#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

Peyriac-de-mer, C’était chez Marraine. Celle de ma mère. Mais nous aussi on l’appelait Marraine. Deux à trois fois par an, on allait y manger un repas qui durait tout l’après-midi. En été comme en hiver. L’été c’était la chaleur écrasante sur le parvis de graviers bordé de pins à pignons donnant sur des champs de sel, c’étaient les mouches et Continuer la lecture#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

#enfances #01 | Les vieilles

Il y a ces dimanches à Sainte-Foye-La-Grande, deux ou trois fois après la mort du grand-père, où tante Laure soulève la clenche de la porte du Montet et s’efface pour inviter les petits cousins de la ville à partager le repas dominical dans la salle de la ferme. Nappe damassée, assiettes Arcopal fleuries, couverts en argent, serviettes blanches soigneusement reprisée, Continuer la lecture#enfances #01 | Les vieilles

#enfances #00 | La baïne

Ciel blanc, pins alignés, jour monochrome. Point de couleurs dans la forêt de Gascogne. Elle cherche, ne les trouve pas, trouve ça étrange, imagine qu’il y a forcément du vert quelque part, du vert pour camoufler les branches, un coin de ciel bleu aussi, même délavé, du bleu en toile de fond pour les nuages. Et du jaune, boudant l’ocre, Continuer la lecture#enfances #00 | La baïne

#enfances #01 | les nommer

Il s’adressait à elle en disant Nini, elle lui répondait avec mon petit. C’était mon père, grand et fort comme un père, qu’on appelait mon petit. Elle, c’était une vieille femme acariâtre, on a le droit de le penser, qui avait mis toute la tendresse dont elle était capable, dans ces deux mots, et qui n’avait rien d’autre à offrir Continuer la lecture#enfances #01 | les nommer

#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

Bien sûr, ce qui est resté, qui me saute au visage chaque fois que je rouvre la grande caisse, ou, planquée dedans, l’une des boîtes, n’importe laquelle, c’est l’odeur, ce vestige du temps passé qui s’est tellement attardé dans les linges et entre les feuilles, depuis le temps, que voilà, on pourra fumiger, asperger d’eau de Cologne ou laisser à Continuer la lecture#été2023 #07bis | je n’ai pas assez parlé de cette odeur

#été2023 #10bis | Confessions croisées

« Dans sa table de nuit, elle a caché une lettre dont elle seule connaît le contenu. soupire encore. » Marie s’ennuie de plus en plus, entre deux oublis. Pourquoi tout ce temps perdu ? Le café n’a plus de goût ni de couleur, les pâtisseries sont fades et répétitives comme son reste d’existence. Elle ne souhaite rien de plus que s’effacer Continuer la lecture#été2023 #10bis | Confessions croisées

#été2023 #08 I la litanie des vagues

J’aurais aimé m’emparer d’autre chose, sans doute hors-sujet, mais cette arrivée avait encore des choses à (dé)livrer, peut-être qu’il est temps de replonger dans le manuscrit. Au delà de la piste l’herbe jaunie sous le vent a des allures de savane. Dès que posé un pied sur le tarmac — elle se souvient comme ça avait été agréable la première fois Continuer la lecture#été2023 #08 I la litanie des vagues

#été2023 #07bis I ambrée

Extrait du journal intime de Frank Falhaud (à dater) Ce matin j’ai vu pour la première fois la femme du 7 rue Alice Guy… je ne l’ai pas immédiatement reconnue… malgré son regard insistant… elle a froncé les sourcils, penché légèrement la tête à droite, s’est avancée et m’a demandé si j’étais bien Frankie, le Frankie du Lycée H… j’ai Continuer la lecture#été2023 #07bis I ambrée

#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

De Paulette, je sais le désir d’être aimée, plus fort que l’envie d’aimer à son tour ; la force de refouler les souvenirs de souffrance pour en faire des confettis éparpillés dans le lointain, semés au fil des voyages – Rouen, Strasbourg, München, Berg-am-Leim, Paris, Lyon, Ile de Ré, Annecy, Genève, je ferai le compte plus tard de tous les Continuer la lecture#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

#été2023 #03 | Dessiner des oiseaux

Comme je vous le disais tout à l’heure, Jacques ne me parlait pas souvent de ses élèves, de ses activités, … En général, il considérait son travail de professeur de dessin comme quelque chose de purement alimentaire, une façon payer les nouilles comme il disait, de financer le reste de sa vie, la partie créative de sa vie, ses dessins Continuer la lecture#été2023 #03 | Dessiner des oiseaux