#anthologie #22 | ma montée Saint-Eutrope

C’est un souvenir de rue en pente. Un ancien souvenir en pente. Au milieu de cette longue rue en pente se trouvait mon école. Une école sans nom, c’était l’école annexe. Elle était disposée tout à côté de l’École Normale où étaient formés les instituteurs et les institutrices. Nos maîtres et nos maîtresses étaient bien réels mais souvent, les apprenti-e-s Continuer la lecture#anthologie #22 | ma montée Saint-Eutrope

#anthologie #13 | Studio Decanis (3983 signes)

Les fillettes qui entrent en collants rose, en justaucorps et en chignon tiré, ont une démarche en petits pas, presque sur la pointe des pieds. L’hiver elles ont enfilé un blouson par-dessus leur tenue de danse, l’été on aperçoit leur épaule nue où se suspend la lanière de leur sac de toile. Elles poussent la porte vitrée, montent l’escalier en Continuer la lecture#anthologie #13 | Studio Decanis (3983 signes)

#00, prologue# Il y a longtemps

Je suis née un dimanche. On dit que ça fait des enfants chanceux. Je suis née juste après le repas de midi, on disait que je serais gourmande. Je suis née en été, soleil, lumière, chaleur. Je ne suis pas née au bord de la mer, j’aurais aimé entendre le bruit des vagues. Je suis née dans une ville qui Continuer la lecture#00, prologue# Il y a longtemps

#nouvelles #boucle 1 | Brigetoun

Table des chapitres 1 – mes non-bibliothèques 2 – caresser et acheter des livres 3 – choses perdues – le Cours Saint-Dominique à Toulon 4 – souvenirs de lectures 5 – la quête #05 – la quête Elle avait le goût des lectures à elle non destinées, si possible autorisées, sinon volées ou lues en cachette par morceaux désordonnés, et Continuer la lecture#nouvelles #boucle 1 | Brigetoun

#gestes&usages#05 | la caresse

La violence à coups de poings, à coups de gueule, à coups de sang. La gifle est une caresse inverse, tout donner et ne rien prendre. Donner la douleur, donner la fureur. Rester imperméable au retour, la main dans un gant. La tendresse dans le creux de la paume, le long des doigts, sur la pointe des phalanges. La caresse Continuer la lecture#gestes&usages#05 | la caresse

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #02 | Fragrances d’enfance

Ma mère me traînait dans les magasins pour préparer cette journée si spéciale. Elle tenait la petite robe sur un cintre, la posait contre mon dos à hauteur de mes épaules, imaginant comment elle tomberait sur mon corps de sauterelle. L’achat de la tenue que je devais porter le grand jour était une affaire sérieuse. Quelques jours plus tard, je Continuer la lecture#enfances #02 | Fragrances d’enfance

#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

John, c’est celui que les autres utilisent systématiquement comme bouc émissaire, juste à cause de son prénom, ils l’appellent l’Angliche. Les enfants sont cruels entre eux. Je suis souvent obligée de me fâcher pour remettre un peu d’humanité dans leur comportement. J’en suis désolée pour votre fils, mais lui ne se défend pas, il s’isole, se referme. Alors ça énerve Continuer la lecture#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

#40 jours #03 | Virginia Woolf en France

Une fois immergée dans le square Virginia Woolf, parc à Montreuil, il n’est plus possible de se déplacer, nous sommes au centre d’une photosphère prise depuis la passerelle surplombant un lac duquel nous pouvons faire le tour sur nous-même. D’un coté de la passerelle un enfant seul dans sa poussette, son regard tourné vers le lac et plus précisément vers Continuer la lecture#40 jours #03 | Virginia Woolf en France

Mille silences nous réunissent

Le ciel peint en bleu, un froid nous excite, réclame son lot de morve, d’injures et de coups. Les larmes et le sang sont en prime. Nous contre lui. Je n’existe pas et il n’est pas encore en moi. La rage l’aveugle, prend possession de son visage. Je le découvre pour la première fois, mes yeux croisent les siens, malheur ! Continuer la lectureMille silences nous réunissent