#comme | Je t’habite comme les lieux…

Je t’habite comme les lieux de l’enfance qui ont été rayés de la carte, car la ville a grandi. Je t’habite comme les maisons dont certains de ses habitants si proches ont disparu. Je t’habite comme cette ville où il est impossible de retourner. Je t’habite comme ces rues qui ne sont plus foulées car trop de non-dits, trop de Continuer la lecture#comme | Je t’habite comme les lieux…

# L2 Sarcophaga Carnaria

Il peut continuer à pieds mais il y a les bandoulières de son sac à dos; elles lui cisaillent l’épaule, celle de droite surtout, usée jusqu’à la corde et rafistolée avec un bout de corde trouvée au fond du sac. Il ne sait pas que la corde qui lui permet de faire tenir la bandoulière de son sac à dos, et Continuer la lecture# L2 Sarcophaga Carnaria

Eau de scène(4)

Il y a un robinet sur le côté gauche de la scène. À jardin. Un robinet perché sur un tube de métal. Comme une arrivée d’eau de cour ou de jardin à laquelle on branche les tuyaux d’arrosage. C’est l’enfant du deuxième rang qui le remarque.  Il n’écoute pas les acteurs, tous ces mots qu’ils disent dans leurs  voix tordues. Continuer la lectureEau de scène(4)

Qu’est-ce que vous boivez ?

Qu’est-ce que vous boivez ? De l’eau bien sûr espèce de petite grenouille qui veut toujours tout savoir de l’eau grenouillette de l’eau crapaud de l’eau du robinet dans ma grande bouche de grenouille à grande bouche de l’eau de gouille il pleut il mouille elle aime ça la petite fille boire de l’eau. Et vous, qu’est-ce que vous boivez ? De Continuer la lectureQu’est-ce que vous boivez ?

Finis ton assiette ou je téléphone au camion

L’enfant ne bouge pas, il est assis sur le banc, il a les bras croisés, il regarde droit devant lui la vitre du four où son reflet noirci boude autant que lui. Jamais il n’y touchera, c’est exclu, il ne peut pas avaler ça, rien que l’odeur ça lui fout la gerbe, non maman, je ne veux pas, non maman, Continuer la lectureFinis ton assiette ou je téléphone au camion

Le piano et la vie.

Je l’ai déjà vu, mais peu. La salle de musique est assez impersonnelle. Dans un coin deux bureaux, des synthétiseurs, un piano, plutôt froid comme ambiance. Du coup il prend toute la place par l’intensité de sa présence, son attention toute entière à l’enfant. Il est grand, mince, habillé sobrement d’un jean et pull à encolure en v. Il finit Continuer la lectureLe piano et la vie.

La grande braderie

      La braderie! C’est la grande braderie! Les trottoirs se couvrent d’étals, les étals accueillent des monceaux d’objets, les passants se pressent dans les allées, les vendeurs bradent, les acheteurs marchandent, les camelots haussent la voix, les bateleurs font le spectacle, la foule bigarrée devient spectacle, la mise en scène se répète, les uns bradent, les objets de la vie Continuer la lectureLa grande braderie

L’œil DEDANS

Il pleut l’enfant reste DEDANS la chambre DEDANS l’enfant a fermé la porte DEDANS l’enfant rêve DEDANS sa tête il y a quoi DEDANS l’œil la nuit tombe sur l’arrêt de bus – le banc gris est vide – et de l’autre côté de l’œil il n’y a personne pour attendre le bus : pas de bus seulement l’arrêt. L’adulte à Continuer la lectureL’œil DEDANS

Dis: « co ». Co!

1 Enfant Il semble qu’écrire du point de vue de la petite enfance (a t’on un point de vue quand on est petit enfant ?) est une des choses qui me réjouit le plus, là, tout se confond, moi, mes enfants, avoir le double souvenir de moi et d’eux, nous les enfants … pris dans cette folie qu’est vivre.  Écrire du point Continuer la lectureDis: « co ». Co!

44 notes de l’auteur éparpillé

Situé à la sortie de Fribourg en direction de Bourguillon, l’arrêt Pont-Zaehringen est généralement pris d’assaut – sauf ce soir-là – par de nombreux alémaniques qui rentrent chez eux, ce dont nous leur en sommes gré. La gêne que leur dialecte provoque chez l’auteur ainsi que son peu d’enthousiasme pour les voyages en bus l’ont empêché d’enquêter de manière plus Continuer la lecture44 notes de l’auteur éparpillé