#anthologie #11 | changer de liste

Les ralentisseurs signalent l’entrée dans le village Il est assis côté passager Il regarde le paysage qu’il reconnait Paysage parcouru de fond en comble les étés à déplacer les tuyaux d’irrigation Sa femme conduit Elle dit qu’il peut se reposer Que ça lui fait du bien de lâcher Déjà revenir ce dimanche à quatre cent trente kilomètres de leur nouvelle Continuer la lecture#anthologie #11 | changer de liste

#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

Je ne suis jamais arrivée si tard à la maison rouge Les phares trouent la nuit comme s’ils me frayaient un passage dans le noir agrandissant sur le chemin les arbres aveuglant les fourrés éblouissant un crapaud ou un lapin en bord de fossé que j’imagine figés dans la lumière blanche  La voiture serpente sur les routes de campagne englouties Continuer la lecture#anthologie #11 | retour de nuit à la maison rouge

#anthologie #04 | Une maison à feuilleter

1 Un livre escalier. Un probable. Une maison à feuilleter. Je respire mieux si je sais que tu dors à l’étage. 2 J’ai vu une maison gonflable gonflée. C’est important sinon on ne peut pas tenir ni debout ni couché. 3 Le chat n’aime pas déménager. Dans toutes les villes un chat au moins. Où que j’habite je m’emploie à Continuer la lecture#anthologie #04 | Une maison à feuilleter

#anthologie #09 | le chapiteau

j’ai pris à droite c’est tout ; à droite en direction de la boulangerie qui fait du pain de pauvre, – du pain de taulard , disait mon père – ; c’est vers le nord, très vite ce n’est déjà plus tout à fait la ville. Sur le parking du garage en face de la boulangerie, Max préparait sa voiture Continuer la lecture#anthologie #09 | le chapiteau

#anthologie #08 | deux chambres une porte

On est en juillet. Comme alors. La maison rouge est vide. Elle ne dort plus dans le lit de camp qui a disparu depuis mais dans le grand lit. Absolument seule dans le silence de la maison rouge.  Le halo de la lune fait briller la poignée toute ronde en cuivre de la porte mitoyenne avec l’autre chambre. Elle ne Continuer la lecture#anthologie #08 | deux chambres une porte

#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

habiter le monde en pensées, Boulevard Serurier, les Buttes Chaumont et le belvédère, le parc de la Butte au Chapeau rouge, le Parc de la Villette et le dragon, lieux d’enfances, paradis perdus se souvenir d’autres lieux, d’autres joies, l’herbe mouillée, l’habitacle d’une voiture chauffée par le soleil, l’arbre aux papillons, être de partout et de nulle part, rue des Continuer la lecture#anthologie #04 | vivre quelque part ou habiter le monde

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#anthologie #02 | la salle

Allongée sur le divan, caché par la porte qui ouvre sur cette salle salon chambre – rien n’est bien défini –, où elle reposerait pour une sieste d’un après-midi d’été. Le dessus de lit jaune soleil serait rabattu sur ses pieds, le visage de l’enfant tourné vers la droite comme s’il regardait l’étagère de livres près du lit. Les livres, Continuer la lecture#anthologie #02 | la salle

#anthologie #prologue | j’ai respiré

J’ai respiré, les poumons se sont défroissés, distendus, dans tous les plis, dans toutes les nervures l’air est rentré, le souffle nouveau à plein s’est suspendu, s’est retiré en prenant le chemin inverse aussi loin qu’il pouvait me quitter, les laissant en attente du battement initié. J’ai inspiré, j’ai expiré.J’ai crié. ils attendaient ce cri. J’ai oublié que je respirais. Continuer la lecture#anthologie #prologue | j’ai respiré