vers un écrire/film #2/2 | seize heures vingt deux minutes

La main tape le code. Six lettres. Un chiffre. Le message d’erreur s’affiche. La tête se penche, le front heurte l’écran; l’œil se colle ( l’iris mordoré taché de noir brun et l’angiome en forme d’étoile sur le bord gauche près de l’arrête du nez ). Les doigts tapent sur l’écran de la machine, le message d’erreur s’affiche. Les doigts. Continuer la lecturevers un écrire/film #2/2 | seize heures vingt deux minutes

autobiographies #11 | manières (d’êtres habillés)

Les trois stylos de la poche poitrine, une tache d’encre marque la couture inférieure ; la veste en lainage anglais« Old style » sur la chemise jean délavée. La pointe rouge d’une décoration, comme un pins, au revers du col; le velours alezan brun roux clair du pantalon, les tennis —11 taille américaine— avec l’accroc qui s’effiloche à la pointe du pied droit, Continuer la lectureautobiographies #11 | manières (d’êtres habillés)

#P 9 | Épreuves à l’appui

Support de bois de 10 centimètres de large sur 14. Ce portrait miniature pourrait être l’œuvre de Louis Dugardin, artiste peintre de photographies qui durant la dernière décennie du 19e siècle rehaussait et colorisait à l’aide de peinture à l’huile les photographies qui lui étaient postées. Aucune signature ne l’atteste pour autant. L’absence au dos de la pièce de cachets Continuer la lecture#P 9 | Épreuves à l’appui

#L8 – Pariétal

H Horaires d’hiver, de printemps et d’été  les saisons sont biffées au cutter et  le mur de l’abribus s’effrite. Il scrute le mur, la truelle a gâché sans lisser : pointes dures, cailloux amalgamés, sillons; mur qui se hérisse, se creuse, se troue et dans leur cadre les horaires jaunis : les chiffres déchirés à la lame — 08H45 le lundi Continuer la lecture#L8 – Pariétal

Fantômes

Quand je le croise dans la rue, il dit, qu’il marche avec eux. Il froisse sous son bras les journaux qu’il emporte toujours avec lui. — Ils sont là, ce sont des fantômes à présent, je marche avec eux, dit l’homme qui porte des journaux dans la lumière abrupte de la ville blanche. Dans quelques semaines nous nous reverrons dans Continuer la lectureFantômes

La main

(Ou plutôt un bourdonnement en écho. Nos voix se superposaient. Les ombres de nos silhouettes jouaient avec l’aplat de soleil sur la colline. Nos cris perdus à la rivière qui sillonnait le territoire de nos jeux. Comme piqués de la fièvre dominicale, rejetés au plus loin des conversations adultes, nous nous avancions là où le bourdonnement était le plus fort. Continuer la lectureLa main

Le temps de vivre

     Les cheveux blancs permanentés au-dessus d’un manteau noir fatigué qui progresse lentement sur le trottoir, une petite vieille traîne un sac à roulettes avec ses provisions du jour… En son for intérieur, le sourire d’un jeune homme blond qui la demande en mariage…      D’épaisses nuées plombent le ciel, le son lancinant d’un canon monte de la plaine, on entend à Continuer la lectureLe temps de vivre

Caroline et Sébastien

Caroline : lisse et blanche, l’œil fendu de vert, des rougeurs soudaines, une peau de porcelaine dont on devine l’extrême fragilité. La toucher, ce serait la briser. En son for intérieur : si ce plafond se déchirait, ce ne serait pas le ciel, ce serait l’océan. Elle plonge la tasse dans l’eau bouillante, puis l’assiette, puis la cuillère. Elle n’a pas mis Continuer la lectureCaroline et Sébastien

#01 – si(x) sol(s) – version 2

– une chambre – Deux genoux appuyés sur un parquet disjoint, une main fermement appuyée sur un parquet couleur chêne, l’autre main d’un enfant de moins de dix ans tenant fermement une épingle à tête, ou un trombone détromboné, ou une allumette, et la poussière jaillit entre les interstices des lames du plancher ; un sentiment de vainqueur, de détrousseur, de va-t-en-guerre : Continuer la lecture#01 – si(x) sol(s) – version 2