#40 jours #17 | Vies passées à ça

Passé sa vie professionnelle à ça : préposée au vestiaire de la piscine municipale. Derrière son comptoir, récupérer les paniers de plastique rouge avec le bas en forme de casier pour les chaussures et le haut en forme de cintre pour les habits. Les ranger sur le portique derrière. Quand ils reviennent de leur baignade, leur rendre en échange du petit Continuer la lecture#40 jours #17 | Vies passées à ça

#40 jours #09 | Ce matin, à la Poste,

Un peu avant l’ouverture, le premier sur les marches. Le temps de les voir arriver dans la fraîcheur du matin. Trois hommes, la cinquantaine, costauds, rasés de près, frais et dispos. Ils se saluent et échangent en langue étrangère. Turcs ? Kurdes ? Jeans ou pantalons légers, t-shirts ou polos sombres, baskets propres. Un peu en retrait, une dame plus âgée nous Continuer la lecture#40 jours #09 | Ce matin, à la Poste,

#40 jours #08 | Tourner le dos à ma ville.

Déboucher sur l’esplanade en béton brut lissé. S’avancer jusqu’à la rambarde. La vue s’ouvre sur la ville, la ville un peu en contrebas, toi en surplomb. Toujours, ce qui attire d’abord, c’est le bleu du ciel, presque blanc. Des cirrus qui traînent. Sur ce ciel se détachent ces grands immeubles barres de la périphérie. Seuls signes de la ville, entourés Continuer la lecture#40 jours #08 | Tourner le dos à ma ville.

#40jours #02 | ni « La vie mode d’emploi » ni « l’immeuble yacoubian.

Assise sur le balcon, j’imagine. Il a cinq étages et trois entrées. Je l’ai désossé combien de fois, à force d’y voir entrer et sortir les gens toute la journée, j’y ai imaginé des pièces entières pleines de leur vie. À raison de quatre appartements de cinq pièces par palier, cela fait déjà vingt, fois trois entrées fois cinq étages, Continuer la lecture#40jours #02 | ni « La vie mode d’emploi » ni « l’immeuble yacoubian.

#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

dialogue #3 | C’est déjà la nuit.

Quand il me dit ça, nous sommes dans un bar. Nous sommes à la terrasse d’un bar, attablés serrés devant nos bocks. Il a insisté. Non pas qu’il fasse beau, non. C’est déjà la nuit. Cette longue nuit de l’hiver qui se lève à l’embauche pour tomber à peine le boulot terminé (ça ira ?). Nous nous installons là, justement pour Continuer la lecturedialogue #3 | C’est déjà la nuit.

dialogue #1 | Tango parano

Dans un rêve, un parking souterrain. Un parking baigné d’une lumière orangée, sans doute des néons et la peinture des murs (jamais trop certain dans mes rêves). Au sol, sur le béton lissé, entre les piliers, des bandes blanches matérialisent les emplacements. Aucune autre signalétique. Aucune auto visible. Aucune de ces petites veilleuses à capteurs qui, par leur couleur rouge Continuer la lecturedialogue #1 | Tango parano

transversales #2 | tremblements d’histoires

Une autrice. Elle revient au pays et au village de ses parents. Elle est née loin d’ici. Ils ne lui ont jamais rien raconté. Elle retrouve des tombes dans un vieux cimetière. Près la rivière, elle rencontre le fantôme du jeune homme qui aurait dû être son oncle. Une traductrice. Elle s’isole en pays étranger, dans une ville reconstruite après-guerre. Continuer la lecturetransversales #2 | tremblements d’histoires

vers un écrire/film #4 | gros pouces

Ils tournent ses pouces. Ses pouces ils tournent du dedans vers l’extérieur. Ils tournent sur un rythme assez rapide. Assez rapide pour entendre depuis tout à côté de lui le frottement peau vitesse. Cette régularité de rotation. Ils tournent ses pouces quand lui il écoute, quand il regarde. Jamais ils ne s’emballent. Quand parfois c’est à lui qu’on demande de Continuer la lecturevers un écrire/film #4 | gros pouces

vers un écrire/film #3 | Samedi parkings.

L’eau goutte le long de l’isolant jaune de la conduite de gaz. Flaque de mousse sur le vieux goudron. Un morceau de gaine en PVC dont la peinture beige s’écaille. Déposé là. Raccordé à rien. Avant blanc d’un fourgon de livraison pile dans le rétroviseur. Le chauffeur saute. Il claque sa portière. Il disparaît vers l’arrière. Il revient encombré d’un Continuer la lecturevers un écrire/film #3 | Samedi parkings.