Autobus 46

Autobus 46. Direction gare du Nord. Les portes accordéon se replient, pénétrer la masse des troncs bras et jambes imbriqués, pousser pour s’insérer. Si hésitation, poussé on pousse quand même, aussitôt la masse poussée  contre-pousse, un centimètre carré est un centimètre carré, deux forces s’opposent, les entrants ont intérêt à pousser, les déjà rentrés ont intérêt à résister, tout cela se Continuer la lectureAutobus 46

propos sur les bouches qu’on nettoie à la salive, les fémurs et les probablement mortes

c’est un propos de konstantin peterzhak . encore un . c’est extrait du volume 24 des propos qu’il tient au jour le jour à l’époque soviétique . cette fois c’est à moscou . dans la rue . dans le grand froid . tard le soir . cette fois c’est à propos de ses femmes et de ses hommes de cœur . des bouts de femmes des bouts d’hommes qu’il porterait en lui et qui l’auraient fait. c’est en réponse à ce que vient de dire olga bouchoueva . son amie et collègue olga bouchoueva . une fois de plus c’est georgy flyorov qui transcrit . une fois de plus il est impossible de dire ce qui revient à peterzhak ce qui revient à flyorov . la part de réel la part d’invention . c’est une galerie de portraits . le titre est de moi . le volume 24 s’intitule quant à lui CONSIDÉRATIONS SUR LE NEZ DES CHIENS ET LE NEZ DES RATS . ce titre est de flyorov . il rapporte un voyage officiel à moscou . un voyage en voiture . konstantin peterzhak n’arrêtant pas de dire . comme à son habitude . konstantin peterzhak tenant des propos . comme à son habitude . c’est au retour à l’instant de rentrer à Dubna qu’il dit . Continuer la lecturepropos sur les bouches qu’on nettoie à la salive, les fémurs et les probablement mortes

#07 pousser la langue | pas grave

pas grave pas de corps pas grave j’en ai un tout prêt à te donner un corps qui te plaira faut pas le rejeter ça va allez pas grave pas grave ton âme déshabillée voilà le corps confié on en parle à personne personne ne le saura un corps de broc de derrière les fagots qu’à pas beaucoup servi ou Continuer la lecture#07 pousser la langue | pas grave

#10. « Un astre » avec « préparatifs traverse les murailles »

Je suis venue au monde, j’ai obéi écouté, je voulais sauver le monde — Elle est folle, pourquoi elle pleure encore, elle devrait arrêter de s’introspecter comme ça , Elle va venir avec moi faire un camp, elle nous énerve avec ses histoires — Je n’ai pas le mode d’emploi, je voudrais mais ne sais pas, et là, je la Continuer la lecture#10. « Un astre » avec « préparatifs traverse les murailles »

Il Brel corps

Né un dimanche, né en avance, né l’aîné. Puis je a attendu, s’est laissé faire. La fabrique de carton. Il pleut, pas sa faute, jeunesse catholique. Agenouillé pour rien, s’ennuie en silence. Puis de grisaille en silence, le corps s’éveille. J’ai eu la belle vie, j’ai parlé, dit-il. Dans le cocon, l’enfant-roi. Mais DEHORS je a cessé de parler DEHORS Continuer la lectureIl Brel corps

Voix

      Masses des tours verticales dressées comme de gigantesques stylos dessinant à la surface de la Terre leurs silhouettes de gratte-ciel pointus comme les pics d’une chaîne de montagnes, vision d’aigle, vue panoramique à couper le souffle, la ville ancienne, à la base du quartier d’affaires, est à peine visible sous forme de minuscules parcelles pas plus grosses qu’un pixel. Continuer la lectureVoix

PAS JE ENCORE

(élargissement du récit 1 de #7) JE respire depuis dix jours à peine (c’est du tout neuf) JE — champ de vision de nouveau-né, pas de perspective, pas JE encore — engendré par la première prise d’air qui a irrigué la gorge aussi fort qu’une vague, la poitrine, le front, le cerveau, les membres à peau plissée après des mois recroquevillés dans Continuer la lecturePAS JE ENCORE

Ouvertures

      Trains en gare files de wagons rangées de fenêtres où se penchent les voyageurs suites d’images brouillées par la vitesse la vie défile les jours se traversent comme le paysage et la nuit veilleur où en est la nuit la nuit dense la nuit profonde quand le voyage doit durer jusqu’au bout de la nuit et que de faibles Continuer la lectureOuvertures