#anthologie #10 | maillons d’une vie ordinaire

Elle a trente ans. Les doigts du coiffeur retiennent son mouvement, et le ciseau lui frôle le menton. Elle aimerait changer de tête. Un jour elle aura soixante-sept ans, et le discours d’adieu des collègues, malgré elle, et leur petit cadeau, lui feront venir des larmes aux yeux. Elle se forcera une dernière fois à sourire à un chef de Continuer la lecture#anthologie #10 | maillons d’une vie ordinaire

#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

Abstraction faite de tous les bruits envolés de la place – un salut, le brouhaha des commerces qui installent leurs présentoirs, leurs portants, leurs tables, leurs écriteaux, la cloche qui sonne l’heure pile car c’est à la même heure souvent que je m’attelle à l’écriture, et même des piafs traversant l’espace de la fenêtre… Abstraction faite. L’esprit encore embrumé par la Continuer la lecture#anthologie #07 | Et ce qui surgirait du grain de cette image

#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 5/4 – Cortázar quatre stations 5/4 – Cortázar quatre stations « Disparu du film de cette terre », écrit Michaux (c’est toujours un brouillon) Il a dit : Prends-le, je te le donne et il a ajouté, Michaux ne Continuer la lecture#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

#gestes&usages #01 | Ernaux, à cause de la couleur

A cause de la couleur cette année là— 1975— une couleur chaude entre l’orange la terre de Sienne l’ocre et toutes nuances, tons, valeurs se heurtant, s’épousant et se heurtant encore —au froid bleu du ciel, aux reflets de turquoise de la mer vineuse— mais qui ne sont pas plus désormais qu’ une photographie jaunie semblable à toutes ces autres Continuer la lecture#gestes&usages #01 | Ernaux, à cause de la couleur

#été2023 #15 | Les ciels mouillés de mon enfance

J’ai peu de souvenirs de bois ou de sous-bois, de l’odeur de l’humus, dans l’humeur maussade de promenades obligées, et le bout d’une botte sur un amas fauve de feuilles et de boue. Longtemps j’ai refusé ses couleurs à l’automne, n’y lisant que la mort de la saison prochaine. Je préférais le moment où, vers la fin d’été, la nature Continuer la lecture#été2023 #15 | Les ciels mouillés de mon enfance

#été2023 #15 (bis ou pas) | trois bis parisiens

Rue Legendre, 150 bis ;  longue rue et pas de transports. Le bus elle le prend avenue de Clichy ( le 54), le ticket coincé dans l’alliance : l’alliance gardée pour y tenir le ticket. Le marchand de joujoux de la rue Legendre c’est en marchant dans l’autre sens. La devanture de jouets bien ordonnée, une poupée énorme en robe blanche avec des Continuer la lecture#été2023 #15 (bis ou pas) | trois bis parisiens

#été 2023 #04 | A vendre.

Elle le suit dans les escaliers. Ils ont salué, sont passés devant lui. Peut-être lui a-t-elle serré la main. Elle ne s’en souvient plus. C’est normal, parce qu’il reste en dehors, comme un personnage secondaire conscient que c’est à l’autre qu’échoit le premier rôle, c’est son métier après tout, normal qu’il le laisse faire, passer devant elle dans les escaliers, Continuer la lecture#été 2023 #04 | A vendre.

#été2023 #02 | Rue des putes

Des plaques de couleurs découpaient l’espace blanc du hall d’entrée de l’hôtel. Le jaune d’œuf d’un mur troué en son milieu, en forme d’arcade pour donner à voir deux petites tables rondes et noires, nues et leur deux chaises assorties pour le petit-déjeuner. Le rouge pour le mur du fond devant lequel je me tiendrai dans quelques heures avec un Continuer la lecture#été2023 #02 | Rue des putes