#40jours #20 | donner fut fort donner

donner fut fort donner quand le corps sortant de la ligne d’attaque maîtrisa sans bloquer le coude assaillant et coupant jusqu’à terre en demi-rotation les genoux fléchissant mais le dos toujours droit avec ma main guidant sa nuque et sa tête atterrissant contre mon épaule mon bras se replia alors vers son cou pour provoquer sa chute donner fut fort Continuer la lecture#40jours #20 | donner fut fort donner

#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite

Derrière son guichet, dans le courant d’air de la porte battante du supermarché, l’étroitesse de sa caisse, elle garde le sourire malgré l’inconfort de son fauteuil, les plaisanteries misogynes des clients, la mauvaise humeur des habitués qui ne trouvent jamais rien en rayon, qui se plaignent de la constante hausse des prix, du mauvais temps, du masque qu’il faut sans Continuer la lecture#40jours #17 | Métier est l’anagramme de mérite

#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

Je me sens mal à l’aise. Je ne sais pas si je devrais le dire, si c’est bien raisonnable de l’avouer. J’entends des voix. Dans la rue, au bureau, à la maison, des voix proches ou lointaines, inconnues ou amicales, peu importe, ce ne sont pas des voix de personnes mortes, je ne les entends dans l’au-delà, non. J’entends des Continuer la lecture#40jours #15 | Je suis assis dans une pièce

#40jours #11 | Perdu éperdu

C’est un moment de basculement, de renversement inattendu, tu as l’impression qu’il s’éternise alors qu’il ne ne devrait durer qu’un instant, un instant suspendu où tu te retrouves perdu, dans la ville, dans ce jardin que tu traverses où tout semble soudain si différent du paysage que tu connais, que tu as l’habitude de parcourir, les allées qui traversent le Continuer la lecture#40jours #11 | Perdu éperdu

#40jours #09 | Fascination Shibuya

J’avance. Je ne vois rien. La musique des immeubles avec leurs publicités aux images obsédantes et répétitives, lumières clignotantes, signes enchevêtrant, et ce bruit inouï qui se mêle aux sons de la circulation, des métros aériens, de la gare toute proche, et des avions dans le ciel. Une jeune femme dans un long manteau vert kaki qui porte une besace Continuer la lecture#40jours #09 | Fascination Shibuya

#40jours #01 | tout commence par la fin

Rien. Ne pas savoir où ni quand. Du noir, une lumière s’échappe incertaine, hérissée et granuleuse, sur la joue le picotement de l’herbe aux senteurs tenaces qui contrastent avec l’âpreté de la poussière. Bribes de sensations confuses, à même le sol. Le froid dévore la sensation, l’efface. Trouble de ne rien sentir. Le visage collé contre le sol, tu fixes Continuer la lecture#40jours #01 | tout commence par la fin

dialogue #04 | vous, elles

Vous vous relèverez la nuit pour entendre son souffle, guetter un mouvement du corps, une exhalation vous suffira ou un tressaillement infime d’un bras ou de la tête, encore faut-il le percevoir tant est faible la lumière hésitante à se faufiler par l’interstice des rideaux soigneusement tirés plus tôt juste avant la berceuse du soir, mais non vous n’aurez pas Continuer la lecturedialogue #04 | vous, elles

autobiographie #13 | sa peau

Elle. Cinquante ans à pincer les lèvres, à se capitonner de cartilages. Droite, elle y mettait un point d’honneur. La tête droite, tout en haut de son cou, trop haute pour que j’aille lui porter un baiser. Elle détestait ça les marques d’affection qui en disaient, elle détournait le visage, repoussait de la main, « Non non, laisse-moi tranquille ». Elle reprenait Continuer la lectureautobiographie #13 | sa peau

vers un écrire/film #4 | gros pouces

Ils tournent ses pouces. Ses pouces ils tournent du dedans vers l’extérieur. Ils tournent sur un rythme assez rapide. Assez rapide pour entendre depuis tout à côté de lui le frottement peau vitesse. Cette régularité de rotation. Ils tournent ses pouces quand lui il écoute, quand il regarde. Jamais ils ne s’emballent. Quand parfois c’est à lui qu’on demande de Continuer la lecturevers un écrire/film #4 | gros pouces

vers un écrire/film #02 | morceau de peau

atmosphère humide verte­ les arbres aux racines épaisses les branches tombent resserrent forment une tente géante cordes tendues graves insectes grouillants | détache homme torse nu bas de cuir épais agenouillé recueilli quasi immobile | muscles bronze délavé | jeu des membres | mécanisme lent | sortir un tissu gardé au chaud | contre son sexe le tissu | serpent Continuer la lecturevers un écrire/film #02 | morceau de peau