture#enfances #02 I Walter Benjamin, coffres, boîtes & tiroirs

#été 2023 #15 | Miroir d’eau

Le miroir d’eau, quand tu regardes de près, au fond, c’est jamais qu’une pataugeoire géante, du carrelage, un fond d’eau, voilà. Tu verrais ça quand les beaux jours reviennent et un peu de chaleur, tous ces gens qui viennent marcher là pieds nus, et les jeunes qui s’en donnent à cœur joie en courant. Et les chiens aussi, c’est l’avantage. Continuer la lecture#été 2023 #15 | Miroir d’eau

#été2023 #01 | d’où j’écris

Je me suis installée dans la chambre de l’aile nord, mais ce n’est plus la même chambre, puisque l’aile nord a été entièrement détruite il y a deux ans, qui menaçait d’attirer la maison tout entière vers la mer. C’est donc dans la chambre de l’aile reconstruite que je m’installe. Les murs de pierres ont été remplacés par une structure Continuer la lecture#été2023 #01 | d’où j’écris

#40jours #prologue | perpendiculaire à la nuit et notes de ville

Sa surface lisse grand rectangle nimbé d’images passantes plus ou moins denses silhouettes qui se pressent que tu frôles ce flux comme la section d’un film en continu cet écran miroir qui cache tu le pressens un poste d’observation car ici dans ce couloir tout est zones de surveillances : la glace sans tain du couloir de la gare du Continuer la lecture#40jours #prologue | perpendiculaire à la nuit et notes de ville

#P5 | tempête

plexus solaire dense, bloc de nerfs empêchés s’accumulant en un coussin replet, à la fois appui-tête et compression du diaphragme, petit plongeoir pour rejoindre les bas-fonds de l’âme chair noueuse éclate en mille cristaux de verre qui s’en vont lacérer le visage d’un autre miroir à briser. Voix qui gonfle et se gorge des rancœurs accumulés, le corps se fait Continuer la lecture#P5 | tempête

relatif aux nuages

Percée du corps entre les eaux. Premier naufrage. Les côtes se cognent contre l’écorce, yeux clos dans liquide chaud. Les gouttes tombent. Goutte l’une après l’autre brouille miroir du ciel. Quelque lumière est une couleur qui vibre. Bourdonnement qui entend bouillon de l’arbre, surgit vision ! Emportement du corps dans l’eau, une fusée fripe la surface striée d’écume. C’est mon enveloppe Continuer la lecturerelatif aux nuages

Et presque dix ans plus tard

…et presque dix ans plus tard, toutes y pensent sûrement un peu, se souviennent que justement, c’était bien peu de s’arrêter à douze mais : elle n’est plus, est décédée, est morte, voilà l’enfance s’arrête et en plusieurs morceaux, leurs doigts jamais ne rassembleront la séparation déjà en amont ; « vous vous vivez les filles et vous devez vivre pour elle », interdits Continuer la lectureEt presque dix ans plus tard