# 40 jours #33 | Effroi de toi

Inquiet de tout, tu t’isoles, tu te retires, tu te replies, tu fais sécession, tu te retranches, tu te recroquevilles. Inquiet de toi. Tu renonces, tu tues l’espoir, tu n’y crois plus, tu ne veux plus, tu ne peux plus, tu n’en peux plus, tu préfères ne plus, tu préfères ne pas. Dégoût de toi. Tu pars, tu quittes, tu Continuer la lecture# 40 jours #33 | Effroi de toi

#40 jours #31 | Le retour du gros œil*

Dans ce film noir et blanc, le gros œil traverse la nuit de la ville. La nuit et l’hiver de la ville. Il s’engouffre dans les lignes droites des rues. Il les survole à quelques encablures du sol. Un regard à gauche, un regard à droite. De chaque côté, les façades des immeubles défilent avec parfois la tâche blafarde d’une Continuer la lecture#40 jours #31 | Le retour du gros œil*

#40jours #23 | elle marche, elle hurle, tout droit

Elle marche.Elle marche tout droit dans l’aube grise de ma ville. Dans l’aube grise de ma ville, personne ne semble la voir. Personne ne semble la voir parmi les rares passants qu’elle traverse, cette petite gosse perdue dans ses vêtements avec ce poisson qu’elle transporte. Ce poisson qu’elle transporte serré tout contre elle, il a de gros yeux jaunes. Ces Continuer la lecture#40jours #23 | elle marche, elle hurle, tout droit

#40 jours #19 | Attente pont

Arriver en avance. S’arrêter côté droit, presque au milieu de son arche unique d’une bonne soixantaine de mètres pour vingt de large. S’adosser au parapet d’acier et de gros boulons. Nappes grises de la peinture antirouille. Interrompre là ce mouvement de passage pour traverser d’une rive l’autre. Se placer volontairement en retrait du flux. Attendre. Ils traînent pas les derniers Continuer la lecture#40 jours #19 | Attente pont

#40 jours #17 | Vies passées à ça

Passé sa vie professionnelle à ça : préposée au vestiaire de la piscine municipale. Derrière son comptoir, récupérer les paniers de plastique rouge avec le bas en forme de casier pour les chaussures et le haut en forme de cintre pour les habits. Les ranger sur le portique derrière. Quand ils reviennent de leur baignade, leur rendre en échange du petit Continuer la lecture#40 jours #17 | Vies passées à ça

#40jours #14bis | pour elle

Je sais que c’est fini. Je l’ai su il y a longtemps. Bien avant. Je l’ai su avant eux c’est certain. L’été dernier, soudain. Quand le jour se levait. Je n’ai rien dit. J’ai su. J’ai continué pourtant. Comme ils voulaient. J’ai fait tout. Comme ils le voulaient. J’ai accepté de perdre beaucoup pour renaitre un peu. J’ai tout donné. Continuer la lecture#40jours #14bis | pour elle

#40 jours #14 | Vie format carte de crédit

Son bureau : large planche en mélaminé blanc sur tréteaux de bois brut. Au bord, sa carte d’université, toujours la même depuis sa première année, avec une petite pastille brillante et autocollante pour celle en cours . Sous une protection plastique, épaisse et transparente, sa carte magnétique orange pour les transports en commun. Tout à côté, sa carte d’accès à la Continuer la lecture#40 jours #14 | Vie format carte de crédit

#40 jours #04 | Sans issue

Petites tomettes ocres hexagonales, fissures, branlantes, traces sombres de la flamme au bord de la terre cuite, craquements, marches patinées, tomettes encore, béton noir d’usure, gadoue, empreintes du bétail, flaques de boue et de grisaille, glissade/dérapage, tapis de feuilles mortes, humus d’hiver, berges sable/graviers, eau noire, eau froide, vase, reflet, vide.

dialogue #3 | C’est déjà la nuit.

Quand il me dit ça, nous sommes dans un bar. Nous sommes à la terrasse d’un bar, attablés serrés devant nos bocks. Il a insisté. Non pas qu’il fasse beau, non. C’est déjà la nuit. Cette longue nuit de l’hiver qui se lève à l’embauche pour tomber à peine le boulot terminé (ça ira ?). Nous nous installons là, justement pour Continuer la lecturedialogue #3 | C’est déjà la nuit.

dialogue #2 | Rave. (Tango parano, variation)

C’est encore un peu ce rêve. Une variation de ce rêve. Le lieu ici est un hangar, peut-être même une usine désaffectée. Les murs sont lointains, perdus dans le noir. De longs et fins poteaux d’acier remplacent les piliers. Toujours du béton lissé au sol et cette musique. Cette lourde musique techno, synchronisée avec des flashs qui zèbrent en rythme Continuer la lecturedialogue #2 | Rave. (Tango parano, variation)