#anthologie #26 | Manganelli

C’est l’été Chaleur intense. Chape de silence. Heure de la sieste. Le ciel gris acier plombe et l’air tremble. Les insectes bourdonnent, les feuilles de l’arbre bruissent doucement sous la brise qui se lève. Les bruits semblent assourdis, endormis. Sur le chemin, le gravier crisse sous un pas. Un rire cristallin, clochette mélodieuse, flotte dans l’air. Des chuchotements portés par Continuer la lecture#anthologie #26 | Manganelli

#anthologie #25 | bouquet de hasard

L’odeur de la laisse de mer au petit matin, nez qui picote et aigreur ronde et riche. L’odeur de la poussière dans le rayon filtrant entre volets entrebâillés aux heures chaudes. L’odeur de mon renvoi de peine froide en pensant ton absence. Les odeurs que j’ai oubliées, celles que vous aviez. L’odeur de ta pipe, mon Père, de celles dont Continuer la lecture#anthologie #25 | bouquet de hasard

#nouvelles #03 | L’effacement des mots

Inventaire de choses perdues1. Bébé Albert2. Ce qu’il ne faut pas dire3. La faille4. Quatre saisons en une5. La gardienne des clés6. Le compte à rebours7. Un monde en noir et blanc8. Les guetteurs9. 200 pages sinon rien10. Áfram ! 11. L’effacement des mots12. Compter les fenêtres13.1000 dollars canadiens14. Le naufrage L’effacement des motsAprès la vidéo et la musique G. décida de Continuer la lecture#nouvelles #03 | L’effacement des mots

#été2023 #07bis | nos corps à distance

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur du matin qui chasse l’air alourdi de la nuit, il faut imaginer l’amertume du café soluble — et la lumière qu’il me reste de ces matins — l’odeur de la première cigarette — à peine a-t-elle terminé sa tasse de café qu’elle allume une cigarette, il n’y a aucun souvenir des mots Continuer la lecture#été2023 #07bis | nos corps à distance

#techniques #02 | les fourmis s’obstinent

Des monts chargés de châtaigniers. Une vallée, on voit la mer au loin, confondue dans la brume. Des murs gris de lèpre. Des persiennes fatiguées, leurs bois décolorés, des toits de lauze. Le ciel est intense, pas un nuage. Le soleil haut, et à cette heure de silence on peut entendre les fontaines. À l’arrière de la cuisine une courette Continuer la lecture#techniques #02 | les fourmis s’obstinent

#Carnets individuels | Simone Wambeke

# 40. Il continuera dès demain matin, ce carnet. Les dix derniers jours me laissent essorée à trop cogiter, à me perdre et perdre la tête. Je prendrai dans mes morts, ce qu’il y a de plus beau de plus chaud, je prendrai loin si loin les souvenirs que j’ai d’eux qui font que je les ai choisis et aimé, Continuer la lecture#Carnets individuels | Simone Wambeke

#L10 | la passerelle

De la passerelle, aspirer l’air chargé d’herbe tiède, sel, kérosène. C’est comme une vague trop haute, lourde et abrupte, de la pointe des orteils jusqu’au cœur, cette première fois dont elle ne peut se souvenir vient faire rougir son front, d’où lui vient cette image, une famille, un couple, trois enfants — sa famille — en haut de la passerelle ? Continuer la lecture#L10 | la passerelle

#L6 | le même silence

Fatiguée du voyage, de la maison fragile, de la chaleur accablante, elle se couche dans la chambre de l’aile sud. De ce côté du cap la nuit tombe vite, ce soir il n’y a pas de lune, la pièce est plongée dans l’obscurité complète, elle n’attend plus que la chute lente du corps. Pourtant quelque chose résiste, comme lorsqu’on l’obligeait Continuer la lecture#L6 | le même silence