#anthologie #36 | fracas de lune

Qui se lance ? Moi ! il faut qu’elle se lance sinon elle va s’enfuir ou mourir ou les deux à la fois, elle se lève, avance sur la scène, semelles de plomb. L’homme lui tend une assiette blanche en porcelaine, il dit Ceci n’est pas une assiette, elle déglutit, hoche la tête, prend l’assiette dans la main gauche, la Continuer la lecture#anthologie #36 | fracas de lune

#anthologie #19 | poussière

disparu le Leica de Michel enveloppé dans le torchon Vichy enfoui sous les médicaments dans le sac qui se porte à l’épaule ; la cabine téléphonique de la place du village et l’averse de pièces quand tu appelles New York ; les appels en PCV ; les télégrammes de première ; l’album des jours de pluie dans la maison de Ré et Continuer la lecture#anthologie #19 | poussière

#anthologie #03 | les plumes

Les plumes Systématiquement. Systématiquement ? Non pas. Quand je vois une plume au sol, je ne peux pas m’empêcher d’au moins y penser. Parce qu’une plume n’a rien à faire au sol. La vue d’une plume au sol me heurte systématiquement, vrai. Mais je ne la ramasse pas systématiquement. Parce que j’ai peur d’être vue en train de ramasser la plume. Continuer la lecture#anthologie #03 | les plumes

#technique #02 | Olivier le patron du bar peint des marines à l’aube

Venelles. Longues fleurs : roses girafes. L’amer entre ciel et port, sa flèche noire-blanche-douce-amère en dentelle de pierre : hier. L’éclair d’une jetée (enfances) avec la grande lessive de septembre remontant la dune. L’immensité portée en seau. Un repas de sable et de coquillages? Dans les oyats l’immortelle safran. Le pin décharné. À dos de bicyclette l’océan ; le ciel rose. Continuer la lecture#technique #02 | Olivier le patron du bar peint des marines à l’aube

dialogue #02 | un archange automatique

J’avance en reculement dans le cloaque — il pourrait mettre plus de lumière. Une lune ronde fait office de luminaire. Murs de basaltes, comme un ciel endurcit, ils scintillent. La boue luit par nappes. Je distingue les corps: hommes, femmes, de tous ages, en toutes tailles. Fétus de chair. Chiens, rats. Et autres choses organiques. Toutes mourantes ou mortes, renversées Continuer la lecturedialogue #02 | un archange automatique

vers un écrire/film #03 | au-delà du pas

Prendre la tangente, tourner à gauche, entrer dans un espace clos bordé de grands arbres, le brouhaha s’apaise et retombe en une brume invisible, les épaules s’abaissent, la marche ralentit, prise dans une respiration amplifiée par un air plus ferme et le chant en trois temps d’un oiseau quelque part en arrière fond. Au loin devant, la lune porte le Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | au-delà du pas

autobiographies#14 | (2) en… suite

le premier  jour de l’enfant l’odeur de son sommeil à la commissure du cou et de l’épaule le premier matin de la nuit des amants L’AURORE de Murnau, l’aurore de Murnau l’aube de Rimbaud le cercueil qu’on redresse à la verticale pour passer entre les portes étroites et on ne sait pas bien où est la tête dans la boite Continuer la lectureautobiographies#14 | (2) en… suite

Eaude scéne(2)

« Petit cheval. Petit cheval », chante l’enfant sot. C’est une pièce en morceaux. Une caserne. Une place. Une chambre. Et l’orée d’une forêt au bord d’un étang. Avec un meurtre.  W tue Marie sur la scène. L’étang est un grand seau de fer plein d’eau. W voit la lune dans l’eau. W dit le couteau perdu qui l’accuse. Les spectateurs croient Continuer la lectureEaude scéne(2)

Cinq faits de Lune / Extraits de Carnets de Bords.

Vendredi 27 septembre 2013 3h15 du matin : l’insomnie s’est installée depuis des mois. Je profite maintenant de mes nuits pour écrire,  celles que j’appelle mes nuits « daliniennes ». Après l’enlèvement du plâtre il y a quelques jours, une autre fracture se révèle. Est-ce l’annonce d’une mue prochaine ? Plutôt  les prémices d’une rupture avec une vie professionnelle aliénante. Une urgence à comprendre Continuer la lectureCinq faits de Lune / Extraits de Carnets de Bords.

Diffraction

     Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles lueurs Continuer la lectureDiffraction