Tonnerre/rencontre

Un parapluie pour deux. Milo. Moi. Au téléphone sur le trottoir. Vendredi soir. Juillet assombri. Orage. Odeurs. Avec le vent, chaudes gouttes, larges et plombées. Tonnerre. En face, troubles, feux rouges, tramways. D’abord, un répondeur : Jardins de la récup, association d’insertion. Puis via l’autre contact griffonné sur le dossier : une femme, voix romani – oui, lui venir ! Continuer la lectureTonnerre/rencontre

Prologue. Femme d’eau.

Au dessus du bassin un simple tuyau sort du mur et l’eau tombe goutte à goutte impatiente irrégulière se stabilise un instant en filet il se tord vrille mais descend imperturbable. L’eau est tout à fait transparente et pourtant mille reflets et ombres s’éparpillent sur la margelle. Tout à coup plus abondante elle est comme folle se précipitant et touchant Continuer la lecturePrologue. Femme d’eau.

Onde sonore

A contre-courant, tous les jours je longe ce bras à l’endroit où il forme deux coudes. Je ralentis le pas. L’onde sonore des clapotis irrigue une partition abstraite continue qui afflue dans ma tête, sans toutefois s’imposer. Je l’écoute doucement. Le remous palpitant s’étire, ralentit le temps, disperse les humeurs dans mon corps. Je regarde la surface. Une peau fine Continuer la lectureOnde sonore

Poétique de l’eau

Ce qui coule, la vie, le sang, l’eau, le Titanic. Ce qui ne coulera pas, la plume, le bouchon, le canard, mon stylo, le bateau sauf le Titanic et quelques autres. Ce qui flotte, le bois, une pomme, les idées dans l’air, une orange. Ce qui ne flottera pas, la pierre, une bille, une pointe, un clou. Ce qui prend Continuer la lecturePoétique de l’eau

Peau

Libre nage: lac, mer, rivière ou pieds dans les flaques, éclabousser: faction liquide aux aguets, brouiller la surface jeter des cailloux, surnager s’immerger, ricochets, s’évaporer sonder, entre dos aguas, fraîcheur limpide, fuite aux interstices des doigts qui puisent à la fontaine, saveur salée douce , contre-courant, vague friselis, perdre pied, au fil des cheveux et gorgones qui ondulent, faire l’étoile, Continuer la lecturePeau

La surface

C’est cela qui me revient, en premier, c’est une dernière fois. Les cheveux humides mais le vent du printemps sèche rapidement, il fait jour, il y a des promesses dans l’air. Pas de gêne, c’est la fin, on se réconcilie du coin de l’œil avec les garçons qui nous succèdent. Eux, ils s’entraînent à la compétition. Filles et garçons séparés. Continuer la lectureLa surface

Sentinelle

Il est une fois, une seule à ce moment-là, une base carrée encastrée, aussi carrée qu’un carreau de cahier d’écolier qui cale et cadre la pointe travaillée du crayon, grise du béton coulé à la base de sa base. On pourrait la deviner puis la croire fermement posée sur une autre base, par son poids fermement peser sur l’autre base. Continuer la lectureSentinelle