#enfances #00

elle dit maison à moi maison des grenouilles elle grimpe sur son tricycle les sandalettes en cuir appuient sur les pédales ça bouge elle rit pédale pédale sur l’allée bétonnée qui longe le canal au revoir maison pédale longe le canal où chantent les grenouilles hop galope petit poney bouche ouverte au vent joues gonflées cheveux aplatis comme les saules Continuer la lecture#enfances #00

été2023 #09 | arrière-monde (1)

Je m’accoutume au lieu, choisis souvent d’accéder à la maison par l’arrière même s’il pleut. Il me faut contourner les bâtiments depuis le portail, longer l’enclos du poulailler avant de redescendre par l’allée ménagée en paliers au milieu des arbres. J’éprouve une certaine satisfaction à emprunter ce chemin. À l’approche de la maison ça dessine comme un axe, une trouée Continuer la lectureété2023 #09 | arrière-monde (1)

#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

Comme je le disais, le patriarche un brin décati nous accueillit de son air bourru, accoudé à sa table de travail échappée de l’incendie quelques années plus tôt. Nous savions le trouver là-haut en ce début de nuit, fumant une dernière pipe avant d’aller enfin poser sa tête ourlée de fins cheveux argentés sur le vaste oreiller en dentelle. Toute Continuer la lecture#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

#techniques #04 | Frank / Marie-Pierre / Piotr

Ce que c’est de venir là tous les matins. Un verre. Un autre. Demain on se dit… et demain c’est pareil. Comme hier en fait : qu’est-ce que ça fait. On vient. On revient. Pour Le chapeau de pirate et les bottes il faut pas demander. C’est un rêve de gosse — pas pour se faire remarquer: un rêve. Eh Continuer la lecture#techniques #04 | Frank / Marie-Pierre / Piotr

#photofictions #09 | indépendance

La clef marque la paume de ma main, je la serre fort, elle est à moi, les articulations de mes doigts blanchissent, j’ai des fourmis, je me répète elle est à moi elle est à moi elle est à moi. Mes yeux balayent les fenêtres avec derrière des pièces dépouillées, les hauts murs penchés veillant sur la cour simple, et Continuer la lecture#photofictions #09 | indépendance

#40 jours #37 | La Maison Gautret

La maison Gautret, c’est plus ce que c’était. C’est quoi aujourd’hui ? rien… une cour de cailloux blancs, trois murs, six fenêtres pour deux portes dont une condamnée, des massifs au pied des murs, un puits au milieu de la cour qui sert plus, un portail en fer forgé, un toit terrasse à balustres en pierre et j’sais combien de corbeaux Continuer la lecture#40 jours #37 | La Maison Gautret

#40jours #35 | maison détruite

Basile, son enfance lui a été volée tout comme ses souvenirs le jour où la maison a été rasée. On ne lui a rien dit avant. On lui a dit après quand il était trop tard. Beaucoup plus tard, au détour d’une conversation. Il croit se souvenir qu’on lui a dit, « on a profité de l’occasion, de la proposition ». Si Continuer la lecture#40jours #35 | maison détruite

# 40 jours # 37 suite | de (non) pèlerinages

À Ixelle au cimetière où il n’y a plus de tombe — Dans la blanchisserie où Reverdy l’avait vue repasser et où Degas l’aurait peinte, dans cette rue de Paris dont on n’a pas su l’adresse — Sur la terrasse de bois de la maison de bois de Quincy qu’on ne trouve que sur la photographie — À Odessa ou Continuer la lecture# 40 jours # 37 suite | de (non) pèlerinages

#40 jours #25 | Les Grands Champs

Les volets n’étaient pas blancs. C’était couleur locale avant. On est dans les derrières de Sauveterre. Dans les hauteurs du coteau. Une petite route sinueuse qui monte doucement. Il y a une haie d’arbres le long et un grand pré avec un petit bois. L’ombre y est dense. La ville reste invisible. On est sur une petite route de campagne Continuer la lecture#40 jours #25 | Les Grands Champs

#40jours #05 | Cold case

Ce serait comme retourner sur une scène de crime, entrer dans un souvenir obscur, on gravirait les marches de béton, on pousserait la lourde porte – bois et verre dépoli – pour se retrouver dans un vestibule rectangulaire desservant quatre pièces, dallage frais, du seuil on hésiterait dans la pénombre – papier jaune foncé au motif provençal – en regardant Continuer la lecture#40jours #05 | Cold case