#écopoétique #08 | Huveaune

Je suis un nouveau-né. Je viens de naître en goutte d’eau et je vois mon premier rayon de soleil en jaillissant de la grotte de Castelette, là où l’Huveaune sort des entrailles du plateau de la Sainte-Baume. Je pourrais être une larme, mais je suis juste une goutte d’eau claire parmi d’autres gouttes d’eau claire et j’ai envie de chanter. Continuer la lecture#écopoétique #08 | Huveaune

#écopoétique #05 | les restes

Ça fait tant d’années que je n’étais pas revenu. Au moins trente ans, j’ai du mal à compter. Mon grand-père était vivant, Raymonde aussi. Quant à Marguerite, son nom est toujours inscrit sur la boite à lettres en bas du petit immeuble semi-bourgeois de la traverse de la solitude. À Marseille, le style semi-bourgeois se caractérise par des plafonds hauts Continuer la lecture#écopoétique #05 | les restes

#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

Souvenir lointain, fin années 1990 – début années 2000 Se dressant vers le ciel, la rue de la République est une forêt d’antennes paraboliques, sorte de tournesols en plastique grise à la recherche du soleil et des ondes d’un enracinement brisé, forêt parabolique qui se densifie en redescendant vers la place de la Joliette, là où les immeubles deviennent de Continuer la lecture#anthologie #22 | Marseille, rue de la République

#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

Ça se passait au milieu de la rue Bouterie, à l’American Bar. Ne cherchez pas la rue Bouterie sur un plan de Marseille, elle a été rasée avec le quartier du Panier en février 1943. Elle était l’artère centrale de la Fosse qu’on appelait aussi le Quartier réservé. Une rue longue à n’en plus finir garnie de taudis, de bars Continuer la lecture#anthologie #17 | lui, Claude McKay, Walter Benjamin et Marseille

#anthologie #13 | la Plaine

Le tram T1 dépose à l’arrêt Eugène Pierre avant de disparaître dans le tunnel terminus Noailles, évitant la Plaine, évitant les motos et scooter qui remontent à contre-sens la piste cyclable, évitant les allers et venues des serveuses en terrasse aux frontières floues aux enfants libres courants en tous sens, on soulève un minot qui filait direction la route l’oriente Continuer la lecture#anthologie #13 | la Plaine

#anthologie #12 | trois temps

La chape de plomb m’assomme en sortant de José-Marti. C’est l’odeur lourde de la chaleur et de l’humidité, le skaï usé du taxi me la rend en gouttes de sueur qui coulent dans mon dos. Des vingt minutes qui me séparent de La Havane, j’apprivoise lentement l’odeur du passé. Les vieilles berlines américaines aux couleurs délavées me plongent dans un Continuer la lecture#anthologie #12 | trois temps

#nouvelles#boucle2 | à la poursuite d’Anastasia Mortensen

1 _ premières rencontres 2 _ Anastasia Mortensen 3 _ famille en décomposition4 _ un vent 4 _ un vent Sur la terrasse du bar de la plage, le mistral chasse les nuages. La mer gondole d’impatience sous les coups de fouet des rafales d’air frais. De l’autre côté des Calanques, Marseille grommèle la fin de l’été, les jours raccourcis Continuer la lecture#nouvelles#boucle2 | à la poursuite d’Anastasia Mortensen

#photofictions #01 | depuis la corniche Kennedy

On revenait à Marseille pour une semaine, c’était l’automne, on avait loué un appartement sur la corniche Kennedy, à la sortie de l’anse de Malmousque, face à la mer, avec une de ces loggias vitrées qu’on trouve souvent par ici. On n’avait pas imaginé que ce serait un tel saisissement, une telle lumière, ni que le Frioul serait juste en Continuer la lecture#photofictions #01 | depuis la corniche Kennedy

autobiographies #06 | c’était novembre

C’était d’abord rejoindre le port de la Joliette depuis la gare Saint Charles, la nuit, c’était novembre et la nuit tombait vite, c’était se souvenir d’instinct du chemin à suivre, elle avait pris une bonne avance pour rejoindre le port, déjà le Danielle Casanova dressait sa silhouette imposante, on aurait dit un immeuble scintillant posé sur l’eau lourde et noire, Continuer la lectureautobiographies #06 | c’était novembre

#L2 | Tous ces baisers qu’on s’est volés plus que donnés

Leur première rencontre a eu lieu dans un café du bord de mer. Ils occultent souvent ce moment là. L’un l’autre avaient l’impression de ne pas être vraiment présents, que rien n’avait encore commencé entre eux. L’oubli n’est pas forcément volontaire. D’autres instants, regards, pensées, effleurements, d’autres émotions se sont imprimés dessus, recouvrant cette approche initiale jusqu’à l’oblitérer. La jeter Continuer la lecture#L2 | Tous ces baisers qu’on s’est volés plus que donnés