#anthologie #prologue | un jour

Un jour je suis commencée; je suis une potentialité d’être sous les fleurs d’une robe qui n’a pas l’air de noce. Je suis neuf stations (jour pour jour) : à terme. Je monte à la vie : la mère de la mère a les yeux dans l’origine et voit une boule de cheveux noirs. Je passe. Je suis d’un embrasement Continuer la lecture#anthologie #prologue | un jour

#été2023 #02 | des livres en plus

Rien n’avait changé.La grande table de travail face aux fenêtres coulissantes qui ouvraient sur le merisier, l’ergonomique fauteuil de bureau, la vieille table de bistrot devant la baie vitrée au sud, le lit d’une place contre le mur au nord, tous les meubles de cette pièce étaient revêtus d’une étoffe blanche. Vieux draps de lin, nappes usagées. Le tissu recouvre Continuer la lecture#été2023 #02 | des livres en plus

transversales #4 | commencements d’histoires

Les fantômes des morts d’une guerre reviennent. Ils reviennent parmi la vie des vivants. Ils se répandent. Ils se répandent en histoires et ils racontent. Ils racontent aux vivants comment ils sont morts ; eux, les morts de cette guerre. C’est la nuit. Un homme dort. Au chaud. Lit king size. Matelas waterbed ou à mémoire de forme. On se garde Continuer la lecturetransversales #4 | commencements d’histoires

#L10/ Le ressassement du guichetier.

Ma vengeance et moi on l’attend dans le funiculaire, on sera là quand il va vouloir remonter vers sa demeure de bourreau. Cette place de guichetier, on l’a obtenue en récompense d’une carrière à ployer l’échine, à jamais broncher, à jamais revendiquer rien, à accepter les heures mal payées, les horaires modifiés sans prévenir, toujours tout encaissé, surtout la faiblesse Continuer la lecture#L10/ Le ressassement du guichetier.

#P9 A la lumière crue

C’est une photographie carrée en noir et blanc légèrement floue. On y voit une femme de profil, jusqu’aux hanches. Elle est debout devant une maison que l’on devine de plain-pied. Au-dessus de sa tête, un toit de planches blanches, dont débordent des feuilles de bambous. Contre le mur de la maison, à l’arrière-plan, on distingue un escabeau et une chaise Continuer la lecture#P9 A la lumière crue

#L5 | une terre qui affleure

(Le sang sous la peau) [des souvenirs, des traces, je voudrais rester ici des heures sans bouger, des jours, à scruter l’horizon, ses îles illusoires, la jetée minuscule au loin, le vide, le temps figé ou absent, à distance du monde, m’aveugler, rentrer dans cet espace, attendre la pluie, la nuit, des voix, une marche funèbre, une sonate en mode Continuer la lecture#L5 | une terre qui affleure

#L5/ décalcomanies, expansion

Le remugle de la sale époque. Il traîne dans les têtes, dans les bicoques, dans l’ombre des murs de la vieille maison, dans la cave du bar des sirènes. Le peuple des rats s’en repaît quand il grignote les vieux magazines qui pourrissent. Chaque semaine on les avait pour rien mais, bien vu de s’abonner. Beaucoup de photographies ; couleurs en Continuer la lecture#L5/ décalcomanies, expansion

Fantômes

Quand je le croise dans la rue, il dit, qu’il marche avec eux. Il froisse sous son bras les journaux qu’il emporte toujours avec lui. — Ils sont là, ce sont des fantômes à présent, je marche avec eux, dit l’homme qui porte des journaux dans la lumière abrupte de la ville blanche. Dans quelques semaines nous nous reverrons dans Continuer la lectureFantômes

AUTOUR

AUTOUR de l’île l’eau tout AUTOUR l’eau tiède et bleue AUTOUR c’est comme une île quand le soleil se lève on dirait qu’il se couche AUTOUR la couleur du ciel le ruban rouge de l’aurore dans le bleu nuit du ciel qui s’efface le réveil lancinant des oiseaux AUTOUR le soleil chauffe la pierre le soleil allume des éclats de Continuer la lectureAUTOUR