#gestes&usages #07 | Le voile était presque parfait

Le bouquet de jonquilles restait beau, malgré l’eau déjà trouble, quand le silence s’est mis à résonner plus fort. La nuit n’en finissait plus maintenant. La porte de la chambre. Presser le pas, allonger la foulée. Stop. Une main sur la poitrine, l’autre sur la poignée bouton. En suspension. Écouter, l’oreille contre la porte, l’œil sur le baromètre. Scruter la Continuer la lecture#gestes&usages #07 | Le voile était presque parfait

#gestes&usages #05-2 | aux anges

La main s’extirpe du drap pour saisir l’autre minuscule. Le regard suit et plonge avec la main. Le regard n’en revient pas et dure. La main et le regard caressent : quelle douceur d’instinct on aime croire. Le fait que c’est immédiat on aime dire : l’amour jaillit . C’est sans pourquoi on veut croire on aime dire. Celles-ci, ( Continuer la lecture#gestes&usages #05-2 | aux anges

#enfances #09 | Chambre d’enfance

J’aimais davantage la vue que la pièce elle-même. Le lieu était simple, deux mètres sur trois. Il y avait avec un bureau de bois sur des tréteaux et un tabouret aux pieds émaillés de blancs dont le plateau tournait. Sur le mur, au-dessus était fixée une bibliothèque artisanale faite du même bois que la planche du bureau. J’avais un tourne-disque Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre d’enfance

#enfances #09 | Chambre bleue

Une chambre aménagée dans le grenier, la porte à gauche sur le palier d’un escalier sans contremarches coincé entre un mur de pierre et une rambarde de poteaux ronds métalliques rouges, bleus ou jaunes, assez espacés pour passer un bras ou même deux, un orgue bigarré. La lumière s’impose dans mon souvenir de la première fois, la lumière de la Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre bleue

#enfances #09 I Que la lumière soit

C’est depuis cette chambre que la lumière révèle son épaisseur. Elle se glisse au petit matin entre les lames des persiennes orientées plein Est et va rayer l’édredon grenat d’un lit deux places. Sous ce lit, là où elle ne peut encore trouver où se poser, dorment, parmi les moutons et les livres, les monstres invisibles avides des cauchemars d’enfants. Continuer la lecture#enfances #09 I Que la lumière soit

#enfances #09 | en rose avec des fleurs blanches

Elle s’y sent mal après plus de quarante ans de distance. Pourtant, tout paraît moelleux dans cette chambre. Une petite bonbonnière, c’est comme ça qu’elle l’appelle. Elle a dormi dans une petite bonbonnière rose avec des fleurs blanches. Aux murs, du tissu tendu et une chambre à coucher en merisier de style Louis-Philippe. Une chambre de petite fille, donc, avec Continuer la lecture#enfances #09 | en rose avec des fleurs blanches

#enfances #09 | Tohu-bohu de chambre

Tohu-bohu. C’est le mot qui lui vient à l’esprit s’il devait qualifier sa première chambre d’enfant, celle dont il ne reste presque aucun souvenir mais demeure pour cela même, peut-être, la chambre de la mémoire naissante. C’était d’ailleurs pas une chambre, juste une pièce à vivre. Et c’est pas vrai, il y avait bien un abat-jour, une espèce de plat : Continuer la lecture#enfances #09 | Tohu-bohu de chambre

#enfances #09 | de trois chambres

Une pièce de taille moyenne, peinte de gris très pale. Quand on tourne le dos à la porte fenêtre, haute et assez étroite, qui ouvre sur un balcon régnant entre une avancée jusqu’à l’aplomb du rez-de-chaussée, deux ou trois étages en dessous, et la porte fenêtre un peu plus grande de la pièce voisine, la porte peinte en jaune qui Continuer la lecture#enfances #09 | de trois chambres

#enfances#09 | quelques chambres

Ce n’est pas un rectangle, pas un carré, pas un cercle, c’est un polygone, si l’on suit la plinthe celle-ci se brise en segments consécutifs, avec, à chaque changement de direction, des angles plus ou moins aigus ou obtus.Un grand lit, placé au milieu d’un mur car on ne pouvait pas le placer dans un coin, aucun coin convenable ne Continuer la lecture#enfances#09 | quelques chambres

#enfances #04 | cloaque

Et ça ne faisait rien, pourtant : un cloaque. Comme jouer sous la pluie avec le seau plein de terre : non ce n’est rien. La boue sortie d’un coup ( Et la montagne qui se dresse acérée se penche et rit)… Non ce n’était rien … : on allait tout changer, on n’y verrait plus rien : on va tout Continuer la lecture#enfances #04 | cloaque