#été 2023 #01 | Face mer.

Il ne pouvait que l’imaginer. Et forcément elle aurait écrit. Elle ne pouvait qu’écrire, marcher, photographier et écrire. Sinon qu’aurait-elle fait d’autre, enfermée dans cette caravane aussi confortable qu’une épave, y vivant seule avec son chien. Pour le chien, il hésitait encore, depuis qu’il avait lu le blog de Fabienne Swiatly et pourquoi elle avait fait le choix de se Continuer la lecture#été 2023 #01 | Face mer.

#techniques #04 | Portraits de Bêtes noires

Miro… sur l’échelle azimutée des vies de chacun, on est nés en même temps, on a grandi ensemble, et c’est pas impossible qu’on soit restés toujours un peu trop jeunes chaque fois qu’on se retrouvait… les autres diraient attardés, mais les autres sont pas sur la même échelle… c’est vrai que de ce point de vue, il avait l’air un Continuer la lecture#techniques #04 | Portraits de Bêtes noires

#technique #02 | Olivier le patron du bar peint des marines à l’aube

Venelles. Longues fleurs : roses girafes. L’amer entre ciel et port, sa flèche noire-blanche-douce-amère en dentelle de pierre : hier. L’éclair d’une jetée (enfances) avec la grande lessive de septembre remontant la dune. L’immensité portée en seau. Un repas de sable et de coquillages? Dans les oyats l’immortelle safran. Le pin décharné. À dos de bicyclette l’océan ; le ciel rose. Continuer la lecture#technique #02 | Olivier le patron du bar peint des marines à l’aube

#voyages #09 | 3 de 9

Tu te retournes. Elle avance à pas comptés : quelques fois il semble qu’elle vacille. C’est La femme aux pieds morts qui a bu l’eau de ma bouteille sur le siège du TGV. Au bar elle te raconte qu’elle a brûlé à l’extérieur (tout le feu dehors) : elle dirigeait une grande entreprise. Elle dit aussi que de sa fenêtre à Paris Continuer la lecture#voyages #09 | 3 de 9

#40jours #34 | fond de jardin

L’année de ses douze ans peut-être, loin en arrière, sorte de niche au sortir de l’enfance. En fait il y a plusieurs instants de même nature dont elle pourrait s’emparer et fouiller. L’un avec la grand-tante, l’autre avec le frère, l’autre avec les chiens, tous -assemblés en cette même heure, durée d’une visite en ce village où son père a Continuer la lecture#40jours #34 | fond de jardin

#40jours #22 | Marcel

D’où je suis je vois la dame au chien qui n’a plus de chien depuis qu’il est parti. La dame au chien moyen, perdue. Noir à taches  blanches bien circonscrites. Celle entre les deux yeux on dirait l’Espagne ; une tache blanche comme l’Espagne entre les yeux du chien. Entre les yeux du chien qui ne crotte que dans le caniveau Continuer la lecture#40jours #22 | Marcel

#40jours #19 | Rien

Ce qui ne vient n’arrive, n’est ici. Nait ici. Rien. N’arrive rien. N’est rien comme assise/assis là si comme là. Mais rien. Avec tout : chair et os. Coxal. Iliaque. Coccyx. Avec poils, culotte et chaussettes. Oui même des chaussettes. Mais rien. La tête à portée de main quand même, sous le coude la tête, on ne sait jamais. Mais rien. Continuer la lecture#40jours #19 | Rien

#40jours # 18 | Truffaut

Rentrer ce jour là par Brochant — tu peux choisir de rentrer par Brochant ou pas. Rentrer les cheveux mouillés, enceinte jusqu’aux dents. Par Brochant. Passer devant le marché couvert. Puis prendre par la rue des Moines. Remonter la rue sur ta gauche, pour rejoindre le 58 une quarantaine de numéros plus haut; se souvenir qu’à cette époque la boutique Continuer la lecture#40jours # 18 | Truffaut

#40jours #11 | Déluge

Les trottoirs ruisselaient, il pleuvait assez pour qu’on considère ce flux comme l’ordinaire et les jours secs comme l’exception. On ne se souvenait pas qu’il n’ait pas plu. Le pire s’insinuait dans les esprits et les plus pessimistes s’embourbaient dans des calculs de probabilité sans fin. Cependant la submersion des terres diagnostiquée par des cohortes de spécialistes ne se produisait Continuer la lecture#40jours #11 | Déluge

#L8/ Voix de la prose

Surtout ne pas traîner maintenant si près du but et puis cet air mauvais, vicié qui suit et pousse depuis le port, faut monter, monter et revenir, revenir enfin dans cette maison, ce qu’il en reste, ce qu’ils en ont fait, à l’époque on l’appelait la Demeure, toujours aussi sale cette ville et toute cette crasse humaine qui traîne et Continuer la lecture#L8/ Voix de la prose