#anthologie #17 | la voix de Marguerite dans le bar du théâtre

C’est au bar d’un théâtre ; ce doit être celui du Théâtre du Rond-Point à Paris, c’est au début des années 80 puisque Madeleine vit encore. Marguerite doit attendre Madeleine ou bien… parce que Marguerite n’attend personne ( sauf Robert. Robert Anthelme elle l’aura attendu, longtemps.) Marguerite est assise sur la banquette de velours rouge et je l’observe. J’aurais pu m’asseoir à Continuer la lecture#anthologie #17 | la voix de Marguerite dans le bar du théâtre

#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

Abstraction faite de tous les bruits envolés de la place – un salut, le brouhaha des commerces qui installent leurs présentoirs, leurs portants, leurs tables, leurs écriteaux, la cloche qui sonne l’heure pile car c’est à la même heure souvent que je m’attelle à l’écriture, et même des piafs traversant l’espace de la fenêtre… Abstraction faite. L’esprit encore embrumé par la Continuer la lecture#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

#anthologie #04 | en vrac

habiter la fenêtre sur cour, rue, jardin, même aveugle habiter s’enfouir se hisser trouver la branche maitresse entre ciel et terre habiter l’arbre habiter laisser trace; la paire de chaussures, la robe, le livre… c’est ici qu’ elle aurait habité ; on la cherche habiter la chambre du tableau; accrocher le tableau de la chambre, se dire : c’est ici Continuer la lecture#anthologie #04 | en vrac

#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

Il serait là, silhouette massive, assis au bord du lit, jambes pendantes, face à l’armoire semée de pétales multicolores, avec à sa gauche un coin de penderie fermé d’un rideau aux rayures colorées assorti à ceux de la fenêtre ouverte sur le jardin. Il ne bougerait pas, corps empli de sommeil. Il est des lits comme des voyages dans des Continuer la lecture#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

#boucle2 | traces, brouillons, bribes, restes…

#2 #03 Gertrude Stein | Chez ces gens là ( pas de royaume mais des Cheval, des Cocu, des Corneau et des Dupire…) La famille Dupire repose dans le cimetière de C., un grand avec un monument aux morts, des corneilles y rêvent à plein temps; trois caveaux en trois allées : pas Jacqueline. Jacqueline Dupire la cadette qui avait Continuer la lecture#boucle2 | traces, brouillons, bribes, restes…

#gestes&usages #03 | rêve

Je crois que je suis assise là et qu’il est 17H à l’horloge numérique, je la vois elle traverse le hall en poussant un charriot. Je crois la reconnaitre, ou bien elle lui ressemble étrangement, et même si je ne suis jamais venue m’assoir ici c’est elle je le jurerais ; l’homme de la sécurité affecté à la porte tambour Continuer la lecture#gestes&usages #03 | rêve

#enfances #09 | Chambre d’enfance

J’aimais davantage la vue que la pièce elle-même. Le lieu était simple, deux mètres sur trois. Il y avait avec un bureau de bois sur des tréteaux et un tabouret aux pieds émaillés de blancs dont le plateau tournait. Sur le mur, au-dessus était fixée une bibliothèque artisanale faite du même bois que la planche du bureau. J’avais un tourne-disque Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre d’enfance

#enfances #09 | … d’enfance

Oubliée la couleur des murs. Oublié le petit paravent; le renfoncement avec le lavabo. Oubliées la suspension à franges et sa lueur jaune; l’ombre en piste de cirque et le cheval à bascule; oubliées la chaise à hauteur d’enfant, la poupée sans yeux. La cour sombre en fond de fenêtre. 3m50/4m50. Cette fenêtre. Une porte. Le lit superposé je le Continuer la lecture#enfances #09 | … d’enfance

#enfances #06 | ta voix

Je n’écris que sur toi, toi qui n’as rien écrit, de ce qu’on appelle de l’écrit. Lire, écrire, n’était pas pour toi. Pas pour ceux comme toi. Tu n’avais pas la langue dans ta poche, osais la ramener, grande gueule, de la gouaille. De la verve, de la faconde. Pas tes mots, ça. Du bagou plutôt. De la liberté. C’est Continuer la lecture#enfances #06 | ta voix

#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38

Ouvrir la fenêtre au vent chargé d’embruns, résidu de tempête arrivant de l’ouest mêlé à la vague d’air froid en provenance du nord. Il prend de plein fouet le bâtiment posé en travers de sa route, s’engouffre dans la chambre, fait chuter les températures. Se déshabiller devant la fenêtre et commencer à grelotter. L’air glacé saisit le corps, le raidit, Continuer la lecture#enfances #04 I Walter Benjamin, un petit 38