#anthologie #22 | je me souviens

Je vois des gens marcher dans la rue comme si de rien n’était. J’aurais presque envie de les arrêter pour leur dire que cette rue est celle de mon enfance, et que s’ils le voulaient, je pourrais leur conter l’histoire de ce lieu, et faire la description de tous les commerces qui occupaient les pas-de-porte de cet alors. Je me Continuer la lecture#anthologie #22 | je me souviens

#anthologie #22 | ma montée Saint-Eutrope

C’est un souvenir de rue en pente. Un ancien souvenir en pente. Au milieu de cette longue rue en pente se trouvait mon école. Une école sans nom, c’était l’école annexe. Elle était disposée tout à côté de l’École Normale où étaient formés les instituteurs et les institutrices. Nos maîtres et nos maîtresses étaient bien réels mais souvent, les apprenti-e-s Continuer la lecture#anthologie #22 | ma montée Saint-Eutrope

#anthologie #22 | une niche dans le rocher

La difficulté pour pratiquer l’exercice du jour est de trouver un lieu qu’on aurait sous les yeux, du moins accessible à peu de distance, et qu’on aurait aussi connu il y a longtemps, sans compter qu’il faudrait en avoir un souvenir suffisamment solide pour l’écrire. Alors je ne parviens pas à le trouver, ce lieu. Il m’échappe, il se décompose Continuer la lecture#anthologie #22 | une niche dans le rocher

#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

Après avoir éteint la lampe. Couchés. Dans trois lits disposés autour de la pièce et servant de banquettes le jour. Il y a le froid sur le visage et nous sommes en pyjamas recouverts de survêtements. Aux pieds, des chaussettes tricotées main avec les restes de laine. Rêches et trop grandes, on les perd dans la nuit. La lumière des Continuer la lecture#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

# anthologie #03, façon Tarkos, le petit naufragé*

Sur une plage turque, en septembre 2015, Je suis tombée nez à nez devant cet enfant naufragé. L’enfant mort était par terre, oui par terre, une forme petite, rouge et bleue, du noir aussi sous ses chaussures. Et dès que je l’ai vu, dès que j’ai vu cet enfant immobile, couché sur le ventre, tête tournée sur le côté gauche, Continuer la lecture# anthologie #03, façon Tarkos, le petit naufragé*

#anthologie #18 | duel

Ma détestation des photos de famille nait d’une indifférence d’enfant, les dimanche après-midis, malgré l’effort qu’avait l’écran de sentir la poupée neuve. On déplaçait les chaises comme à l’école et les diapositives se suivaient, similaires. Des ciels bleus et des visages de face qui ne ressemblaient pas au vécu et stoppés, comme si c’était possible de mettre la vie du Continuer la lecture#anthologie #18 | duel

#anthologie #20 | Un brevet des collèges.

Tu viens de m’envoyer cette photo avec un petit mot très gentil, merci Noélie. Je ne te connais pas, mais tu es telle que je t’imaginais, exubérante et drôle, tu es avec une copine et vous riez beaucoup toutes les deux dans cette rue passante, deux personnes se retournent sur vous, interrogatives. Tu as les cheveux longs, et tu es Continuer la lecture#anthologie #20 | Un brevet des collèges.

#anthologie #19 | cartographie des ombres

(J’ai repris quelques extraits du texte publié en 2021. Ils sont en italique. Et j’ai écrit en écho ou dans leur ombre.) Tout n’est rien. Cette phrase insidieusement glissée dans l’esprit pendant des années, écrite en lettres rouges, par le père, face à la porte d’entrée dans la maison de famille, si simple à mémoriser et à marquer l’esprit, image Continuer la lecture#anthologie #19 | cartographie des ombres

#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

A cinq ans j’ai failli. Et cela reste. Je n’ai pas défailli et cela reste aussi. J’ai assemblé du beau monde Lego compris. Justement pas tout bien compris. J’ai fait mon public. Debout sur l’escabeau du lavage de dents j’ai exposé. Pour mon corps j’ai tourné dans un sens dans l’autre c’était presque amusant et mon public attentif. Pour parler Continuer la lecture#anthologie #05 | Pour parler mon corps a d’abord tremblé

#anthologie #16 | solitudes

Elle se tient là, assise sur le banc devant la maison de famille, comme elle s’y tenait lorsqu’elle était enfant. Mais elle n’est plus une enfant Ses cheveux courts sont aussi blancs qu’ils puissent l’être et font ressortir les montures de lunettes d’un rouge qui interpelle. Elle regarde droit devant. Comme si. Comme s’il y avait quelque chose à regarder. Continuer la lecture#anthologie #16 | solitudes