#été2023 #04 | de la maison rouge à la plage

De la maison rouge à la plage, il faut compter un kilomètre peut-être. C’est toujours trop long pour ses pas d’enfant, impatiente de rejoindre le sable, l’écume, les vagues et les surprises de la marée. La grand-mère et la grand-tante sous leurs chapeaux fleuris tiennent l’arrière-grand-mère chacune par un bras et c’est elle, leur mère, qui donne le rythme à Continuer la lecture#été2023 #04 | de la maison rouge à la plage

#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

L’aide-soignante revient avec un yaourt. Elles sont quatre maintenant dans la petite chambre. Avec tout le matériel médical qui vient d’arriver, et les meubles, il ne reste pas beaucoup de place. L’aide-soignante redresse un peu le lit. « Allez, Mme C., on va essayer de manger ce yaourt. Il est frais. Ca va vous faire du bien. » La mère regarde sa Continuer la lecture#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

Elle marche pieds nus sur le carrelage froid. Elle entend les voix familières, elles viennent du salon où la famille échange sur les années passées à Dakar, à Casa, sur le présent, les terres familiales depuis de nombreuses décennies, sur la récolte de fruits précoce cette année. Mets tes chaussons, tu vas attraper du mal. Dans l’entrée, le piano. On Continuer la lecture#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

#été2023 #03bis | quatre par quatre

Les parents aimaient s’amuser, boire des verres à la terrasse des cafés, préparer des pique-niques, se déguiser entre amis. Les garçons avaient grandi dans cette ambiance festive d’après-guerre. Des photos en témoignent. Sur l’une d’entre elles, ils sont quatre, devenus adultes. C’était au début des années 60. Ils étaient tous réunis dans la grande maison. Éclats de rire, déguisement, poses Continuer la lecture#été2023 #03bis | quatre par quatre

#été2023 #04 | il fera beau un jour prochain

Tu te retrouves à genoux devant le portail, tu cherches d’une main à tirer sur la goupille, mais le déclic mécanique résiste. Tu es là, tu voudrais entrer, mais tu n’es plus l’enfant insouciant qui grimpait le muret de la maison. Tu te relèves. Et simultanément, derrière toi, ton prénom dans les airs, elle te surprend, une voix suraiguë légèrement Continuer la lecture#été2023 #04 | il fera beau un jour prochain

#été2023 #03bis | laisser des journées ouvertes pour y repasser de temps en temps

@ Philippe Sainte Laudy Léna s’est souvenue de tout. Elle a modifié certains détails. Plus jeune elle s’appelait Frédérique. Elle s’appelait Anne quand elle pensait à elle. Elle ne pensait pas souvent à Anne parce qu’elles vivaient ensemble. Leurs pas s’harmonisaient quand elles marchaient côte à côte. Parfois elles n’avançaient pas ensemble. Frédérique allait vers Léna, des choses tombaient d’autres Continuer la lecture#été2023 #03bis | laisser des journées ouvertes pour y repasser de temps en temps

#été2023 #03 | partout en elle où tirer

@ Vala Ouvrier Comme je l’ai dit Eva dévalait quatre étages, traversait la cour, le hall, et entamait sa course à pied le long de l’avenue Jean-Jaurès du boulevard la Chapelle du boulevard Barbès. Elle ne voulait plus descendre sous terre. Ses muscles tendus l’emmenaient. Elles et eux pouvaient beaucoup de choses comme se déplacer vite respirer voir plus loin Continuer la lecture#été2023 #03 | partout en elle où tirer

#été2023 #02 | quelques pastilles

Face aux images d’un passé. Sans photos du lieu. Une forme d’immobilité en mémoire. Un temps suspendu. Un avant dans un ailleurs. Les trois étages à grimper. Le dernier plus abrupt sur un escalier en bois. Un escalier de grenier. Avec une rampe de grenier et des marches en bois plus hautes et plus raides. L’arrivée sur un palier d’un Continuer la lecture#été2023 #02 | quelques pastilles

#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

Souvent elle s’est projetée dans cet espace et ne sait plus très bien aujourd’hui comment le définir, le nommer, l’habiter. Il est à la fois présence et absence, souvenir et réalité. C’est un lieu traversé qui ne ressemble en rien au souvenir censé le représenter. Il faut l’imaginer, le recréer, se l’apprivoiser encore et encore. Bien sûr, elle le reconnait Continuer la lecture#été2023 #02 | et le soleil s’efface du présent

#été2023 #01bis | Mélopée

La musique comme lieu de surgissement de l’écriture, lancinantes percussions, plusieurs rythmes en parallèle, rapides, lents, syncopés, soutenus par les notes au clavier, cette chanson d’un groupe de pop rock britannique, cette mélodie enivrante, tu la porte en toi du plus loin qu’il t’en souvienne. Ce soir-là, tu étais seule à la maison et sans que tu saches pourquoi, tu Continuer la lecture#été2023 #01bis | Mélopée