#40 jours #2 | Lieux sans état

Colombes (92700) Du premier étage vers le rez-de-chaussée dans l’immeuble d’en face derrière le voilage une dame fume et joue aux dames, l’index jauni de la dame déplace un point noirBarbès Rochechouart (7509) Du sixième étage sous les toits vers l’autre aile de la cour au moins six fenêtres avec de petits balcons, derrière des appartements, derrière encore le couloir Continuer la lecture#40 jours #2 | Lieux sans état

#40jours #01 | fenêtre fermée

Basile regarde par la fenêtre, une fenêtre aux carreaux salis par la dernière pluie et le sable du Sahara. Des plantes plus ou moins grasses en empêchent l’ouverture. Pas grave pour Basile. Son esprit peut s’échapper par le grand rectangle. Des feuillages rouges, le sommet d’une tente blanche, un cyprès ondule, un mélèze ondule. Des câbles électriques barrent le paysage. Continuer la lecture#40jours #01 | fenêtre fermée

autobiographies #01 | échappée

La cuisine plutôt dépouillée, absence de meubles d’appareils ménagers, vide de ses occupants. Si, reste elle qui finit la vaisselle et lui toque à la porte, vient s’asseoir près de la table en formica verte. Le soleil emplit la pièce par la fenêtre sans rideaux. Tu parles tranquillement et tu la regardes, elle se retourne vers la cuisinière l’éponge à Continuer la lectureautobiographies #01 | échappée

#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

Des nuages s’effilochent sur fond d’autres nuages, traînées évanescentes et pourtant très foncées, devant des formes rebondies de gris requin et de gris perle. Le troisième plan est un gris sans nom, tout lisse, aux bords duquel s’accroche du blanc lumière. Un morceau de bleu crève le décor, lui donne encore plus de profondeur, que le vent mouvement a tôt Continuer la lecture#P7/ Comment dire le vent sur la dune ?

#P7 | L’heure bleue en contre-jour

Volets entrouverts sur un ciel bleu, quelques branches d’un vert qui tranche dans le vif de la matinée. Les rideaux bleus foncés encadrent la double-fenêtre et s’accordent joliment avec le vert bouteille des volets. Quelques éclats de voix parcourent brièvement la chambre puis le silence tombe à contre-temps, sans s’annoncer, comme la branche surprise par un brin de vent net Continuer la lecture#P7 | L’heure bleue en contre-jour

#L6/ Seul(e) et le monde

Parfois la box déconne, le wifi se bloque, la connexion débloque, l’ordinateur raccroche. Ça n’arrive pas souvent, mais cette rareté-même fait perdre la patience. On s’énerve tout seul devant son écran, on agace son clavier de pressions rapides et saccadées, comme si les coups de doigt pouvaient tout arranger, on est préoccupé par le projet en cours, le projet, le Continuer la lecture#L6/ Seul(e) et le monde

#L1 – IL – PRÉSENT – OÙ

Lentement, aller vers ce lieu, racine ou cimetière. Où ? Où ? il peut l’écrire cent fois ce mot et il ne sait toujours pas. le mistral balaie les nuages de droite à gauche dans le cadre de la fenêtre. Racine au pluriel ? plus adapté sauf si elle est pivotante et l’ancre bien dans le sol qu’il soit natal ou pas. Et Continuer la lecture#L1 – IL – PRÉSENT – OÙ

P#1. Chambres intérieures.

Ce matelas une place et le sommier pas trop bon, le dépouillement commence là. Etrange cette petite chambre et si nécessaire à ce moment là. Un lit campagnard l’épais édredon et la cuisinière chargée pour tenir la nuit dans cette pièce unique d’une petite maison à mille deux cent mètres en hiver. Il fait très froid mais une grande béatitude. Continuer la lectureP#1. Chambres intérieures.

et puis jouer, jouer encore

— les cercles blancs sur un quai de gare comme archipels pacifiques— rues assourdies en lettres capitales— l’odeur des tarmacs / un vol de nuit / illuminations urbaines vues du ciel— être au monde / oublier la distance / succomber au vertige — l’obscur incertain des rêves — l’inquiétante étrangeté d’une image d’enfance, une baleine échouée — temps replié / un ventre / Continuer la lectureet puis jouer, jouer encore