#anthologie #18 | duel

Ma détestation des photos de famille nait d’une indifférence d’enfant, les dimanche après-midis, malgré l’effort qu’avait l’écran de sentir la poupée neuve. On déplaçait les chaises comme à l’école et les diapositives se suivaient, similaires. Des ciels bleus et des visages de face qui ne ressemblaient pas au vécu et stoppés, comme si c’était possible de mettre la vie du Continuer la lecture#anthologie #18 | duel

#anthologie #20 | Un brevet des collèges.

Tu viens de m’envoyer cette photo avec un petit mot très gentil, merci Noélie. Je ne te connais pas, mais tu es telle que je t’imaginais, exubérante et drôle, tu es avec une copine et vous riez beaucoup toutes les deux dans cette rue passante, deux personnes se retournent sur vous, interrogatives. Tu as les cheveux longs, et tu es Continuer la lecture#anthologie #20 | Un brevet des collèges.

#anthologie #19 | cartographie des ombres

(J’ai repris quelques extraits du texte publié en 2021. Ils sont en italique. Et j’ai écrit en écho ou dans leur ombre.) Tout n’est rien. Cette phrase insidieusement glissée dans l’esprit pendant des années, écrite en lettres rouges, par le père, face à la porte d’entrée dans la maison de famille, si simple à mémoriser et à marquer l’esprit, image Continuer la lecture#anthologie #19 | cartographie des ombres

#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

A cinq ans j’ai failli. Et cela reste. Je n’ai pas défailli et cela reste aussi. J’ai assemblé du beau monde Lego compris. Justement pas tout bien compris. J’ai fait mon public. Debout sur l’escabeau du lavage de dents j’ai exposé. Pour mon corps j’ai tourné dans un sens dans l’autre c’était presque amusant et mon public attentif. Pour parler Continuer la lecture#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

#anthologie #16 | solitudes

Elle se tient là, assise sur le banc devant la maison de famille, comme elle s’y tenait lorsqu’elle était enfant. Mais elle n’est plus une enfant Ses cheveux courts sont aussi blancs qu’ils puissent l’être et font ressortir les montures de lunettes d’un rouge qui interpelle. Elle regarde droit devant. Comme si. Comme s’il y avait quelque chose à regarder. Continuer la lecture#anthologie #16 | solitudes

#anthologie #11 | changer de liste

Les ralentisseurs signalent l’entrée dans le village Il est assis côté passager Il regarde le paysage qu’il reconnait Paysage parcouru de fond en comble les étés à déplacer les tuyaux d’irrigation Sa femme conduit Elle dit qu’il peut se reposer Que ça lui fait du bien de lâcher Déjà revenir ce dimanche à quatre cent trente kilomètres de leur nouvelle Continuer la lecture#anthologie #11 | changer de liste

#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

Je ne suis jamais arrivée si tard à la maison rouge Les phares trouent la nuit comme s’ils me frayaient un passage dans le noir agrandissant sur le chemin les arbres aveuglant les fourrés éblouissant un crapaud ou un lapin en bord de fossé que j’imagine figés dans la lumière blanche  La voiture serpente sur les routes de campagne englouties Continuer la lecture#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

#anthologie #04 | Une maison à feuilleter

1 Un livre escalier. Un probable. Une maison à feuilleter. Je respire mieux si je sais que tu dors à l’étage. 2 J’ai vu une maison gonflable gonflée. C’est important sinon on ne peut pas tenir ni debout ni couché. 3 Le chat n’aime pas déménager. Dans toutes les villes un chat au moins. Où que j’habite je m’emploie à Continuer la lecture#anthologie #04 | Une maison à feuilleter

#anthologie #09 | le chapiteau

j’ai pris à droite c’est tout ; à droite en direction de la boulangerie qui fait du pain de pauvre, – du pain de taulard , disait mon père – ; c’est vers le nord, très vite ce n’est déjà plus tout à fait la ville. Sur le parking du garage en face de la boulangerie, Max préparait sa voiture Continuer la lecture#anthologie #09 | le chapiteau

#anthologie #08 | deux chambres une porte

On est en juillet. Comme alors. La maison rouge est vide. Elle ne dort plus dans le lit de camp qui a disparu depuis mais dans le grand lit. Absolument seule dans le silence de la maison rouge.  Le halo de la lune fait briller la poignée toute ronde en cuivre de la porte mitoyenne avec l’autre chambre. Elle ne Continuer la lecture#anthologie #08 | deux chambres une porte