#été2023 #10bis | Confessions croisées

« Dans sa table de nuit, elle a caché une lettre dont elle seule connaît le contenu. soupire encore. » Marie s’ennuie de plus en plus, entre deux oublis. Pourquoi tout ce temps perdu ? Le café n’a plus de goût ni de couleur, les pâtisseries sont fades et répétitives comme son reste d’existence. Elle ne souhaite rien de plus que s’effacer Continuer la lecture#été2023 #10bis | Confessions croisées

#été2023 #10 | elle attend

Elle attend dans le coin de la chambre, en petit paquet contre deux pans de murs bien solides. Elle attend le retour du corps, elle attend que ce corps rentre de ses pérégrinations, relâche ses tensions, se libère de ses pensées accumulées d’une journée à recevoir et traiter des stimulations de tous ordres, lumières fortes, voix aigües, mains salies. Elle Continuer la lecture#été2023 #10 | elle attend

#été23 #10 | Anne-Marie S

Elle est celle que ne je connais pas, mais mon deuxième prénom à l’état civil c’est le sien, dont ma tante chérie avait hérité avant moi. D’où elle-même le tenait-elle ? Je pose ça là, mais j’imagine que ça va gonfler. Au réveil elle essaie de se souvenir des rêves de la nuit, souvent elle rêve de gens morts. Elle Continuer la lecture#été23 #10 | Anne-Marie S

ateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

Sur les photos qu’elle nous a laissées, on devine la force et les faiblesses qui l’ont habitée. Elles surgissent tour à tour, dans un éphémère ressenti de peur ou d’oubli, parfois de joie aussi, lorsque souvenirs vilains et tristesse d’enfance se taisent un instant. Par exemple, elle est près d’un lac avec des enfants, une jeune femme et un adulte Continuer la lectureateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

#été2023 #08 I la litanie des vagues

J’aurais aimé m’emparer d’autre chose, sans doute hors-sujet, mais cette arrivée avait encore des choses à (dé)livrer, peut-être qu’il est temps de replonger dans le manuscrit. Au delà de la piste l’herbe jaunie sous le vent a des allures de savane. Dès que posé un pied sur le tarmac — elle se souvient comme ça avait été agréable la première fois Continuer la lecture#été2023 #08 I la litanie des vagues

#Été 2023 #07bis | guano

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur. L’odeur des oiseaux, des colonies d’oiseaux, une odeur qui était devenue la nôtre, qui faisait de nous deux un tout au milieu des autres, ceux qui s’éloignaient nez pincés, qui se tenaient au vent, voire qui se détournaient. Une odeur de blanc, de fiente, de guano, de déjections, quel que soit le Continuer la lecture#Été 2023 #07bis | guano

#Eté2023 #08bis La solitude du corps

Dans la lumière des bougies parfumées, avec la musique douce et le miel pour le thé, Paul m’a rejoint. Il est dans ma cuisine comme chez lui. Il sait où trouver les deux théières dont il a besoin, l’une pour l’infusion et l’autre pour le service ainsi que les tasses d’un service à thé japonais en porcelaine qu’il m’a offert Continuer la lecture#Eté2023 #08bis La solitude du corps

#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

Son corps n’a pas été retrouvé. Demain, ils écriront autre chose. Hier encore tu lisais, tout comme avant-hier, son corps n’a pas encore été retrouvé et le texte parlait des recherches toujours en cours, encore en cours. Aujourd’hui, plus de encore, on ne le cherche plus, corps retrouvé ou non. Affaire classée. Plus d’espoir officiels, les seuls espoirs qui restent Continuer la lecture#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

#été2023 #07bis | nos corps à distance

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur du matin qui chasse l’air alourdi de la nuit, il faut imaginer l’amertume du café soluble — et la lumière qu’il me reste de ces matins — l’odeur de la première cigarette — à peine a-t-elle terminé sa tasse de café qu’elle allume une cigarette, il n’y a aucun souvenir des mots Continuer la lecture#été2023 #07bis | nos corps à distance

#été2023 #07bis | l’odeur-fantôme

Elle colle son nez à l’épaule pour renifler son aisselle. S’est isolée dans les toilettes, a retiré sa veste, dégrafé sa chemise. Elle renifle l’autre aisselle, aspire sa moiteur aigre de bergamote. Elle renifle aussi le creux des coudes, l’intérieur des poignets, sur les veines la senteur estompée d’une goutte de parfum. Ce n’est pas ça, l’odeur qu’elle cherche, l’odeur un peu brûlée qui affleure Continuer la lecture#été2023 #07bis | l’odeur-fantôme