autobiographies #03 | ce catalpa

On aurait dit qu’Il attendait là en plein soleil dans la cour. Ils disent une cour, mais une cour c’est un carré froid de ciment, à l’ombre toujours, triste, entre quatre immeubles. Là, c’était plus exactement un corps de ferme : autour de la maison à gauche le chemin bordé d’une haie puis en face un érable et un tilleul Continuer la lectureautobiographies #03 | ce catalpa

#P12 | Berlin n’existe pas

1. Berlin n’existe pas. 2. La ville que je connais tient tout entière dans une main. C’est un morceau de béton gris gros comme le poing, barré de rouge sur sa face lisse. Le reste du bloc est grumeleux, du béton quoi, arraché exprès pour moi par un appelé de la Volksarmee. Il faisait son service militaire juste ce novembre-là, Continuer la lecture#P12 | Berlin n’existe pas

#L11 | Non pas. Alors, c’est quoi ?

Ce n’est pas le récit d’un festival, ce ne sont pas ses mouvements intérieurs, ce n’est pas ce qui s’est passé il y a quarante ans, ce n’est pas le début qui sera l’importance du livre, ce début n’est pas un résumé du livre. Ce n’est pas qu’une histoire de grandes personnes Ce n’est pas une histoire pour les enfants. Continuer la lecture#L11 | Non pas. Alors, c’est quoi ?

#L8/ Les cavaliers

…et soudain, alors que l’haleine givrait sur le bord des écharpes, leur mère claironna : « C’était un soir… » et toute la fratrie se mit en position, joyeuse, une jambe arquée devant, l’autre tendue derrière, les feuilles mortes collaient aux semelles, gluantes de terre lourde, et dans les mouffles ramenées à hauteur de poitrine, dans cette imitation du geste des cavaliers, Continuer la lecture#L8/ Les cavaliers

#L7 | épluchage

Entre carnets, feuilles volantes, mémo téléphone, conversations, échanges, retrouvailles, découvertes, essais, jeux, colères, photos, voyages, tenter un épluchage pour y voir plus clair…Ou au moins faire remonter à la surface un peu du trouble qui préoccupe mon écriture. Déjà un peu le passé J’ai commencé par écrire un train. Les trains sont essentiels dans la géographie de ce livre. J’aurai Continuer la lecture#L7 | épluchage

#comme | Je t’habite comme les lieux…

Je t’habite comme les lieux de l’enfance qui ont été rayés de la carte, car la ville a grandi. Je t’habite comme les maisons dont certains de ses habitants si proches ont disparu. Je t’habite comme cette ville où il est impossible de retourner. Je t’habite comme ces rues qui ne sont plus foulées car trop de non-dits, trop de Continuer la lecture#comme | Je t’habite comme les lieux…

Heldenplatz

La place des héros. Les gens arrivent petit à petit, s’amassent autour de l’estrade édifiée au milieu de cet espace du centre-ville. A l’orée, le grand palais baroque qui borne en courbe cette place monumentale. Escaliers, colonnes, coupoles. Témoins du passé déjà lointain. Ce soir, la place est fermée, barrée, interdite aux voitures. Ce soir, la foule se souviendra d’une Continuer la lectureHeldenplatz

Penchants naturels et tentation inavouable

Les vingt textes que j’ai écrits sur mon aventure tout au long de la ligne 21 des TCL et les quelques autres au fil des propositions m’ont fait réfléchir à mes penchants en termes d’écriture (l’enquête, la micro-fiction, la comparaison). Ils ont fait surgir une tentation. Hypothèse 1 Ce serait une enquête, un parcours de découverte, une recherche, un arpentage, un Continuer la lecturePenchants naturels et tentation inavouable