#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

Avant de le connaître, lui, dans tes pensées à toi, le noyer était un bois, sans plus de réflexion sur l’avant de ce bois, avant la menuiserie, avant même la scierie, avant la tronçonneuse. Un beau bois, dur et sombre, souvent veiné de gris, un bois noble, qui ne se laissait pas travailler n’importe comment, durablement blessé d’un papier verre Continuer la lecture#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

#été2023 #04 | sous l’albizia

Amusant, l’instituteur qui faisait la procession…De beaux chants. Nous sommes assis au même endroit, sous le même arbre. C’était quand tu dis ? En 2007 ? Seize ans, putain. La petite avait deux ans. Elle a fêté ses dix-huit ans la semaine dernière.Oui, vas y mon p’tit gars. L’artiste au travail L’église est fermée. On s’en fout.C’est les vacances. Je suis pas Continuer la lecture#été2023 #04 | sous l’albizia

#01 bis #Annie Dillard | en vrac

Est-ce qu’il y a un jour comme une naissance ; l’enfant qu’on tire de soi cette boule de vie qui te dévore et te grandit. Un lieu une date? Ce jour-là la chambre sous le toit et il pleut ou bien le jardin les grands arbres, tu t’es abritée sous l’appentis avec le carnet à dos rouge, tu portes le même Continuer la lecture#01 bis #Annie Dillard | en vrac

#été2023 #01 | j’écrivais

Traverser le jardin, gravir les marches dans l’obscurité. Parfois il pleut si fort qu’il faut courir. J’ai écrit dans un grenier où la neige en tombant devenait bleue, j’avais froid. Dans ce camion d’où je voyais la route et la fumée de la centrale je n’ai pas attrapé la mort; les chiens hurlaient — là-bas on les laisse attaché à des Continuer la lecture#été2023 #01 | j’écrivais

#été du roman #00 prologue A comme les mains sur le tablier bleu

C’est à ce livre que je veux penser il n’en exclut aucun, il ne les contient pas tous loin de là. Il s’adresse à une part de moi: la part recluse.(comment se rassembler quand lire renvoie à cet éclatement du dedans, comme aimer à la folie celui-ci qui crie et se vouer au silence de celui-là). Il me touche comme un Continuer la lecture#été du roman #00 prologue A comme les mains sur le tablier bleu

#technique #03 | 2 riens – notes

Mon corps se tient sur cette planche dressée un peu au-dessus des regards sous cette lumière qui le montre. Peut-être que mon corps a froid. Peut-être qu’à se tenir ainsi immobile sous cette lumière la tête de mon corps est prise de vertige ou ce sont mes pieds qui chancèlent. Je suis nue et la peau de mon corps frisonne Continuer la lecture#technique #03 | 2 riens – notes

#40jours #36 | ne parlaient pas

on était venu là ensemble on marchait proche ou a distance je regardais l’herbe j’écoutais le silence avec ses bruits de vies pas sur le basalte insectes vent léger voix au loin d’elles et d’eux venus et les mots balbutient les morts ne parlaient pas c’était des listes les morts ici ne parlaient pas nous étions venus là ensemble on Continuer la lecture#40jours #36 | ne parlaient pas

#40jours #14 | Il y avait un arbre

Ici, il y avait un arbre. Et dans cet arbre, un homme. Je ne l’ai pas connu, mais je ne peux passer devant ce mastodonte de ciment, à l’angle du boulevard Flammarion et de la rue d’Isoard, sans penser à cet homme. C’est une construction sans forme, juste un empilement. Du déconstructivisme je suppose ? Peu importe le style. Je Continuer la lecture#40jours #14 | Il y avait un arbre

transversales #1 | ombre de l’arbre

Copie : Je n’offre aucune ombre, je suis l’ombre, cette ombre qu’on dit insane. Passez votre chemin ! Mes feuilles larmes sont tombées, sèches, depuis loin. Pliez vos mouchoirs ! La taille de mon tronc vous écrase de toute sa contre-plongée. Alors, s’il vous plaît, laissez tomber vos haches et vos cognées. Ma circonférence séculaire vous épuisera. Rangez vos précis de dendrochronologie ! Continuer la lecturetransversales #1 | ombre de l’arbre

vers un écrire/film #01 | l’étranger

Dans les villes il est un étranger, quel que soit le pays, même celui de son passeport. Pas les trucs, pas le rythme, spectateur égaré dans la mauvaise salle. Aujourd’hui il est tout seul, personne pour l’attendre au bout du quai, pour attirer son attention sur autre chose que sur la ville, sa gueule grande ouverte qui avale tout, mâchouille Continuer la lecturevers un écrire/film #01 | l’étranger