#anthologie #31-1 | mort-danse

{suite du texte #anthologie #05} Est-ce que je suis morte ? Est-ce que je suis vraiment morte ? Si je suis morte, alors, pourquoi je peux parler ? Si je suis morte, alors, pourquoi est-ce que tu peux m’entendre ? Parce que tu m’entends ? Hein, tu m’entends ? Tu n’es pas morte, tu es un souvenir. Ce n’est pas la même chose. Parfois un souvenir Continuer la lecture#anthologie #31-1 | mort-danse

#anthologie #28 | Émotions intimes par diverses formes d’art

1) Ils ne disent pas « uniforme », ils disent « combinaison ». Toutes taillées pareilles, mais les couleurs varient. Il n’a pas choisi. Il s’est sont vu confier celle du dessus de la pile quand son tour est venu. Dans le vaisseau spatial, pressurisation et climatisation maintiennent une constance de température et d’humidité, qui rend la transpiration improbable. Les combinaisons sont passées tous Continuer la lecture#anthologie #28 | Émotions intimes par diverses formes d’art

#anthologie #28 | Talisman

La maison semble endormie mais au loin une chouette L’Une dit de la chouette C’est rare de l’entendre La chouette ne hulule que parce qu’il est mort L’Une pense que la chouette sait que son mari est mort et qu’elle aussi pleure son mari L’Autre se racle la gorge pour exprimer ses doutes peut-être L’Une comprend que l’Autre ne la Continuer la lecture#anthologie #28 | Talisman

#anthologie #28 | fragments de décor

codicille — dans plusieurs des textes que j’ai publiés dans le cadre de ce cycle, des formes d’art sont présentes. Dans la #02, l’écriture se développe autour d’une chorégraphie de danse sur une musique de Pierre Boulez Sur incises. La musique existe bien, les éléments de chorégraphie rapportés sont inventés. Dans la #08, il est question du Journal de Kafka. Continuer la lecture#anthologie #28 | fragments de décor

#anthologie #27 | débuts d’histoires en trois temps

J’ai appris à lire dans un manuel de conjugaison. C’était un Bescherelle, je crois. Ou un Bled. Un livre que mes sœurs et frères ainés devaient laisser trainer sur l’unique bureau de notre chambre commune que j’étais le seul, à cette époque, à ne pas partager puisque j’étais le plus petit de la fratrie. C’était surtout un livre où il Continuer la lecture#anthologie #27 | débuts d’histoires en trois temps

#anthologie #13 | Studio Decanis (3983 signes)

Les fillettes qui entrent en collants rose, en justaucorps et en chignon tiré, ont une démarche en petits pas, presque sur la pointe des pieds. L’hiver elles ont enfilé un blouson par-dessus leur tenue de danse, l’été on aperçoit leur épaule nue où se suspend la lanière de leur sac de toile. Elles poussent la porte vitrée, montent l’escalier en Continuer la lecture#anthologie #13 | Studio Decanis (3983 signes)

#anthologie #04 | habiter son corps

La danseuse récite la poésie du corps dans des mouvements inexplicables. Les doigts du virtuose parcourent le manche du violon, les uns courant après les autres comme des enfants dans un jeu de sauts, d’arrêts, de tremblements. Jusqu’au plus petit d’entre eux allant chercher dans une extension extrême la note la plus aigüe, et mourir sous l’impulsion des vagues de Continuer la lecture#anthologie #04 | habiter son corps

#anthologie #02 | danse – salle de spectacle un soir de première

Musique de Pierre Boulez, Sur incises, pianos, harpes et percussions-claviers. Elle serait assise sur un bloc de pierre blanche, les pointes de pied sur le sol, la tête penchée en avant et les bras dans le dos tendus vers le ciel. Elle aurait les cheveux retenus dans un chignon serré qui n’en laisse dépasser aucun, les muscles noués du dos Continuer la lecture#anthologie #02 | danse – salle de spectacle un soir de première

#gestes&usages #04 | Tango

Un peu de peau, une égratignure, rien du tout. Rien qui l’oblige à abdiquer de son quotidien. Le gros orteil gauche est douloureux. Comme il en parle on pourrait croire que tout l’ongle a été arraché. Je l’écoute au téléphone et je pense au géant aux pieds d’argile, au talon d’Achille. Je pense : Lébène vacille. Il explique que sa Continuer la lecture#gestes&usages #04 | Tango

#enfances #01 | Sarraute & M.Bilit

Madame Artaud avait les cheveux jaunes, coiffée, manucurée, maquillée à la perfection, elle savait y faire pour être belle. Elle ne ressemblait pas à ma mère, ni à aucune autre mère de la cité. Avec sa fille Amélie nous l’attendions dans leur pavillon en face du bâtiment A. Monsieur Artaud, petit homme à la moustache noire, avait gagné cette maison lors d’un concours organisé par le Journal Continuer la lecture#enfances #01 | Sarraute & M.Bilit