(Pas de titre)

(première pause clope s’impose) Cela fait une heure et demi que je tourne autour du texte issu de l’exercice du mardi 05 novembre 2024, que j’écoute en boucle la chanson de fin de texte, que je sens passer par mes yeux, y compris ceux de la peau, ceux des os, ceux du sang, et ceux que j’ignore encore, bien plus, Continuer la lecture(Pas de titre)

#anthologie #31 | loin

Demain il n’y a plus de lumière, plus de demain. Les oiseaux sont troués, d’un grand trou au milieu du ventre, au beau mitant du lit la rivière est profonde. Battent, battent les feuilles et les cloches d’abutilon. Le froid n’a plus idée du froid, le noir outrepasse sa couleur, m’en voudrez-vous beaucoup. L’armature du pont le plus haut dessine Continuer la lecture#anthologie #31 | loin

#anthologie #24 | superposé

Est-il vrai que les chauves-souris dormaient la tête en bas, et les chevaux debout ? Aucune de ces caractéristiques ne lui est inconnue. Il les a vues et revues, en hologramme ou en 2D pendant les cours de biologie et de terraformation. Il ne peut pas savoir si du flanc du cheval, quand on montait en selle, émanait de la Continuer la lecture#anthologie #24 | superposé

#anthologie #09 | sur un papier brouillon

dans le rêve qui remontait à plusieurs années, la lumière était encore différente, elle ne venait ni de l’avant ni de l’arrière, elle se diffusait non pas des nuages entre lesquels je flottais dans le grand tee-shirt illustré qui me servait de chemise de nuit, j’avais quinze ans peut-être quand j’ai fait ce rêve, la lumière passait comme à travers une toile de tente, elle ressemblait à celle d’un écran de radioscopie, elle ne venait de nulle part, je flottais et j’étais morte, Continuer la lecture#anthologie #09 | sur un papier brouillon

#anthologie #04 | se moquer d’habiter

1Habiter le pays de mer tout d’abord pour commencer la vie, la maison construite pas loin de la côte par le père courageux soucieux d’abriter sa famille, enfants en train de naître, maison souvent décrite probablement détruite d’ici quelques mois au départ de la mère, elle aussi très vieille désormais, maison qui va rester dans mon souvenir avec jardin bien Continuer la lecture#anthologie #04 | se moquer d’habiter

#anthologie #03 | le marchepied

Le marchepied est par terre. Il est toujours par terre. Il n’a aucune raison de ne pas se trouver les quatre pieds posés au sol. En toute autre position, il ne serait plus un marchepied. S’il n’avait que deux pieds au sol, il ne serait plus un marchepied. S’il reposait à l’envers, les quatre fers en l’air, il évoquerait vaguement Continuer la lecture#anthologie #03 | le marchepied

#été2023 #08bis | un réconfort

Ce jour-là il fait une chaleur infernale. Dès l’entrée l’odeur nous saisit — d’égout, de renfermé, le sol est jonché de feuilles, d’insectes morts durant la longue saison où la maison reste fermée. Nous ouvrons les portes, les fenêtres, l’eau, nous nous munissons de seaux, de balais, nous nous répartissons les pièces. Dans le salon, avisant une large fissure et Continuer la lecture#été2023 #08bis | un réconfort

#L1 | But

A l’extérieur de l’enceinte, une pile d’annuaires sert de totem d’accueil, le trottoir défoncé s’égaie de quelques coquelicots essaimés par hasard entre les détritus. De l’essence dans les ornières ; des flaques d’eau trouble rident le ciel huileux tout entier coloré façon apocalypse. Au pied d’un pot d’échappement dont l’âme ne pétarade plus bondit un crapaud marronnasse qui rejoint le fossé Continuer la lecture#L1 | But

Dans la profondeur de l’eau

Une goutte d’eau tombe sur la surface sombre de la rivière. Elle heurte l’étendue liquide, la percute dans un bruit de succion, le baiser de ta bouche, l’aspire et la rejette dans le même fouillis sonore. La goutte vient rebondir dessus à la manière d’une bille avant de s’engouffrer à nouveau dans la profondeur de l’eau, brisant son miroir fragile Continuer la lectureDans la profondeur de l’eau