Celles d’enfance

Celle qui devant le tas de fumier lavait le matin la brouette et passait et repassait sa langue sur ses dents et priait le chapelet sur le fauteuil du salon le dimanche et les autres soirs s’endormait devant la télé à cause du jardin, des beignets aux pommes, des verres de sirop trop sucrés, du dos qu’on plie et du Continuer la lectureCelles d’enfance

ton visage comme une ombre

Ton visage qui m’attend, celui d’un héros discret, d’un aïeul oublié. *** De ton visage ne savoir que le nom. *** Les deux mains de ta mère Andjula Santa en amphore autour de tes joues, un baiser qu’elle pose sur ton front, l’enfance de ton visage recueillie. *** – Oui c’est peut-être lui, mais il se ressemble sans se ressembler. Continuer la lectureton visage comme une ombre

#12 l’œil intérieur

Assis là, presque en cercle, dans la chaleur de l’été, sous la fraîcheur verte du tilleul. Certains sur les chaises longues dépareillées ; d’autres, les plus jeunes, allongés sur des plaids. Les voitures sont garées à côté. On en voit certains s’apostropher avec le sourire. Ils parlent sans doute léger, se taquinent. D’autres, presque à tourner le dos, s’adressent à leur Continuer la lecture#12 l’œil intérieur

44 notes de l’auteur éparpillé

Situé à la sortie de Fribourg en direction de Bourguillon, l’arrêt Pont-Zaehringen est généralement pris d’assaut – sauf ce soir-là – par de nombreux alémaniques qui rentrent chez eux, ce dont nous leur en sommes gré. La gêne que leur dialecte provoque chez l’auteur ainsi que son peu d’enthousiasme pour les voyages en bus l’ont empêché d’enquêter de manière plus Continuer la lecture44 notes de l’auteur éparpillé

Au chalet (suites)

On ne fermait pas les volets quand on dormait au chalet. Il n’y avait peut-être pas de volets. Je ne sais plus. Sur la photo, on voit trois enfants sur le banc du petit déjeuner – Hugo, Frédéric et peut-être que le troisième c’était moi ou Carine ou Sabine ou Lucas, je ne sais plus – je l’ai vue avant-hier Continuer la lectureAu chalet (suites)

Correspondance Corbera

Le maroquin http://www.tierslivre.net/ateliers/lecritoire-ou-le-maroquin/ Cœur battant, mains fébriles tu déplies l’écritoire. Alors monte l’odeur de la peau. Le chagrin. D’un petit compartiment dépasse une carte en bristol, Ta vue se trouble, tu vois danser l’encre noire, l’écriture ample et vive de ton père Hypothèse n°1 : Ce serait une correspondance entre un homme et une femme, des billets quotidiens échangés sur Continuer la lectureCorrespondance Corbera

Berceaux

Nous sommes alors famille abîmée en transit sur les boulevards des Maréchaux, près de la porte de Clichy, dans un appartement moderne en étage élevé, une grande pièce à vivre douce et grise, table ronde et chaises en bois massif, style western, elles nous ont suivit ici et partout, tant que Pierrot a vécu, un sofa sous les rayures rêches Continuer la lectureBerceaux