#anthologie #37 | elle est où la mer ?

Je vis du haut de la terrasse en marbre noir l’aube se lever sur la crête dentelée qui finissait en falaise et plongeait dans la mer. C’était à Corfou, cette Île grecque si belle, à l’influence vénitienne, une île parsemée de Bougainvilliers en fleurs. Les premières cigales s’étaient mises à chanter, la chaleur devenait écrasante, le long de la crête aux rares Continuer la lecture#anthologie #37 | elle est où la mer ?

#anthologie #25 | bouquet de hasard

L’odeur de la laisse de mer au petit matin, nez qui picote et aigreur ronde et riche. L’odeur de la poussière dans le rayon filtrant entre volets entrebâillés aux heures chaudes. L’odeur de mon renvoi de peine froide en pensant ton absence. Les odeurs que j’ai oubliées, celles que vous aviez. L’odeur de ta pipe, mon Père, de celles dont Continuer la lecture#anthologie #25 | bouquet de hasard

#anthologie #06 | seule

Seule. C’est dans la nuit noire épaisse et le silence opaque qu’elle l’éprouve. Seule. Dans sa chair et ses oreilles et son visage et sa peau et son corps.  Seule. C’est dans la nuit noire toute gorgée de silence qu’elle convoque la mémoire des battements de la peau. Seule. Qu’elle en appelle au souvenir du tout palpitant cotonneux et mouvant. Continuer la lecture#anthologie #06 | seule

#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

Elle avait de petites intonations de douceurs reconnaissables entre mille. Elle me regardait sans ciller. Elle avait une manière unique de m’écouter, de m’interroger sur tout et sur rien, sur ce qui faisait la vie. Que cette douceur me manque. Que cette voix me manque.Indécrottable humaniste, combien de fois demeurais-je déroutée lorsque j’assistais à une remise en place bien sentie Continuer la lecture#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

C’est le dernier endroit où ma mère a vécu. De tous les lieux où elle a vécu celui que j’ai trouvé le plus beau, avec ses plafonds hauts, ses murs blancs, ses tommettes et ses carreaux mouchetés. Ce lieu il m’importe de m’en souvenir, et au moment même de l’écrire je me rends compte à quel point tout est flou. Continuer la lecture#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

#techniques #08 | Comme un roman

comme le manque de ta chaleur dans le lit froissé du petit jour comme ta pile à lire à côté de la table de nuit comme le couloir sans le craquement de tes pas comme ton mug blanc dans le placard au-dessus de l’évier comme ton petit flacon de parfum sur la tablette en verre de la salle de bain Continuer la lecture#techniques #08 | Comme un roman

#techniques #05 | le mot absent

Les folles polyphonies de la faune de la nuit coassent cocasses. L’étrangeté de ce temps est douce à la peau et son humidité s’entend. Lourdingue cette insistance des allitérations et des assonances. Le présent, oui. L’insistance, non. Les polyphonies de la faune de la nuit coassent. L’étrangeté de ce temps est douce à la peau et son humidité s’entend. Conserver Continuer la lecture#techniques #05 | le mot absent

#40 jours # 27 (II) | tu ne dis plus rien?

tu veux bien qu’on reprenne? je te demandais, si tu avais mesuré les risques ? tu étais très jeune? dirais-tu que ton inexpérience et ta témérité sont liées? qu’elles t’ont sauvées ? avais-tu peur? as-tu jamais envisagé le pire? perdu espoir? parce que le pire est arrivé n’est-ce pas? dirais-tu que c’est la chance qui t’a ramenée? autre chose? un Continuer la lecture#40 jours # 27 (II) | tu ne dis plus rien?

hors-série #2 | l’absence

Tu attends qu’ils sortent, une course en ville, une partie de bridge, parfois un dîner, tu tends l’oreille, guettes le bruit régulier du moteur qui s’éloigne, assurée que la deux chevaux a bien franchi la nationale, tu te laisses choir sur le divan, avec l’intention ferme de ne pas bouger, bras écartés yeux ouverts jambes pendantes, clouée par le vide, Continuer la lecturehors-série #2 | l’absence

25 rue des Marais

À la mi-juillet 1851, Baudelaire est de retour à Paris, au 31bis rue des Marais (ou rue des Marais du Temple, ou rue des Marais Saint-Martin) puis chez Jeanne Duval, au 25 de la même rue. Comme la plupart des lieux où il a vécu, cette maison a disparu, la rue elle même n’existe plus. La rue des Marais reliait Continuer la lecture25 rue des Marais