#enfances #06 | ta voix

Je n’écris que sur toi, toi qui n’as rien écrit, de ce qu’on appelle de l’écrit. Lire, écrire, n’était pas pour toi. Pas pour ceux comme toi. Tu n’avais pas la langue dans ta poche, osais la ramener, grande gueule, de la gouaille. De la verve, de la faconde. Pas tes mots, ça. Du bagou plutôt. De la liberté. C’est Continuer la lecture#enfances #06 | ta voix

#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38

Ouvrir la fenêtre au vent chargé d’embruns, résidu de tempête arrivant de l’ouest mêlé à la vague d’air froid en provenance du nord. Il prend de plein fouet le bâtiment posé en travers de sa route, s’engouffre dans la chambre, fait chuter les températures. Se déshabiller devant la fenêtre et commencer à grelotter. L’air glacé saisit le corps, le raidit, Continuer la lecture#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38

#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

Peyriac-de-mer, C’était chez Marraine. Celle de ma mère. Mais nous aussi on l’appelait Marraine. Deux à trois fois par an, on allait y manger un repas qui durait tout l’après-midi. En été comme en hiver. L’été c’était la chaleur écrasante sur le parvis de graviers bordé de pins à pignons donnant sur des champs de sel, c’étaient les mouches et Continuer la lecture#enfances #01 | Dans mon regard, des lieux, des femmes

# été 2023 #8 |fenêtre

C’est à peine si on les remarquait. Il y en avait cinq ou six, et peut-être moins. Insérées dans la rainure, entre la vitre et le cadre de la porte. Elles dissimulaient la vaisselle sise à l’arrière, des verres sans doute, je ne me souviens pas, mais j’imagine bien des verres, les verres de tous les jours, car les autres, Continuer la lecture# été 2023 #8 |fenêtre

#été2023 #07 | elle est mère, plus que mère

Je ne sais pas d’où me vient cette image, elle se tient debout devant la fenêtre du salon et contemple la jetée du port. C’est à Oran, et je ne peux pas m’en souvenir. Bien des années plus tard c’est l’hiver à Bastia, elle se tient debout devant la baie vitrée du salon, devant le nouveau port de plaisance, le Continuer la lecture#été2023 #07 | elle est mère, plus que mère

#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

Elle marche pieds nus sur le carrelage froid. Elle entend les voix familières, elles viennent du salon où la famille échange sur les années passées à Dakar, à Casa, sur le présent, les terres familiales depuis de nombreuses décennies, sur la récolte de fruits précoce cette année. Mets tes chaussons, tu vas attraper du mal. Dans l’entrée, le piano. On Continuer la lecture#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

#été2023 #01 | fenêtre intérieure

La solitude, voilà ce qu’elle ressent à ce moment-là au creux des plis de son corps. Un être solitaire, c’est ce qu’elle pense être devenue. Chez elle ou ailleurs, surtout à l’intérieur d’elle-même, elle l’emporte partout ce sentiment, il l’habite au quotidien, voyage avec elle. Aujourd’hui, le regard tendu vers l’horizon, elle en perçoit tout le poids. Et pendant ce Continuer la lecture#été2023 #01 | fenêtre intérieure

#été2023 #01 | ligne de mots

La fenêtre entrouverte laisse circuler l’air frais du matin et se glisser les échanges entre les oiseaux du jardin. Face à celle qui tente d’écrire, des dizaines de post-it accrochés avec une pâte agrippante pendent sur la bordure des deux étagères où sont posés livres dont on peut se saisir rapidement, photos rassurantes faisant office de gri-gri, et pots à Continuer la lecture#été2023 #01 | ligne de mots

#carnets individuels | Piero Cohen Hadria

13/11/2022toi qui entres ici sois le/la bienvenu.e (mais garde patience s’il le faut)14/02/2023trois mois de billets cessent ici – la suite est ici située (comme on dit aujourd’hui) 40 (treize zéro 2)je suis allé voir un petit peu Galle, 22 rue de l’Hôpital (province du Sud, Ceylan d’alors, Sri-Lanka ces temps-ci) et plus spécialement lui, là, à gauche (cette fatigue Continuer la lecture#carnets individuels | Piero Cohen Hadria