#voyages #02 | Arrivée en vîle

A l’arrivée, le voyage – la distance qu’importe – s’oublie. Une navette, le temps de traversée est court et pourtant, il faut carte d’identité et passeport, avancer, passer dessous l’œil du douanier dont on se demande ce qu’il peut redouter des paisibles voyageurs qui se succèdent. Une montée vers le pont d’embarquement, la main accrochée à la rambarde blanche rongée Continuer la lecture#voyages #02 | Arrivée en vîle

#photofictions #04 | ceci est mon corps

Un corps de femme aux bras repliés derrière la tête, à la peau claire en grande partie recouverte de dessins floraux avec aussi deux fines mains de squelette, l’une sur le sein droit de ce corps au bassin rond, aux jambes plantureuses que l’ossature d’un long bras traverse en diagonale pour aller déposer la seconde main de mort sur l’arrondi du ventre Continuer la lecture#photofictions #04 | ceci est mon corps

#photofictions #04 | allure battement élan

Et cette allure. Et ce battement. Cet élan. Partie de lumière sur fond gris clair. Et cette turbulence. Temps de pose. Et cette motion. Ombre portée sur la gauche. Et ces cheveux déliés. Cette gestuelle. Bord cadre appuyé. Géométrie du bras. Triangles sombres clairs. Et ces boucles. Et cette légère effusion. Et cette montée du poignet. En deux temps. Départ Continuer la lecture#photofictions #04 | allure battement élan

#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

en fait pas grand-chose dans l’image sinon la couleur de la table, le rouge Badoit, la menthe à l’eau | sinon la joie que tu ressentais à ce moment-là | presque rien dans l’image sinon la joie chez toi en toi, sinon l’histoire derrière le sourire le même sourire que tu as depuis toujours | toi et moi nées la Continuer la lecture#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

#photofictions #02 | soixante cinq pour cent d’eau

Passé le tourniquet, je presse le pas : vite, je m’en vais retenir la lourde porte d’une épaule ; je sens alors les premiers effluves de chlore titiller mes narines et ma gorge. J’ai soudain trop chaud sous mes vêtements d’hiver. Je longe le mur de briques jaunes où sont alignés les sèche cheveux munis de gros boutons poussoir. Les uns fixés Continuer la lecture#photofictions #02 | soixante cinq pour cent d’eau

#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

Un couloir désert ; tout au bout de celui-ci, une porte hermétique à double battants. Au dessus de la porte sont affichés des panneaux signalétiques, parcours fléchés, codes couleur. On y déchiffre les mots « admissions » et « Chirurgie ». Derrière les battants ouverts se prolongent une enfilade d’autres couloirs tout aussi désolés mais plus sombres, à l’exception d’une source de lumière jaillissant du Continuer la lecture#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

#40jours #33 | Tirer son épingle du jeu

J’ai mis du temps à comprendre que ce qui me faisait peur, enfant j’ai toujours été très craintif, pas très courageux, je préférais me défiler face à l’adversité, fuir le conflit, me cacher pour éviter les embrouilles, ce n’était pas le danger, la violence des plus forts, des méchants, bien sûr devant eux j’étais impuissant, la violence me tétanisait, je Continuer la lecture#40jours #33 | Tirer son épingle du jeu

#40 jours# 31| muet

Tu la reconnais ? Je ne sais pas. Il y a beaucoup de bruit dans l’image. Du grain. Ce n’est pas une image numérique. Ils n’ont pas pris une pellicule assez sensible. Il n’y a pas de pellicule ni de caméra c’est filmé avec les yeux. Qui filme ? Elle ou lui. Ça n’a pas tant d’importance. L’image bouge beaucoup. On dirait que Continuer la lecture#40 jours# 31| muet

#40jours #22 | devant l’Infinie Clémence

Nos saisons avaient des noms. Il y avait le Bœuf Suant, les Tortues Sèches, la Saison des prédictions… tant d’autres encore. Leur durée et leur fréquence étaient aléatoires. Certaines revenaient régulièrement, d’autres disparaissaient comme des étoiles filantes. Parfois au bout de quelques jours, la saison en cours était interrompue et on passait à la suivante. Qui décidait ? Les Autorités, Continuer la lecture#40jours #22 | devant l’Infinie Clémence

#40jours #17 | ici c’est déjà partout

Ce qui l’attend : fruits trop mûrs, bonnes affaires. Faut avoir l’œil, elle en a une bonne paire, constamment écarquillée, prête à capter. Entre midi et deux, pas décidé, jusqu’au marché, même quand il pleut. Va et revient les bras chargés de sacs remplis. Cheveux trempés, elle remplit le frigo, raconte à celleux qui passent des histoires. Son équipe gronde pour Continuer la lecture#40jours #17 | ici c’est déjà partout