#anthologie #28 | Fluxus quelque part

Installer six Bösendorfer de concert 280VC à chacun des différents niveaux d’un très grand centre commercial. Chaque pianiste, l’un après l’autre, attaque le Prélude et Fugue n° 1 en do majeur, BWV 846, avec un décalage de six secondes. A la différence des machines sans finalité de Jean Tinguely, celle que nous mettons actuellement en œuvre a l’avantage de transformer les Continuer la lecture#anthologie #28 | Fluxus quelque part

#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

J’ai un jardin des plantes. Je l’ignorais. Je le sais depuis qu’on m’a posé la question. Avant je ne connaissais que le jardin des plantes de Paris avec sa galerie, ses manèges, ses plantes alignées dans les massifs, ses animaux, ses gens. Mon  jardin des plantes à moi est différent. Il est un peu sauvage. Il y fait nuit la Continuer la lecture#anthologie #13 | Mon jardin des plantes

#anthologie #14 | mais non 

« Mais non. » Je ne l’avais plus revue depuis l’école primaire… J’étais amoureux d’elle, tu sais de cet amour d’enfant qui est sans concession et que rien ne peut écorner… Et là, j’arrive en haut de l’Empire State, la porte de l’ascenseur s’ouvre et qui je vois en face de moi ? « Mais non ? » Je les ai cherchées toute la matinée, j’ai Continuer la lecture#anthologie #14 | mais non 

#versuneécopoétique #02-01 | vers un…

#02 | à compléter Boite de serviettes périodiqueOn ne dit pas le sang qui fait tourner le vin du chai – sinon à mots détournés –, ce qui entoure le corps des femmes est tabou. Il y a « rouge », « anglais débarqués », «truc» (même « machin ») : surtout truc. Tu as tes trucs ? La mère note dans le calendrier (menstruel): Continuer la lecture#versuneécopoétique #02-01 | vers un…

#gestes&usages #01 | nuit noire

C’est à cause de la couleur que Séraphine a peur, quand le vert n’est plus vert, qu’il tourne au gris puis au noir et que le dernier rayon de soleil s’est envolé au-dessus des arbres, derrière les montagnes et que le blanc des montagnes lui non n’est plus blanc et que les montagnes disparaissent dans la nuit, une nuit d’encre, Continuer la lecture#gestes&usages #01 | nuit noire

#enfances #00 | Les jumelles

La lanière autour du cou, une main de chaque côté pour la stabilité, et pour bien les tenir, l’index sur la molette pour faire la mise au point et les yeux bien collés au milieu des œilletons. Les jumelles, il les a eues pour Noël, alors, faire bien attention, suivre les consignes de son père qui a fini son petit discours Continuer la lecture#enfances #00 | Les jumelles

#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

Iom devant un clavier * Où l’on voit Iom très vieille écrire tous les matins de ses nuits. Dans le passé du passé de Iom ça s’était déjà produit, même très tôt dans sa vie; Iom adorait les histoires après elle écrivait des trucs comme des débuts d’histoire avec des dessins tout de même. Iom avait essayé de tenir un Continuer la lecture#transversales #07 | lacunaire (sans se retourner)

#40 jours #10 | Vacances du souvenir

Illustration : une clairière en hiver, fait d’arbres et de sorte de tavaillons multicolores, Hannibal, le mammouth de Marina Le Gall.https://ventdesforets.com/oeuvre/marina-le-gall/ Peu de souvenirs du vieux chalet alpin perdu dans une clairière et dans l’hiver. Loué par la famille pour le ski de fond et pour se retrouver. Reste cette image, arrivé fourbu ou dans les bras d’un adulte, devant Continuer la lecture#40 jours #10 | Vacances du souvenir

vers un écrire film #08 | les voix absentes

paragraphe 1 Si j’étais compositrice de musique, je capterais les voix absentes et j’écrirais leurs  silences. Il faut, je le sais par expérience de la  patience. Savoir ne pas vouloir. Errer, accepter de se perdre. Muni d’un enregistreur numérique se rendre dans les nécropoles? Sous la pierre chasser ? Vous ne récolterez que du vent. Un chat-huant. Un chuchotement dévot. Les Continuer la lecturevers un écrire film #08 | les voix absentes

#L8/ Les cavaliers

…et soudain, alors que l’haleine givrait sur le bord des écharpes, leur mère claironna : « C’était un soir… » et toute la fratrie se mit en position, joyeuse, une jambe arquée devant, l’autre tendue derrière, les feuilles mortes collaient aux semelles, gluantes de terre lourde, et dans les mouffles ramenées à hauteur de poitrine, dans cette imitation du geste des cavaliers, Continuer la lecture#L8/ Les cavaliers