#anthologie #24 | ils dorment

respires et murmures dans la moiteur d’un dortoir marée de soupirs les souffles enflent s’apaisent les corps crissent sur la toile bleu marine tendue entre les armatures métalliques des lits qui se déplient pour accueillir les petits corps blottis sous les couvertures et se replient une fois la sieste terminée ils dorment bruits de bouche succion gémissement sanglot ils dorment Continuer la lecture#anthologie #24 | ils dorment

#anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

30 septembre 1988. J’habite alors boulevard de Belleville, je suis étudiante et je loue à un ami une chambre dans son appartement. Appareil photo autour du cou, je découvre jour après jour le quartier. Jusqu’à ce jour de septembre où je remonte la longue rue de Ménilmontant et sur le trottoir de droite, derrière des palissades où une brèche me Continuer la lecture#anthologie # 22 | Le terrain vague de Ménilmontant

#photofictions #07 | What Air

Maintenant, ça se passe avec « une photo de soi-même » dont « on ne parlera pas » dit f. Ne pas en parler, ce n’est pas vraiment un problème. Je crois même que je viens de le faire cinq fois. Mais la photo… le voilà le selfie dont je parlais ? Un ami me dit que les « textes-images donnent à voir plus que les Continuer la lecture#photofictions #07 | What Air

#photofictions #07 | les deux mioches

J’ai mon nouvel appareil six-six. Un Rolleiflex. Je l’ai acheté boulevard des Filles-du-Calvaire. Cher. Il y a un mois aujourd’hui. Juste avant les vacances. J’ai revendu mon vieil appareil à film trente-cinq millimètres. J’aime beaucoup le format carré. Je ne l’ai pas encore bien en main. Ici j’ai pris quelques vues de la colline et de la chapelle. J’ai aussi Continuer la lecture#photofictions #07 | les deux mioches

#40 fois la ville # 21. Là où il semblerait qu’il n’y ait rien.

Plus trop de magasins, plus trop de promeneurs, plus trop de vie ? Mais comment faire ? Trois fois par semaine, ramasser papiers, mégots, saletés dans la rue, on sait quand les enfants de l’école sont passés, quand le vent a tourbillonné, le samedi matin, que les jeunes se sont réunis dans le coin, cannettes, mouchoirs etc. On pense que Continuer la lecture#40 fois la ville # 21. Là où il semblerait qu’il n’y ait rien.

#40jours #29 | comme on nous parle.

Oh la la la vie en rose, paillettes strass maquillage Le rose qu’on nous propose, licornes déguisements les princesses D’avoir des quantités d’choses, peinture crayons feutres papiers Qui donnent envie d’autre chose, broutilles bricoles vétilles riens Aïe on nous fait croire, les merveilles les tous prêts les babioles Que le bonheur c’est d’avoir, mandalas peinture au numéro De l’avoir plein Continuer la lecture#40jours #29 | comme on nous parle.

autobiographies #08 | oasis persistants

C’était dans l’appartement tournant ; à vingt-deux vingt trois heures ; assis l’un en face de l’autre ; studieux occupés à la table de la salle à manger ; la maison endormie ; dans l’alcôve attenante sans porte ; la mère dormait ; la couverture remontée haute jusqu’aux oreilles ; le lampadaire torsadé éclairait sourdement la pièce ; l’abat-jour très grand ; dans les tons beige et marron ; un bateau Continuer la lectureautobiographies #08 | oasis persistants

autobiographies #01 | espaces le long de la nationale

Allée de graviers bordant les herbes plus ou moins rases. Des fleurs de trèfle à la lisière. Là, deux terrains de foot, côte à côte sans limites, trop grands pour une poignée d’enfants. Lignes à peine marquées sur le pourtour, cages écaillées sans filet à chaque extrémité, une seule utilisée. L’étendue trop vaste. Poursuivre la passe manquée sur toute la Continuer la lectureautobiographies #01 | espaces le long de la nationale

#P6 | Pas de possibilité d’être seule

18 juillet, 18h. De mon banc, je vois l’enfant hocher la tête et dire non sans détourner le regard de sa tâche. L’autre enfant insiste en le charmant à l’oreille. Laisser l’enfant décider par lui-même, ne pas intervenir au risque de donner un coup de pied maladroit dans ce début de château de sable qui naît entre eux. L’enfant revient Continuer la lecture#P6 | Pas de possibilité d’être seule