#40jours #05 | sur le seuil

Au premier étage de la maison, sur le palier, tu tournes sur toi-même, et le mouvement que tu impulses pourrait vite te faire tourner la tête, dans cette maison ce sont des années de ta vie qui défilent sous tes yeux, à cet endroit stratégique, qui distribue les pièces de l’étage en étoile, les différents lieux ou tu as vécu Continuer la lecture#40jours #05 | sur le seuil

#40jours #05 | valse à trois temps

Se replonger dans le salon-salle à manger de l’appartement d’enfance et adolescence, tournoyer à 360° dans le sens des aiguilles d’une montre, commencer à gauche donc par le long buffet en bois teinté chêne foncé, environ un mètre trente de hauteur, nombre de portes à jamais dans le flou, moulin à café ancien à manivelle, lampe à pied en étain Continuer la lecture#40jours #05 | valse à trois temps

#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

Depuis le sommet de ses montagnes, le gros œil balaye l’horizon. La nuit monte par l’est, le jour sombre à l’ouest. D’énormes cachalots nagent vers l’estuaire. Sur la lande loin des villages, des petits groupes serpentent à la lueur de leurs torches. Au bord d’un étang, une femme est assise, elle tourne le dos à ce qui sort des grands Continuer la lecture#40 jours #02 | La nuit monte par l’est

dialogue #04 | vous, elles

Vous vous relèverez la nuit pour entendre son souffle, guetter un mouvement du corps, une exhalation vous suffira ou un tressaillement infime d’un bras ou de la tête, encore faut-il le percevoir tant est faible la lumière hésitante à se faufiler par l’interstice des rideaux soigneusement tirés plus tôt juste avant la berceuse du soir, mais non vous n’aurez pas Continuer la lecturedialogue #04 | vous, elles

dialogue #01 | didascalie en sous sol

Ils sont face à face lui rouge elle blanche pas hâlée lui sur l’avant dernière marche elle debout avec autour les choses dans le sous sol béton au long soupirail à fenêtre rabattante … Elle ne l’entend pas arriver. Quelques marches de béton à descendre. Il la surprend accroupie tournée vers le grand congélateur coffre où l’on pourrait coucher à Continuer la lecturedialogue #01 | didascalie en sous sol

hors-série #impératif | proférations, fragmentation

Profération une, voix de la mère dans la tête du gosse : Va ranger ta chambre. Ramasse tes slips sales sous le lit. Après, viens manger ta soupe. Sois à l’heure sinon, tant pis, tu mangeras froid. Et oublie pas tes devoirs. T’as encore pris des lignes ? Un exercice en plus ? Prends bien garde à toi ! Compte pas t’en tirer comme Continuer la lecturehors-série #impératif | proférations, fragmentation

vers un écrire/film #02 | un souvenir déjà lointain

Sur la plage | Le soleil vient de se lever | Brumes estivales | Houle au loin | Vent violent, assourdissant | Brusques rafales | Les vagues soulevées par les bourrasques de vent | Marée montante | Lendemain de fête | Fatigue de la nuit passée à traîner de café en café | Dans la moiteur émolliente des vapeurs d’alcool, Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | un souvenir déjà lointain

autobiographies #14 | flot brutal

à feuilleter l’album aux images sépia bien classées ou déposées en vrac entre les pages, il y a comme des suspens, des trous, des vides, les mêmes insérés dans le maillage de nos vies minuscules la petite maison aux volets bleus qu’ils habitaient après leur mariage dans la rue des Tulipes les falaises de schistes gris argent, aplomb vertigineux par endroits Continuer la lectureautobiographies #14 | flot brutal

autobiographies #09 | vol de nuit

de l’épaisseur du silence surgissent des formes imprévues, et la nuit en rajoute encore à l’indécision et à la crainte de s’engager dans ces passages ignorés au ras de petits squares mal fréquentés, ces venelles, ces courettes nichées à l’intérieur des bâtiments, ces avant-toits protégeant des portes, ces couloirs étroits mal éclairés sur lesquels s’ouvrent d’autres portes derrière lesquelles il Continuer la lectureautobiographies #09 | vol de nuit

autobiographies #07 En portes

Dans le nouvel appartement, la porte de la chambre où désormais tu dors — ta chambre. La porte qu’ils laissent entrouverte pour que tu t’habitues. L ‘espace entre la porte et le mur que tu réclames pour que la lumière du couloir entre. L’angle très précis que doit prendre cette porte ouverte; sans quoi tu ne dormiras pas. La porte du Continuer la lectureautobiographies #07 En portes