LE DOUBLE VOYAGE – S.B

#8- Reconstitution – Le voyage obligé Des camions militaires qui se suivent comme des chenilles processionnaires sur une route sèche et caillouteuse — presque une piste — ils quittent une ville dont le nom berbère signifie «  plaine gorgée d’eau » — Louis-Napoléon Bonaparte donne un autre nom à cette ville — les camions roulent à la vitesse des camions militaires Continuer la lectureLE DOUBLE VOYAGE – S.B

#photofictions #06 | Toilette publique

Dispositif : le mot aura semblé évident, mais il ne sera pas inutile (pour moi, du moins) d’en rappeler la définition de Giorgio Agamben, dans son petit livre Qu’est-ce qu’un dispositif ?, la troisième précisément, après avoir tâtonné durant cinq sections, où il se lance plus franchement et largement, et radicalement (même si la liste lui donne l’air de délirer) : « j’appelle dispositif Continuer la lecture#photofictions #06 | Toilette publique

#photofictions #03 (bis) | d’elle

IMG_8898.CR2 30 JUILLET 2019 9H48 CANON EOS550D CANON EF-S18-135mm f/3.5-5.6 IS 1626X1319 28,4mo ISO 400 47mm 0 ev f/9 vers Grenoble l’extrême proche de ta robe framboise avec ses anneaux imprimés la pâleur de ta peau un angiome minuscule étoilé au front et tes cheveux de fils presque blancs des premières boucles de bébé ou d’ange dit-on dans ton siège Continuer la lecture#photofictions #03 (bis) | d’elle

#photofictions #01 | comme des notes

Penchée vers son livre ouvert sur ses cuisses, elle lit. Seule sur un rocher du ruisseau artificiel qui coupe le bas de la pelouse en pente. Son sac en tissu est posé à côté d’elle. Elle est vêtue d’une robe sombre à motifs floraux et de sandales noires. Hors champ, trois ou quatre jeunes enfants s’ébattent près de l’eau, quelques Continuer la lecture#photofictions #01 | comme des notes

#40jours #26 | Madeleine

Je suis venu tant de fois dans ce jardin, je me rends compte en disant cela que je ne me souviens pas y être resté très longtemps, pas le souvenir de m’y être assis par exemple, d’avoir passé du temps à rêvasser, à regarder passer les gens dans les allées, les étudiants, les touristes, les couples avec leurs enfants, les Continuer la lecture#40jours #26 | Madeleine

#40jours #25 | Les souvenirs se portent bien

Jardin du Luxembourg C’est au soleil couchant que le jardin retrouve enfin toute sa beauté, comme à la plage après l’heure de la baignade, au moment où tous les estivants rejoignent enfin leur logement de fortune laissant aux seuls résidents le luxe d’une plage rien qu’à eux. À cette heure-là, le sol poussiéreux autour du bassin central, et les pierres Continuer la lecture#40jours #25 | Les souvenirs se portent bien

#40jours #05 | Cold case

Ce serait comme retourner sur une scène de crime, entrer dans un souvenir obscur, on gravirait les marches de béton, on pousserait la lourde porte – bois et verre dépoli – pour se retrouver dans un vestibule rectangulaire desservant quatre pièces, dallage frais, du seuil on hésiterait dans la pénombre – papier jaune foncé au motif provençal – en regardant Continuer la lecture#40jours #05 | Cold case

#40jours #04 | attention !

En surveillance...

Sortie de la maison / petit chemin de carreaux blancs carrés / iris en bataille… Escaler en bois descendant vers … / traces inconnues / plaque de béton sous laquelle …/ pneu protecteur… Sol enfin plat / repos de la jambe trainante / mince ! seau de Platon renversé oublié… vide / travail d’artiste des fourmis Ok tout le monde présent Continuer la lecture#40jours #04 | attention !

vers un écrire/film #03 | demi-jour d’hier

Un éternuement ouvre le bal.  Les mouchoirs blancs jetables on dirait des oiseaux de papier ou des lettres froissées sans L. 4H25 au temps de l’écran; celui du four s’attarde à 23; au mur les aiguilles hésitent encore.  La fenêtre bleue est éteinte, côté jardin c’est au plus noir. À cour le lampadaire municipal fait la rue. Halo d’angle. La Continuer la lecturevers un écrire/film #03 | demi-jour d’hier

#comme | Je t’habite comme les lieux…

Je t’habite comme les lieux de l’enfance qui ont été rayés de la carte, car la ville a grandi. Je t’habite comme les maisons dont certains de ses habitants si proches ont disparu. Je t’habite comme cette ville où il est impossible de retourner. Je t’habite comme ces rues qui ne sont plus foulées car trop de non-dits, trop de Continuer la lecture#comme | Je t’habite comme les lieux…