#anthologie #02 | Bleu nuit

En boiseries cirées sur tout un mur, des placards comme dans un bateau, et au bout sur le petit côté de la chambre, à la fenêtre, un rideau de toile de marine, sur l’autre mur un bureau encastré, un lit bateau, une table de chevet avec une lampe, des lunettes d’enfant à grosses montures, on a laissé la porte ouverte. Continuer la lecture#anthologie #02 | Bleu nuit

#anthologie #02 | ce serait le souvenir d’un salon

Ce serait venir de la zone nuit, du couloir des chambres, pousser la porte à demi-fermée, pénétrer dans l’espace bleu, négliger pour le moment la lumière pénétrant en biais dans le long rectangle depuis la façade vitrée ouvrant sur le balcon et la Seine, laissant dans l’ombre la silhouette debout à l’angle contre les plis de reps d’un des rideaux Continuer la lecture#anthologie #02 | ce serait le souvenir d’un salon

#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

Il serait là, silhouette massive, assis au bord du lit, jambes pendantes, face à l’armoire semée de pétales multicolores, avec à sa gauche un coin de penderie fermé d’un rideau aux rayures colorées assorti à ceux de la fenêtre ouverte sur le jardin. Il ne bougerait pas, corps empli de sommeil. Il est des lits comme des voyages dans des Continuer la lecture#anthologie #02 | La chambre Tendakayou

#gestes&usages #01 | à cause

À cause du mot couleur j’ai plongé dans les pages : Ceci est la couleur de mes rêves. Lui penché sur ses rouges serpentins… Les mots disaient le geste et le chaos de peindre. Acharnement. Grâce. Rebuffades. Ce bleu : poudre de nuage ou chiure d’oiseau rêveur ?À cause de la couleur des voyelles je suis restée la nuit sans voir. Continuer la lecture#gestes&usages #01 | à cause

#enfances #09 | Chambre bleue

Une chambre aménagée dans le grenier, la porte à gauche sur le palier d’un escalier sans contremarches coincé entre un mur de pierre et une rambarde de poteaux ronds métalliques rouges, bleus ou jaunes, assez espacés pour passer un bras ou même deux, un orgue bigarré. La lumière s’impose dans mon souvenir de la première fois, la lumière de la Continuer la lecture#enfances #09 | Chambre bleue

#enfances #09 | d’une chambre l’autre

Lit cosy aux livres rangés, marbre blanc de l’immense commode maculé de taches de colle et de peintures, un tiroir boîte à outils, la fenêtre étroite, sa persienne verte écaillée, odeur de solvant et d’huile de lin Immense lit où elle dormait, le revolver d’ordonnance dans son étui jambon dans le tiroir de la table de chevet, le juxtaposé Verney-Carron, Continuer la lecture#enfances #09 | d’une chambre l’autre

#enfances #06 | Ryoko Sekiguchi, la voix

Nous sommes dimanche. Combien de dimanches avant d’entendre sa voix ? J’en ai cherché les sonorités, le timbre, les mots. Puis j’ai fait le calcul. Approximatif. Deux à trois cents dimanches avant sa voix. Il est impossible de conclure que je ne l’ai pas connue avant de l’entendre vraiment. Sa voix n’avait alors pas de visage. Je me projette loin en Continuer la lecture#enfances #06 | Ryoko Sekiguchi, la voix

#hors-série | Un jour…

…j’aurais un site, une chambre, une tête à moi et je vous embêterai moins. Il y aura des catégories improbables, comme « Où ça? Ben, là. ». En attendant… Parfois, de juste sous mon crâne coule un liquide bleu qui aimerait s’étendre à tout mon corps. Je le laisse rarement faire. Je le cantonne, comme je peux, de là où il émane, Continuer la lecture#hors-série | Un jour…

#enfances #01 | Pépé Yvon et Mémé Alice

12/11/2023 Pépé Yvon C’est très étrange à écrire. Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que je l’écris. Pépé Yvon. Et à chaque fois que je l’écris, j’ai l’impression que les couleurs…se ravivent. Pépé Yvon. Quel plus beau prénom ? La preuve, ma mère s’est crue obligée d’appeler son fils Rodolphe—Herrman pour tenter de s’en détacher. Comme Continuer la lecture#enfances #01 | Pépé Yvon et Mémé Alice

#été2023 #01bis | une scène originelle de l’écriture

Ça doit être son premier ou son deuxième « burn out » puisqu’il fait jour et qu’elle est encore chez elle. C’est d’ailleurs par-là, entre les deux premiers, qu’elle a commencé à percevoir les mouvements de mode diagnosticaux. C’était au tout début de la vague tsunamique du « pervers narcissique », elle s’en souvient parce que, finalement, elle en avait enfin souri. « S’ils veulent… » Continuer la lecture#été2023 #01bis | une scène originelle de l’écriture