#anthologie #36 | Tarifa

Ça fait déjà un moment que tu es en route, mais aujourd’hui, c’est le vrai jour de ton départ. Maintenant tu es prêt, tu es au bon endroit, tu pars, officiellement. Tu as choisi l’endroit, il n’est pas sur la E15 officielle, mais il est sur la tienne de E15, celle que tu vas entortiller tout autour de la vraie, Continuer la lecture#anthologie #36 | Tarifa

#anthologie #34 | Vous êtes son portrait craché

En entrant dans la chambre pour refaire mon pansement, elle a marqué un temps d’arrêt en me fixant bizarrement, avant de dire, c’est vrai, c’est tout à fait ça, vous ressemblez comme deux gouttes d’eau à Blaise Cendrars, la coiffure en brosse, la forme du visage, le coup d’œil entre dédain et provoc, le crayon au coin du bec, bon Continuer la lecture#anthologie #34 | Vous êtes son portrait craché

#anthologie #32 | La gare d’Algesiras

À Algesiras, tu n’iras pas en train, tu iras en voiture. Mais commencer un voyage c’est un peu solennel, c’est le début d’une histoire, toujours une grande première, un saut vers autre chose si pas vers l’inconnu. Ça ne peut pas commencer sur une aire d’autoroute, tout au moins dans ta tête, ça ne se fait pas comme ça. Sûrement Continuer la lecture#anthologie #32 | La gare d’Algesiras

#anthologie #31 | Cours préparatoire

C’est moi qui t’ai appris à lire. À lire et à écrire. Tu avais cinq ou six ans, comme tout le monde dans la classe, et moi soixante de plus. C’était ma dernière année à l’école, en juin pour moi, ce serait les très grandes vacances. Je n’en ai pas profité longtemps de mes très grandes vacances, mon cœur n’était Continuer la lecture#anthologie #31 | Cours préparatoire

#anthologie #29 | Assis sur le comptoir

12 novembre 1872, port de Leith, tôt le matin … Ils ne peuvent pas me voir, assis sur le comptoir, trop d’années entre nous, je les vois de là-bas sans pouvoir rien leur dire et sans pouvoir rien faire…  Il y avait du vent, il faisait froid, il pleuvait de cette pluie fine et tenace, insistante, ricanante, qui donne l’impression Continuer la lecture#anthologie #29 | Assis sur le comptoir

#anthologie #26 | Sous la tente

Première nuit sous la tente depuis un bon moment. La dernière fois, tu vivais encore à la montagne, balade d’été avec des copains du club de ski de fond, tu ne devais même pas avoir quinze ans. Aujourd’hui, nouvelle nuit sous la tente. Chaussettes, bonnet, la tête dans la capuche bien douillette du duvet, tu n’as pas vraiment froid, pas Continuer la lecture#anthologie #26 | Sous la tente

#anthologie #25 | Odeurs

– L’odeur du poisson, poisson, frais, pas frais, cuit, mariné, avec des épices, avec des légumes, en papillotes, juste dire ça sent le poisson ne suffit pas, même pas pour dire si ça sent bon, si l’odeur est agréable ou pas. Et agréable ou pas, tant que le poisson n’est pas pourri, et où commence le pourri, la limite entre Continuer la lecture#anthologie #25 | Odeurs

#anthologie #24 | À toi le soin

Blaise est allongé mais il ne dort pas. Il a de longs moments de répit pendant lesquels sa main absente ne lui fait plus mal, il sort demain et cette nuit, il ne dort pas. Il regarde son nouveau voisin de chambre dormir, il est allongé sur le dos, à plat, sans oreiller, son cou est bloqué par une minerve, Continuer la lecture#anthologie #24 | À toi le soin

#anthologie #23 | Parfois, Blaise s’imaginait

Parfois, Blaise s’imaginait que si ce jour-là, le bateau n’était pas rentré au port, s’il n’avait pas fallu tout ranger avant de rentrer au port, le câble ne se serait pas tendu, l’accident n’aurait pas eu lieu. Il s’imaginait qu’il aurait toujours sa main. Il s’imaginait que le bateau aurait pu continuer à pêcher, à naviguer droit devant, sans jamais Continuer la lecture#anthologie #23 | Parfois, Blaise s’imaginait