# LVME #03 | une cuisine étroite

Une cuisine étroite au premier étage d’un immeuble parisien des années vingt. Un lieu réduit à l’essentiel, où chaque chose tient à sa place avec la rigueur d’un inventaire silencieux. La lumière tremblante d’une ampoule protégée d’un verre opalescent. Au fond une fenêtre ouvre sur une cour sombre, murée de gris. Contre le mur gauche, une table étriquée recouverte d’une Continuer la lecture# LVME #03 | une cuisine étroite

#LVME #03 | instants de cuisines avec café

Au second étage côté droit, la vue depuis la porte-fenêtre de la cuisine embrasse les nouveaux quartiers et les arbres de la haie du jardin d’en bas ne sont pas encore assez haut pour accrocher les rayons du soleil. Ce douze mai mille-neuf-cent-soixante-sept, la pendule en bois posée sur le buffet indique midi et quart. À cette heure, la pièce Continuer la lecture#LVME #03 | instants de cuisines avec café

#anthologie #39 | lieux et moment à l’odeur du temps

Je vis l’odeur du temps envahir mon esprit. Vous l’aurez compris, ni le nez ni aucun autre organe en particulier ne permet de saisir l’odeur du temps. Je pourrais dire que c’est une sensation, en sachant très bien qu’il n’est pas possible de déterminer d’où vient une sensation. Un souvenir ? Vaguement. Une certitude ? Imprécise, une certitude imprécise si cela veut Continuer la lecture#anthologie #39 | lieux et moment à l’odeur du temps

#anthologie #35 | femme vue de dos

Le centre d’une façade de gare, porte cintrée entre deux panneaux d’azulejos relativement modernes — bruits divers, quelques moteurs qui tournent au ralenti, surtout des voix, langues variées avec prépondérance du portugais. le tout incompréhensible juste une atmosphère, la caméra balaie lentement une rue, se fixe à 180° de son point de départ sur un dos féminin, petite, campée sur Continuer la lecture#anthologie #35 | femme vue de dos

#anthologie #34 | histoire de proportions

Une chaise en bois, une table, une tasse de café. Je me disais il ne distingue rien d’autre à cet instant que ces éléments qui appartiennent à son univers proche. Je me disais il est plongé dans sa pensée et l’environnement autour de lui assis dans ce bar existe si peu. Tout considérer hors de proportion. Je ne sais pas Continuer la lecture#anthologie #34 | histoire de proportions

#anthologie #32 | Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi

Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi. C’est inlassable. Le fait qu’au comptoir cette nuit de fragments cela me redresse. Le fait que cette nuit n’est pas une. Le fait que le comptoir en accueille d’autres que moi. Le fait que je ne connais pas leurs nuits. Le fait que j’ai l’impression d’être une macaroni sur le fil Continuer la lecture#anthologie #32 | Le fait que cette nuit je n’ai pas dormi

#anthologie #32 | premiers mais

codicille : pas toujours simple de faire coller la proposition aux textes existants. Après quelques essais infructueux, j’ai décidé de jouer plus léger.  Je savais que le 1er mai n’était pas un jour ordinaire. La signification originelle s’est perdue dans les méandres de la modernité pour laisser place à une sorte d’exaltation nombriliste et paresseuse : aujourd’hui, on bosse pas. Pas de Continuer la lecture#anthologie #32 | premiers mais

#anthologie #26 l Choses brisées

Nous avons consulté le menu et nous avons commandé du chai. Nous attendons d’être servis. La baie vitrée du Victorious café nous fait penser à un tableau de Hopper. Nous avons choisi cet endroit pour ça. Pour regarder les gens dans la rue en sirotant notre chai. Les bruits de la rue ne nous atteignent pas. Nous parlons comme dans Continuer la lecture#anthologie #26 l Choses brisées

#anthologie #22 | rue du Limas

Avril 2006 Je suis arrivée pour la seconde fois | mais la première j’étais quasi comateuse et partagée entre mon intérêt pour ma soeur et pour des lieux où je peinais à m’imaginer pendant une vie future | avec la jeune femme de l’agence immobilière pour la remise des clés et l’état des lieux ; j’ai abordé le petit tronçon Continuer la lecture#anthologie #22 | rue du Limas

#anthologie #17 | comme des souvenirs

L’ai connu le petit Char, oh il était tout jeune, c’était pendant la guerre, celle qu’on appelle la grande, en 1916 je crois, il devait avoir neuf ou dix ans, et moi j’en avais trois de plus et j’étais la fille du forgeron. Pendant la guerre l’instituteur de l’Isle lâchait un peu plus tôt les élèves qui habitaient en dehors Continuer la lecture#anthologie #17 | comme des souvenirs