autobiographies #03 | nous les arbres

Nous les arbres, nous les pins secs ombrons le sol sablonneux, nos aiguilles s’épandent en champs tièdes et immobiles sous l’air menaçant, l’éclat brut du jour perfore nos cimes, se pose en taches claires à nos pieds, illumine en dansant le piétement métallique d’une table de camping, un terrain de pétanque improvisé, le front d’une fillette alignant les pelotes de Continuer la lectureautobiographies #03 | nous les arbres

P#9 | mer filles

C’est une photo d’un enfant de deux ans dans un cadre rectangulaire en métal. L’enfant a les cheveux châtains, des yeux en amande, un visage rond, des cheveux éparses coupés au carré et une frange. Un sourire pris sur le vif a fait naître une petite fossette. L’enfant est accroupi nu dans le sable, ses mains ouvertes et rassemblées devant Continuer la lectureP#9 | mer filles

#P8 | tu es partie comme est venu l’été

Tu vas aux crêpes chez tes grand-parents bretons, elles sont bonnes au début de l’été après la route à pieds. Tu as reçu le premier prix d’honneur et tu es fière. Tu es l’ainée et tu guides tes 3 frères et sœurs sur les chemins. Tu as déjà le goût des couleurs qui te vont bien, le bleu gris met Continuer la lecture#P8 | tu es partie comme est venu l’été

#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

Des nuages s’effilochent sur fond d’autres nuages, traînées évanescentes et pourtant très foncées, devant des formes rebondies de gris requin et de gris perle. Le troisième plan est un gris sans nom, tout lisse, aux bords duquel s’accroche du blanc lumière. Un morceau de bleu crève le décor, lui donne encore plus de profondeur, que le vent mouvement a tôt Continuer la lecture#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

#P7 | Promenade intérieure

Le temps comme arrêté, il n’existe pas encore de mouvement, il est encore tôt. Le vent fait claquer les portes. Les feuilles s’agitent, prisonnières. Le sac en osier rempli de papiers journaux aux dates brouillées. Les courants d’air qui sifflent dans les oreilles. Il y a de la vaisselle qui se casse. Bourdon envahissant. Dans le cadre embrumé la promenade Continuer la lecture#P7 | Promenade intérieure

#P7 | Marines

Promontoire de Montbeau. Ouverture du champ panoramique : 140 degrés environ. Orientation Est-Ouest. Les escarpements rocheux au premier plan donnent l’accès au paysage comme en contre-plongée. Au matin, la clarté s’en vient depuis l’arrière du pays et glisse par-dessus la mer, gommant peu à peu le mystère nocturne. La surface de la mer occupe la majeure partie du champ visuel Continuer la lecture#P7 | Marines

#L3 | Heureux comme un galet en pleine tendresse

La vague a l’arrêt, laisse de la mer figée, là, à mes pieds, le temps n’est plus à l’œuvre et les galets ne chantent plus. Ma peau encore humide, encore salée. La mer s’est figée, mais les gouttes d’elle se parlent. Le sel demeure intact, mais des cristaux murmurent entre eux. La plage de galet ne chante plus au rythme Continuer la lecture#L3 | Heureux comme un galet en pleine tendresse

Traversées

Le bateau s’éloigne dans la nuit, trop tard…mon duvet posé sur le banc, un peu dur, je m’endors bercée par le roulis proche de la mer… Le bateau s’éloigne de la côte, au loin les lumières de la ville, ma place à 90 francs, première traversée vers cette ile que je rejoindrais des années durant par tous les temps, un Continuer la lectureTraversées

#P1 | Tout à vrac

Dans la nuit des Antipodes où vocalise l’endémique gecko. Entre le jour et la nuit de la forêt primaire où des herbes fumées font tout revoir des gestes passés devenus étranges. Dans le dortoir du petit séminaire où lire caché sous les draps n’exige pas de confessions. Dans la chambre sordide d’un hôtel de la porte du sud où tout, Continuer la lecture#P1 | Tout à vrac