#été2023 #lire&dire | dans le mouvement de lire d’autres prologues

Dans certains des prologues que je découvre il y a la présence du corps. La lecture qui convoque les sens. C’est dans tel lieu. Sous telle lumière. Il fait froid ou chaud, s’il fait froid on s’emmitoufle… comme on a replié ses genoux pour s’approcher plus près des mots avec le cœur qui bat. Une couverture craque. Certains livres s’ouvrent Continuer la lecture#été2023 #lire&dire | dans le mouvement de lire d’autres prologues

#techniques #04 | Ce que c’est que le toucher

Le bois c’est son métier. Ça se voit à ses mains, à ses épaules, aux muscles de ses avant-bras qui soulignent au ralenti chacun de ses mouvements. Ça se voit à ses mains surtout, à la peau épaisse depuis le bout des doigts jusqu’en haut de la paume, aux cicatrices de toutes les couleurs, jusqu’à la blessure toute fraiche, aux Continuer la lecture#techniques #04 | Ce que c’est que le toucher

#techniques #04 | partir, revenir

Ce que c’est que partir sans savoir si on va revenir, la clef dans la serrure se raviser, pousser la porte, faire quelques pas dans le couloir, s’approcher de la table du salon et reformer une pile nette de vieux magazines, laisser échapper un soupir, avec la prescience que ce départ ressemble à un adieu, retendre la couverture en crochet Continuer la lecture#techniques #04 | partir, revenir

#techniques #03 | derrière la pierre

Derrière les silences, mon corps aplati de chagrin. Ce sont des choses qu’on ne dit pas — c’est la fin. L’insensé, l’inéluctable, une condamnation impossible à entendre. Soudainement je comprends et mes pensées s’effondrent sur elles-mêmes. Derrière les silences mon corps se repaît de larmes, abandonne, au milieu d’un lit défait, se retourne, cherche une présence dans la nuit, écoute Continuer la lecture#techniques #03 | derrière la pierre

#techniques #03 | Derrière les silences

mon corps voulant s’effondrer, s’effacer, disparaître, s’enfoncer mais impossible, bitume trop dur du sol de la ville, alors marcher, marcher et demeurer, demeurer là en surface, dans l’attente de mes paroles à venir mais, il le sait mon corps, elles ne viendront pas, elles ne sortiront pas mes paroles, trop difficiles de les prononcer, il connaît ces silences, il connaît Continuer la lecture#techniques #03 | Derrière les silences

#techniques #03 | cénotaphe

Mon corps n’est pas derrière les silences : au milieu d’eux, il en survit comme il s’en protège. Sôma sêma, a se laisser séduire longtemps par le jeu des mots d’un grec qui n’avait même pas lu Marcel Mauss, on met très longtemps à comprendre que toute une vie se passe à faire tenir debout un tombeau vide, non une Continuer la lecture#techniques #03 | cénotaphe

#techniques #01 | Le sentiment d’un retour

le sentiment d’un retour, revenir, d’un glissement sur la mer, les même lignes découpées, les mêmes villages endormis, les mêmes nuages réconciliés, un fil tendu entre le corps et la côte, un retour, un appel, le sentiment de l’air, du maquis, d’une odeur d’enfance, de l’ancrage, s’arrimer, le sentiment d’un mouvement familier, d’un recommencement, on pourrait dérouler ici un même Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment d’un retour

#techniques #01 | Le sentiment de vide

Sentiment de vide, ce vide flottant en toi, flottant en toi dans l’intérieur de toi, dans ton corps, ton corps troué du dedans par ton vide, ce trou vivant de ton vide, creusant, forant, perforant ton dedans, ce trou de vide et toi à vivre depuis si longtemps sans t’apercevoir de ce creusement, vague présence d’un sentiment de rien et Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de vide

40 jours – #25 | fragment du corps

au bout de la main un poids – les doigts qui s’accrochent autour du cylindre – le tenir à peine – sans forcer – plus haut dans l’épaule tout de suite les tendons relâchés – première sensation – le  membre comme dissocié – poignet – avant-bras – coude – bras – le vide entre chaque élément – l’espace de liberté donné Continuer la lecture40 jours – #25 | fragment du corps

#voyages #02 | Arrivée en vîle

A l’arrivée, le voyage – la distance qu’importe – s’oublie. Une navette, le temps de traversée est court et pourtant, il faut carte d’identité et passeport, avancer, passer dessous l’œil du douanier dont on se demande ce qu’il peut redouter des paisibles voyageurs qui se succèdent. Une montée vers le pont d’embarquement, la main accrochée à la rambarde blanche rongée Continuer la lecture#voyages #02 | Arrivée en vîle