#40jours #22 | avenue de la plage

premier août il fait beau c’est-à-dire ciel bleu avec nuages en queue de jument —  La Pergola a été repeinte d’un jaune beurre frais durant l’hiver, c’est écœurant ce jaune je préférais les murs blancs les volets vert sapin — les vacanciers arrivent — l’avenue s’anime d’un seul coup, se charge de voitures — on ouvre les maisons, des voix Continuer la lecture#40jours #22 | avenue de la plage

#40jours #18 | Le grain de sable

Je reviens à la maison. À la sortie du village de Tournon Saint-Martin, dans l’Indre. Après avoir fait les courses avec ma grand-mère maternelle, Denise, c’est le rituel de la matinée chaque été pendant les vacances de mon enfance. Ma sœur nous accompagne. Est-ce qu’on se tient la main, je ne m’en souviens plus. Je ne crois pas me souvenir Continuer la lecture#40jours #18 | Le grain de sable

#40 jours #18 | telle que dans l’enfance

Comment c’est rentrer chez soi quand il s’agit de traverser la mer ? Combien de fois ce voyage, en ferry ou en avion ? Comment rentrer chez soi quand maintenant c’est trop tard ? Tu approches l’île, en avion souvent l’arrivée se fait par l’ouest, déroutante, la succession des golfes vers le sud dont tu ne maîtrises pas la géographie. Déjà les sommets Continuer la lecture#40 jours #18 | telle que dans l’enfance

#40jours #14 | Façon puzzle

Quand il la voit chercher quelque chose dans leur appartement, qu’il s’agisse de ses clés ou sa dernière ordonnance, refaire tous les gestes de sa journée, tous ces trajets, pour tenter de retrouver en traversant les différentes pièces de son appartement par où elle est passée et où se trouve ce qu’elle cherche depuis plusieurs minutes, cela lui confirme sa Continuer la lecture#40jours #14 | Façon puzzle

#40jours #07 | le fil rouge

En général, la cuisine-cave1 se situe à droite de l’entrée. Une porte, quelques marches pour descendre en sous-sol, il s’agit même plutôt d’un entresol, un entre-deux-mondes. Elle descend les marches : c’est tellement loin dans le temps qu’elle ne sait pas si l’image qui s’offre à sa vue intérieure est un véritable souvenir (il lui semble être allée au moins Continuer la lecture#40jours #07 | le fil rouge

#40jours #05 | la caméra explore le temps

Si je monte aujourd’hui dans ma machine à remonter dans le temps, c’est pour retourner dans les années 70 à Aulnay, en banlieue parisienne. Là se trouve la maison de mon arrière grand-mère. Le quartier pavillonnaire est tranquille. Dehors il fait beau, mais quand on entre dans la maison tout est plus sombre et triste. Je rentre par la porte Continuer la lecture#40jours #05 | la caméra explore le temps

#40jours #05 | sur le seuil

Au premier étage de la maison, sur le palier, tu tournes sur toi-même, et le mouvement que tu impulses pourrait vite te faire tourner la tête, dans cette maison ce sont des années de ta vie qui défilent sous tes yeux, à cet endroit stratégique, qui distribue les pièces de l’étage en étoile, les différents lieux ou tu as vécu Continuer la lecture#40jours #05 | sur le seuil

#40jours #03 | L’invention d’Adolfo Bioy Casares

Adolfo Bioy Casares : Las Heras, Province de Mendoza, Argentine Ni rue, ni avenue, ni passage, ni ruelle, simplement le nom de l’auteur sur le plan de la ville : Adolfo Bioy Casares. La route est partagée en deux par une contre-allée de terre sèche sur laquelle l’herbe ne parvient pas à pousser, quelques arbres chétifs et le tronc d’un Continuer la lecture#40jours #03 | L’invention d’Adolfo Bioy Casares

#40jours#01#Zoomarrière| Un chat, un homme et un banc à Istanbul

Un miaulement timide, des oreilles pointues, des yeux verts. C’était un chat parmi les innombrables autres chats qui non seulement occupent mais règnent sur Istanbul. Il est venu se frotter contre ma jambe et retint mon attention car il ressembla au mien, sauf qu’il n’a pas les « chaussettes blanches » qui me plaisent tant chez mon chat. Un homme arriva et s’installa sur le banc en face du mien, le chat s’en alla soudain pour le rejoindre. Cet homme caressa le chat et le nourri de quelques croquettes. Il était tout le contraire d’un touriste, son regard révélait un mélange de chaleur et solitude, son gilet tâché au niveau du bas de la manche était bleu comme son pantalon, le béret semblait être un accessoire qu’il porte tout le temps quand il sort et ses chaussures de marche traduisit son plaisir de sortir, de marcher, de rencontrer des chats dans cette ville où il a tant vécu et qui a tant changé. Il s’est assis sur le bout droit du banc en laissant son bras se reposer sur le reste du dossier comme s’il y avait sa bien-aimée assise à côté mais qu’il n’avait pas envie que son bras lourd se mette à la gêner. Cette image était si belle et touchante que je ne puis m’empêcher de prendre une photo, c’est à ce moment-là qu’il le remarqua et qu’il croisa mon regard. Il ne fronça même pas les sourcils, il resta paisible et son regard jongla entre le chat, les feuilles mortes sur les pavés, la jeune touriste qui l’observa, les passant.e.s et l’entrée du musée archéologique d’Istanbul. Cet individu inondé de ses pensées avait indubitablement des histoires à raconter, une douce personnalité et un choix justifié de s’asseoir là. Il aurait très bien pu s’asseoir au Gülhane parc quelques pas plus haut qui longe et qui mène vers l’époustouflant palais ottoman « Topakapi » dont toutes les pièces sont couvertes de magnifiques décorations colorées sur du céramique et dont les jardins en hauteur ont la vue sur la mer Marmara et le début du Bosphore, ainsi qu’un panorama sur la Corne d’Or.