#été2023 #01 | Elle écrit

Elle écrit allongée, allongée sur la couette de son lit, allongée sur une serviette de plage sur les graviers de la cour, allongée sur le carrelage de la terrasse. Elle écrit parfois assise sur un des fauteuils de cette terrasse. L’hiver, elle s’assoit de temps en temps sur la plage pour écrire face à la mer. Elle écrit depuis longtemps Continuer la lecture#été2023 #01 | Elle écrit

#été2023 #00 | C’est un hiver

C’est un hiver, elle marche dans la ville, elle marche dans la ville une nuit, elle regarde longtemps l’eau grise. Cette eau grise, elle résonne en elle, elle résonne profond. Elle est venue là, elle est venue là au bord du pont, avec ses pensées, ses pensées en elle qui tournent, brassent, la remuent comme les poissons aux gros yeux Continuer la lecture#été2023 #00 | C’est un hiver

#techniques #08 | Comme un roman

comme le manque de ta chaleur dans le lit froissé du petit jour comme ta pile à lire à côté de la table de nuit comme le couloir sans le craquement de tes pas comme ton mug blanc dans le placard au-dessus de l’évier comme ton petit flacon de parfum sur la tablette en verre de la salle de bain Continuer la lecture#techniques #08 | Comme un roman

#techniques #01 | Le sentiment de vide

Sentiment de vide, ce vide flottant en toi, flottant en toi dans l’intérieur de toi, dans ton corps, ton corps troué du dedans par ton vide, ce trou vivant de ton vide, creusant, forant, perforant ton dedans, ce trou de vide et toi à vivre depuis si longtemps sans t’apercevoir de ce creusement, vague présence d’un sentiment de rien et Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de vide

#photofictions #09 | Arrivée

Photo appui : falaise rocheuse d’Antibes, Nelly Monnier & Éric Tabuchi, 2018, Large, Hiver, Littoral, Vençois https://www.archive-arn.fr/liste Alors c’est là, c’est là d’où tu. On a dû insister, mais ils ont fini par lâcher le morceau. Nous, tellement de chemin jusqu’ici et puis pour elle, l’épreuve de te reconnaître ; alors, au poste, ils ont eu pitié et ils ont montré l’itinéraire Continuer la lecture#photofictions #09 | Arrivée

#photofictions #09 | bout du chemin

Photo appui : paysage de moyenne montagne au Monastier-sur-Gazeille, une jeune fille assise non loin de sa moto, par Nelly Monnier et Éric Tabuchi, 2018 Ensemble Hiver Scène Velay https://www.archive-arn.fr/liste ensuite je retraverse le village et m’enquille le chemin. Ça te plairait pas de le voir tout recouvert de mâchefer. Tu aimerais pas tout ce sombre sur lui. Au bout, Continuer la lecture#photofictions #09 | bout du chemin

#photofictions #08 | Traces de N

Le projet consiste à recouvrir la totalité du très grand espace mural proposé avec des carreaux blancs standards d’au moins 30 par 30 cm. On se procurera les premiers prix chez un grossiste en bâtiment pour moins de 10 euros le m². Sur les quatre murs, j’inscrirai à hauteur d’homme, en très grosses lettres manuscrites et à la bombe aérosol de Continuer la lecture#photofictions #08 | Traces de N

#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

C’est toi qui as proposé je crois. Pas souvent que nous, tous les trois sur une photo. Un peu compliqué à cette époque de l’argentique et des retardateurs automatiques sans trépied. Toi derrière le viseur. Elle, entre nous deux, avec dans ses bras, l’enfant. Tous les quatre debout devant l’étang, la lisière en arrière-plan. C’est l’automne, l’enfant a le visage Continuer la lecture#photofictions #07 | Tu as pris la première photo

#40jours #double | entre deux eaux sombres

J’arrive au milieu du pont, exactement-là où on m’a indiqué. Depuis longtemps, j’ai arrêté de venir avec un bouquet ou une de ses fleurs préférées. J’empoigne le parapet d’acier, j’avance le buste et je me penche au-dessus des eaux sombres. On ne voit rien. Pourtant je le sais, on me l’a dit, ils sont là. Ils sont là ces gros Continuer la lecture#40jours #double | entre deux eaux sombres

#40 jours #37 | Au pont

Pourquoi ? Pourquoi remuer ça encore ? Pourquoi ne pas tourner la page comme les autres ? Ils ont dit on oubliera pas, impossible, jamais, mais continuer à vivre, à survivre. Pour toi, non. Tu sais exactement où. Ils t’ont indiqué, montré. Au début, avec un bouquet ou une fleur de ses préférées et puis, ces regards sur toi, leurs regards d’eux dégoulinants Continuer la lecture#40 jours #37 | Au pont