#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

John, c’est celui que les autres utilisent systématiquement comme bouc émissaire, juste à cause de son prénom, ils l’appellent l’Angliche. Les enfants sont cruels entre eux. Je suis souvent obligée de me fâcher pour remettre un peu d’humanité dans leur comportement. J’en suis désolée pour votre fils, mais lui ne se défend pas, il s’isole, se referme. Alors ça énerve Continuer la lecture#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

De Paulette, je sais le désir d’être aimée, plus fort que l’envie d’aimer à son tour ; la force de refouler les souvenirs de souffrance pour en faire des confettis éparpillés dans le lointain, semés au fil des voyages – Rouen, Strasbourg, München, Berg-am-Leim, Paris, Lyon, Ile de Ré, Annecy, Genève, je ferai le compte plus tard de tous les Continuer la lecture#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

#été2023 #04 | de la maison rouge à la plage

De la maison rouge à la plage, il faut compter un kilomètre peut-être. C’est toujours trop long pour ses pas d’enfant, impatiente de rejoindre le sable, l’écume, les vagues et les surprises de la marée. La grand-mère et la grand-tante sous leurs chapeaux fleuris tiennent l’arrière-grand-mère chacune par un bras et c’est elle, leur mère, qui donne le rythme à Continuer la lecture#été2023 #04 | de la maison rouge à la plage

#Outils du roman #02 Féfé

Du dehors Tonton Odilon faisait preuve de cruauté. Le chaton miaulait de terreur dans les tiges d’Atoumo. Guylaine était allée chercher un sabre pour couper l’entrelacs de branches et libérer le chaton apeuré de la prison où il s’était réfugié par peur du chien qui gardait la maison. Tonton Odilon lui avait hurlé : personne ne touche mon sabre. On Continuer la lecture#Outils du roman #02 Féfé

#été2023 #05bis | Prune

Madeleine. Sa mère a dit « ma fille Madeleine va venir me chercher ». Elle avait froid. Je n’ai pas osé au début lui prêter mon blouson d’agent d’escale. Nous avons attendu Madeleine. Je l’avais prise en charge dès la sortie de l’avion. Je l’avais aidé à s’asseoir dans la chaise roulante. Elle était un petit oiseau tout maigre sans manteau, juste Continuer la lecture#été2023 #05bis | Prune

#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

Elle marche pieds nus sur le carrelage froid. Elle entend les voix familières, elles viennent du salon où la famille échange sur les années passées à Dakar, à Casa, sur le présent, les terres familiales depuis de nombreuses décennies, sur la récolte de fruits précoce cette année. Mets tes chaussons, tu vas attraper du mal. Dans l’entrée, le piano. On Continuer la lecture#été2023 #04 | c’est le dehors qu’elle observe

#été2023 #05 | ce qui déborde

Il y a ce moment-là, enfin, où il leur fait signe, un petit sourire, son menton qui approuve, il est toujours penché sur le corps en crise de son pote, une tempête qu’il a pu contenir tant bien que mal sur le matelas posé à même le sol, et même si tout est encore soubresauts, sanglots et cris qui ressurgissent Continuer la lecture#été2023 #05 | ce qui déborde

#été2023 #04bis | sept fois le onze mars

La première fois c’est au petit matin, la nuit vient de commencer que déjà elle s’efface. Pour Elle en souffle court puis lent puis brutal puis doux, pour Lui en attente et crainte et espoirs, pour Eux en drôle de rêves avec les rires d’abord un peu nerveux, Ils sont chez les voisins ou chez les grands-parents à l’autre bout Continuer la lecture#été2023 #04bis | sept fois le onze mars

#été2023 #04bis | Dans la nuit de samedi à dimanche (la partie immergée de l’iceberg) 

1— La nuit de samedi à dimanche, mais la quelle, elle ne se souvenait plus. Elle avait répondu vite, mais quand, quel week-end. Bien sûr elle se souvenait de « la nuit » c’était aussi un samedi, mais depuis elle fuyait tous les samedis. Elle ne savait pas si cela avait été une chance de commencer à boire quelques mois plus tôt, Continuer la lecture#été2023 #04bis | Dans la nuit de samedi à dimanche (la partie immergée de l’iceberg) 

#été 2023 #02, Quitter le refuge

Sortir du lieu qu’avec le recul elle pourrait appeler son refuge : sa moitié de la chambre partagée avec sa soeur et la partie du placard desservie par le battant de gauche. Pourquoi les lits n’étaient-ils pas superposés afin de laisser plus de place aux enfants pour jouer ? Chacun des lits est accolé à un mur. Le sien à Continuer la lecture#été 2023 #02, Quitter le refuge